Nicolas
Assassin’s Creed
Le jour de son anniversaire, Callum Lynch (Michael Fassbender) est exécuté dans un lieu secret. Il se « réveille » avec, à ses côtés, la scientifique Sophia Rikkin (Marion Cotillard) qui a tôt fait de lui expliquer qu’il est entre les mains d’Animus, une multinationale ténébreuse, dirigée par son père Alan (Jeremy Irons).
Par le biais d’une invention révolutionnaire qui exploite la mémoire génétique, Animus envoie Callum dans le passé pour qu’il revive les exploits de son ancêtre, un nommé Aguilar, assassin très actif durant l’Inquisition espagnole…
Grâce à une mise en scène inventive, cette transposition du célèbre jeu vidéo homonyme fait mentir l’adage qui veut que l’adaptation d’un « game » donne forcément un mauvais film… Et puis, un début de réflexion sur la force salvatrice de la désobéissance, ça ne peut pas faire de mal !
Vincent Adatte
Primaire
Dimanche 15 janvier à 17h30, soirée spéciale « L’école en question », le film sera suivi d’un repas puis du film « Captain Fantastic ».
Professeure complètement dévouée à ses élèves, Florence (Sarah Forestier) s’efforce d’aider envers et contre tout un petit garçon en difficulté, quitte à délaisser sa vie de mère et de femme, et même à remettre en cause sa vocation d’enseignante…
Lauréate du Léopard d’or en 1999 avec le remarquable « Peau d’homme, cœur de bête », la réalisatrice française Hélène Angel nous livre un quatrième long-métrage qui flirte avec la comédie sociale, mais n’abdique en rien de la singularité et de l’exigence de son cinéma !
Partant, « Primaire » décrit à merveille le marasme de sa protagoniste écartelée entre son quotidien monoparental chaotique, sa passion dévorante pour son métier et son sens très (peut-être trop) poussé de l’altruisme… À découvrir !
Adeline Stern
Edito - 20 décembre 2016
Noël au Balcon (du Jura…)
Qu’est-ce que tu veux pour ton petit noël, me dit mon cher et tendre par-dessus la salade de carottes finement râpée ? Je regarde à la ronde autour de moi ; je suis bien seule dans la pièce… moi ? Euh… ben… faut que je réfléchisse, dis-je en vitesse avant de sortir le « rien » qui me saute à la langue. C’est vrai que je pourrais m’en offrir des choses avec toutes ces offres mirobolantes que je reçois chaque jour dans ma boîte mail, sur ma tablette et sur mon téléphone portable… en cliquant sur « non » ou « non merci » (l’option « va te faire voir » n’étant pas encore banalisée) je me dis chaque fois que j’économise des fortunes, et je comptabilise… Aujourd’hui par exemple, j’ai économisé une voiture à 22’000 frs, hier un grand écran à 2’000 frs, avant hier un robot ménager à 4’000 frs… je me sens incroyablement riche de tout ce dont je n’ai pas besoin… Jouissif aussi le plaisir de contourner l’offre et de la trouver d’occasion (si je veux) ailleurs. Avez-vous remarqué que cette année, les commerçants sont tellement aux abois qu’ils proposent même (je l’ai vu sur les manchettes des journaux) de n’offrir que des cadeaux de seconde main ? Tu pousses le bouchon un peu loin Maurice…
Noël… chaque année c’est la grande bagarre de ceux qui sont pour et ceux qui sont contre… La litanie culpabilisante (noooon, pas du foie gras quand on voit comment ces pauvres bêtes sont traitées !) qui reprendra telle quelle à Pâques (noooon, pas de lapin en chocolat, tu as vu combien ils le font au kilo ?), bref, tout ça pour dire que moi, j’aime bien Noël, pour la raison suivante (comme dirait ma belle-mère), que en cette période de frénésie fiévreuse, j’ai l’impression, pendant de très courts instants ponctuels, que « quelque chose » flotte dans l’air qui ressemble à de l’amour et à un désir de bonne volonté…
Bon, soyons sérieux, pour mon petit noël, je voudrais… que l’équipe soudée du Cinéma Royal – que je remercie au passage pour le travail immense accompli pendant l’année – ne change pas d’un iota… Que notre adorable gérante, Adeline Stern, continue à nous trouver des films géniaux, à nous proposer des événements hors du commun, et à partager régulièrement bon petits plats et verres de l’amitié, bref, tout ce qui fait du Cinéma Royal de Sainte-Croix un endroit hors du commun. Et je sais ce que je dis, la grande voyageuse que je suis n’ayant jamais vu l’équivalent sur aucun des autres continents. Cette fin d’année, comme toutes les autres depuis que je vis ici (donc depuis longtemps), il y aura une sélection de films pour tous les goûts. Depuis l’impressionnant et très intelligent Sully, jusqu’à Aquarius, en passant par Le confessioni, Louise en Hiver et même une Star Wars Story (demandez le programme !).
En fait, moi, pour mon petit noël, ce que je voudrais c’est tout simple c’est… du temps, entre autres pour aller voir tout ça, voilà ! Alors, joyeuses fêtes à tous, bonne et heureuse année 2017 et…
Bons films !
Christina
Paterson
De « Stranger than Paradise » à « Broken Flowers », en passant par « Dead Man », Jim Jarmusch a développé un style à nul autre pareil, mélange contemplatif entre sensibilité américaine et culture cinéphile européenne.
