Nicolas
L'échappée belle
Les années ont passé, mais l’amour qui unit Ella et John Spencer (Helen Mirren et Donald Sutherland) est resté intact. Un matin, déterminés à échapper à l’hospitalisation qui les guette, ils prennent la route à bord de leur vieux camping-car…
Ella et John traversent alors une Amérique qu’ils ne reconnaissent plus, en se remémorant des souvenirs communs, mêlés de passion et d’émotions…
Après « Les Opportunistes », (2014), sur l’Italie vidée de ses richesses par de pathétiques capitalistes, et l’émouvant « Folles de joie » (2016), le cinéaste transalpin Paolo Virzi filme pour la première fois l’Amérique et son rêve qui se délite… Une dramédie dont on sort le cœur serré !
Adeline Stern
Tout le monde debout
Menteur et séducteur invétéré, Jocelyn (Frank Dubosc) est un homme d’affaires désabusé, à qui tout réussit. Par un concours de circonstances, le voilà qui drague une jeune et jolie femme (Caroline Anglade) en se faisant passer pour un handicapé.
Et la situation de se corser le jour où sa « conquête » lui présente sa sœur Florence (Alexandra Lamy), une violoniste qui, elle, est réellement paraplégique…
Premier long-métrage de l’acteur Frank Dubosc, « Tout le monde debout » est une comédie à la fois tendre et corrosive qui montre que la différence n’est pas sans charme et peut même constituer un atout.
Vincent Adatte
Call me by your name
1983, en Lombardie. A dix-sept ans, Elio (Thimothée Chalamet) s’apprête à passer l’été à la campagne auprès de sa mère française (Amira Casar), de son père américain (Michael Stuhlbarg) et de sa bande d’amis.
Comme chaque année, un jeune doctorant est appelé à assister le père d’Elio dans son travail d’archéologue. Cette fois, c’est Oliver (Armie Hammer), un universitaire américain de vingt-quatre ans…
Entre Elio et Oliver naît une attirance que le cinéaste sicilien Luca Guadagnino décrit avec une subtilité admirable. Rarement le passage à l’âge adulte, qui ne devrait jamais être celui des regrets, n’aura été aussi bien restitué… Et si c’était le plus beau film de l’année ?
Vincent Adatte
Mercredi 28 mars à 20h Call me by your name (VOst)
(offert aux Coopérateurs et aux Amis du Royal)
19h Assemblée Générale des Amis du Royal
19h30 Assemblée Générale de la Coopérative Mon Ciné
I am truly a drop of sun on earth
Le 25 mars à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice puis du verre de l’amitié.
A Tbilissi, en Géorgie, April sort de prison après y avoir passé la nuit pour racolage. Sans autre moyen de subsistance, elle retourne se prostituer dans le souterrain d’un hôtel de luxe du centre-ville.
La jeune femme aborde alors un homme qu’elle prend pour un client. Jeune migrant nigérien, Dije a cru atterrir en Géorgie, aux États-Unis. Piégé, il vit dans une situation de grande précarité dans un pays qui ne lui offre aucune perspective.
Leurs deux solitudes vont se conjuguer pour donner matière à une histoire d’amour insoupçonnée… Filmé en noir et blanc, par une jeune cinéaste géorgienne formée à la Head de Genève, un premier long-métrage aussi implacable que remarquable !
Vincent Adatte
Félicité
Chanteuse de bar à Kinshasa, Félicité (Véro Tshanda Beya) doit faire face au grave accident de son fils. Hélas, elle n’a pas les moyens de payer l’opération dont il a besoin.
Elle trouve alors des gens pour l’aider, tel Tabu, un homme infidèle mais tendre avec lequel elle va cohabiter en compagnie de son enfant blessé, formant ainsi une drôle de famille, à la fois joyeuse et bancale.
Après une scène d’ouverture éblouissante, « Félicité » du réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis déploie une énergie inouïe pour raconter le combat mené pied à pied dans le tumulte de la capitale congolaise par une femme qui ne renonce jamais. Ni conte de fées, ni misérabilisme, la vie nue, simplement !