Tournant peu, l’auteur de « Down By Law » nous gratifie aujourd’hui du merveilleux « Paterson », titré à la fois en référence à son personnage, à une ville du New Jersey et au poème de William Carlos Williams…
A Paterson, un chauffeur de bus prénommé Paterson (Adam Driver) mène une vie tranquille avec Laura (Golshifteh Farahani) et leur bouledogue Marvin. Inspiré par son amour pour son amie, sa ville et ses habitants, il noircit les pages d’un carnet secret… Une exaltation bouleversante du quotidien par la poésie !
Adeline Stern
Aquarius
Avec « Toni Erdmann », « Aquarius » du cinéaste brésilien Kleber Mendonça Filho a été l’un des grands oubliés du palmarès du dernier Festival de Cannes… Instantané magistral du marasme dans lequel est plongé le Brésil contemporain, ce film sans concession aurait mérité une palme !
Clara (Sonia Braga) a la soixantaine. Veuve, cette ancienne critique musicale vit à Recife, dans un immeuble singulier, l’Aquarius construit dans les années 1940, sur la très huppée Avenida Boa Viagem qui longe l’océan.
Un promoteur en a racheté tous les appartements ou presque, car Clara se refuse à vendre le sien. Avec un entêtement qu’elle ne s’explique pas, elle résiste à la société immobilière qui la harcèle… Un chef-d’œuvre lumineux, où le passé ne meurt pas, faisant partie intégrante de la vie présente.
Vincent Adatte
Rogue One : A Star Wars Story (3D)
Aussi fascinante soit-elle, la continuation de la saga initiée par John Lucas en 1977 nécessite un éclaircissement pour le spectateur peut-être un peu perdu entre « trilogie originale », « prélogie », « troisième trilogie » (dont le second épisode est à découvrir l’année prochaine) et « films dérivés ».
« Rogue one » est le premier volet d’un nouveau triptyque intitulé « A Star Wars Story » dont les films ne formeront pas une suite à proprement parler.
Situé entre l’épisode III de la « prélogie » (« La revanche des Sith) et l’épisode IV de la « trilogie originale » (« Un nouvel espoir »), ce « film dérivé » raconte comment une poignée de héros ordinaires va tenter de dérober les plans de l’Étoile de la Mort, l’arme de destruction ultime de l’Empire… Chic, Dark Vador est de retour !
Vincent Adatte
Louise en hiver
Cinq ans après « Le Tableau », le cinéaste d’animation Jean-François Laguionie signe un nouveau chef-d’œuvre qui s’adresse aux adultes, encore que… À la fin de l’été, les vacanciers désertent les plages océaniques. Quittant la petite ville de Billigen-sur-Mer, une vieille dame prénommée Louise rate le dernier train.
Seule face aux grandes marées d’équinoxe, Louise commence à tenir un journal où elle consigne ses souvenirs quelque peu mélangés. Et le temps de sortir de ses gonds en douceur, redessinant les contours parfois aigus d’une existence pas toujours rose…
À la lisière du fantastique, Laguionie accomplit un acte sublime de résilience, exorcisant en toute poésie les démons de la « vieillitude », comme le dit elle-même Louise… Dans la lignée de « La Tortue rouge », pas moins !
Adeline Stern
Sully
Le trente-cinquième long-métrage du réalisateur octogénaire de « Bird » retrace l’exploit salvateur du dénommé Chesley Sullenberger, dit Sully, et les déboires juridico-administratifs que sa prouesse lui valut
Un 15 janvier 2009, Sully a fait amerrir de façon miraculeuse son Airbus A320 en perdition dans les eaux glaciales de l’Hudson, au large de Manhattan, après un vol éclair qui n’aura duré qu’une poignée de secondes.
Joué à la perfection par Tom Hanks dans le film, ce pilote de ligne sans histoire a dû par la suite affronter les membres d’une commission d’enquête très revêche… Une ode magistrale dédié à l’un de ces héros ordinaires tant prisé par Eastwood !
Vincent Adatte
Tous en scène (3D)
Produit par la société à qui l’on doit déjà une chronique hilarante du quotidien de nos animaux de compagnie (Comme des bêtes), ce nouveau film d’animation reprend la formule irrésistible de la satire anthropomorphe.
Koala raffiné, Buster Moon dirige un grand théâtre, jadis illustre, mais aujourd’hui tombé en désuétude. Prêt à tout pour sauver sa salle, il se décide à organiser une compétition de chant, genre « The Voice »…
Le marsupial retient alors cinq candidats, dont une jeune éléphante dévorée par le trac et une truie qui doit assurer l’avenir de ses vingt-cinq porcelets… Petits et grands feront leur miel de ce divertissement raillant tendrement la télé-réalité qui fait chanter n’importe quoi à n’importe qui !
Adeline Stern
A fond
Pour le moins trépidante, la nouvelle comédie du réalisateur de « Babysitting » allie l’humour au film-catastrophe autoroutier. À l’heure des vacances d’été, Tom (José Garcia) embarque toute sa petite famille dans son monospace flambant neuf.
Parti dès potron-minet pour éviter les embouteillages, il enclenche son régulateur de vitesse électronique sur 130 km/h, jusqu’au moment où sa femme (Caroline Vigneaux), excédée par une nouvelle bourde du grand-père (André Dussollier), exige qu’il fasse demi-tour !
Atterré, Tom constate alors qu’il ne contrôle plus son véhicule. L’électronique de bord a de drôles de réactions et le compteur reste désespérément bloqué à 130 km/h ! C’est la panique à bord…
Adeline Stern