Vincent Adatte
I am not a witch
À neuf ans, Shula est accusée d’être une sorcière. La petite est laissée aux soins de ses semblables, toutes plus âgées. Reliée comme elles par un grand ruban à une bobine géante afin de les empêcher de s’envoler, la gamine doit travailler dans les champs et sourire aux touristes. Repérée par un haut fonctionnaire, Shula, au nom des pouvoirs occultes qu’on lui prête, est appelée à rendre la justice où à s’exhiber à la télévision.
Premier long-métrage d’une jeune cinéaste zambienne, « I Am not a Witch » a la puissance de la fable… tour à tour drôle et révoltante, mais aussi d’une tendresse infinie envers sa protagoniste à l’enfance bafouée. Une réussite !
Adeline Stern
La forme de l'eau
En 1964, les Etats-Unis sont encore en pleine guerre froide. Muette et solitaire, Elisa (Sally Hawkins) travaille comme femme de ménage dans un laboratoire gouvernemental tenu secret. Un jour, elle voit arriver un caisson contenant une étrange créature amphibie…
Couronné à Venise, le réalisateur mexicain Guillermo del Toro (« L’Echine du diable », « Le Labyrinthe de Pan ») revisite avec « La Forme de l’eau » le film de monstre sur le mode de conte de fées pour adultes.
En résulte une véritable parenthèse enchantée, où triomphe un magnifique message d’espoir et de tolérance, qui tranche sur notre époque dangereusement régressive… Assurément, notre coup de cœur !
Adeline Stern
Ni juge, ni soumise
Au milieu des années 1980, les téléspectateurs belges découvrent « Strip-Tease », une émission d’un genre nouveau, qui déshabille le quotidien de petites gens atypiques du Plat Pays.
Son producteur, Jean Libon, et l’un de ses réalisateurs, Yves Hinant, passent aujourd’hui au format long avec « Ni juge, ni soumise », un documentaire incisif et grinçant, qui s’immisce dans le bureau d’Anne Gruwez, une juge d’instruction bruxelloise haute en couleur.
Difficile à attendrir, Madame la juge rend ses jugements avec une assurance et un détachement parfois déconcertants… En résulte un condensé formidable de comédie humaine, qui dévoile le prétendu homo sapiens dans toute son ambivalence.
Vincent Adatte
Jusqu'au bout des rêves
Le 17 mars à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis du verre de l’amitié.
Dans les années cinquante, la Soleuroise Katarina von Arx entreprend un tour du monde sans un sou en poche. Elle en tire un récit de voyage qui en fait une célébrité en Suisse où son indépendance d’esprit marque les esprits.
En Polynésie, Katarina rencontre le journaliste et photographe français Freddy Drilhon. Épris l’un de l’autre, ils rentrent au pays et acquièrent le prieuré de Romainmôtiers, alors en ruine. Von Arx se voue corps et âme à la restauration du bâtiment, alors que Freddy y étouffe…
Restituée sur le mode de la docu-fiction par le Haut-valaisan Wilfried Meichtry, une histoire d’amour hors normes qui ne laisse pas de fasciner !
Vincent Adatte
Phantom Thread
Depuis « There Will Be Blood » (2008), le cinéaste américain Paul Thomas Anderson s’est imposé comme l’un des grands réalisateurs du moment.
Après la dérive sectaire de « The Master » (2013) et « Inherent Vice » (2015), faux polar hippie, il atteint une fois encore les sommets avec « Phantom Thread »… Dans les années cinquante, Reynolds Woodcock (Daniel Day-Lewis), couturier londonien de haut vol, habille stars, nantis et membres de la famille royale.
Après avoir congédié sa conquête du moment, Woodcock jette son dévolu sur une jeune serveuse (Vicky Krieps) dont il veut faire une muse obéissante. Mais son modèle va se révéler fort peu docile, jusqu’à lui enseigner tout l’art du lâcher-prise…
Vincent Adatte