Samedi 25 mars, ce film sera suivi d’un repas (réservation conseillée) et d’un film égyptien.

Vivre et s’aimer en Arabie saoudite ne doit pas être drôle tous les jours. Né à Djeddah, le jeune cinéaste Mahmoud Sabbagh a choisi d’en rire, avec à la clef l’une des comédies les plus étonnantes du moment, primée au Festival de Berlin l’an passé.

Acteur au sein d’une troupe d’amateurs qui répète « Hamlet », où il doit jouer le rôle d’Ophélie (les femmes n’ont pas le droit de faire du théâtre au royaume saoudien), le jeune Barakah est employé par la municipalité pour traquer les comportements inadéquats.

Appelé sur une plage pour mettre fin à une séance photo jugée indécente, il fait la connaissance de Bibi, vlogueuse notoire et férue d’Instagram…

Vincent Adatte

Méconnu sous nos latitudes, l’écrivain de théâtre et de cinéma new-yorkais Kenneth Lonergan poursuit une filmographie aussi rare que passionnante et singulière.

Coscénariste de « Gangs of New-York » de Martin Scorsese, Lonergan nous plonge avec son troisième long-métrage dans le quotidien de personnages qui tentent de se reconstruire après un événement traumatisant.

Gardien d’immeuble à Boston, Lee Chandler (Casey Affleck) apprend la mort de son frère aîné. Il se rend aussitôt à Manchester-by-the-Sea, sa ville portuaire natale. Désigné comme tuteur de son neveu, Lee voit alors revenir les fantômes de son passé… Poignant !

Adeline Stern

Admis dans un centre de réadaptation suite à un grave accident, Ben (Pablo Pauly) doit se réapproprier les gestes les plus simples, comme manger, se laver, s’habiller et peut-être, un jour, remarcher. 

Au contact d’autres «handicapés», le jeune homme va peu à peu apprendre l’art de la patience et comprendre qu’on ne saurait guérir seul.

Avec «Patients», Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, adapte son roman autobiographique. Épaulé par Mehdi Idir, qui réalise ses clips, le rappeur a réussi le «flow» parfait, tissé de larmes et de rires… Une véritable ode à la résilience qu’on ne se lasse pas de revoir !

Adeline Stern

Le 26 mars, ciné-brunch Transition à 11h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis, pour ceux qui le désirent, d’un brunch participatif.

Après avoir révélé l’envers du décor terrifiant de l’exploitation aurifère dans « Dirty Gold War », l’impavide Daniel Schweizer s’attaque à un autre dossier « honteux » pour la Suisse, à savoir les pratiques des négociants en matières premières.

Enquêtant aux quatre coins du monde, le cinéaste révèle dans l’implacable « Trading Paradise » comment une grande partie de ce commerce mondial est pilotée par des entreprises établies à Zoug et Genève.

Avec son acuité coutumière, Schweizer dévoile le manque flagrant d’éthique de ces « traders » globalisés qui n’ont que mépris pour les pays qu’ils contribuent à piller… Révélateur !

Vincent Adatte

Le 18 mars, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur et du verre de l’amitié.

En 2014, la majorité des Suisses vote non à l’achat d’un avion de combat suédois censé remplacer les F/A-18 considérés comme vétustes par nos généraux.

Pour une armée suisse peu habituée à ce que le peuple ne la suive pas dans ses décisions, la défaite est cuisante ! « La Bataille du Gripen » replonge le spectateur au cœur de cette votation très disputée et dévoile l’envers du décor de la campagne.

De ce véritable séisme, l’excellent Frédéric Gonseth a tiré un documentaire haletant, qui prend des allures de thriller politique, lui ajoutant une touche d’humour qui fleure bon l’autodérision.

Vincent Adatte

Vendredi 17 mars, le film sera suivi d’une discussion avec Yvan Bourgnon puis du verre de l’amitié. Prix spécial pour la soirée 17.- (réservation conseillée).

Le navigateur suisse Yvan Bourgnon a fait le pari insensé d’accomplir le premier tour en solitaire sur un catamaran dépourvu d’habitacle, ce qui revient à naviguer sur une embarcation de la taille d’un voilier de plage !

Pour ce faire, ce marin au long cours a passé seul sur l’océan près de deux-cent-vingt jours, couvrant une distance de quelques cinquante-cinq-mille kilomètres.

Véritable funambule des mers, seul avec sa caméra, Bourgnon en tire un documentaire fouetté par les embruns qui nous immerge dans une aventure sans pareille, mais témoigne aussi de la dégradation inquiétante de notre environnement.

Adeline Stern

La troisième déclinaison de la franchise consacrée à l’un des personnages emblématiques du collectif des « X-Men », « Logan » frappe par son côté sombre.

Dans un futur proche, en un lieu tenu secret, Logan alias Wolverine (Hugh Jackman) prend soin du Professeur Xavier (Patrick Stewart) dont la santé décline.

Epuisé, Logan tente de se faire oublier, jusqu’au jour où il tombe nez à nez avec une jeune mutante pourchassé par des individus fort peu jouasses… Auteur par le passé d’un formidable « Copland » (1997), James Mangold nous gratifie d’une sorte de né-western ma foi fort réussi !

Vincent Adatte

En quelques films restés hélas confidentiels, le New-Yorkais Ira Sachs est devenu l’un de nos cinéastes les plus attachants du moment, excellant à faire advenir, mine de rien, la plus vive des émotions.

Après la mort de son grand-père, Jack déménage avec sa famille dans la maison que l’aïeul leur a léguée à Brooklyn. Cet ado plutôt introverti se lie alors d’amitié avec Tony, le fils solaire d’une couturière chilienne qui occupe le rez-de-chaussée pour un loyer bien trop modique aux yeux de ses parents à court d’argent…

Rarement dévoration de l’idéal du vivre-ensemble n’a été montrée de façon aussi subtile au cinéma !

Adeline Stern

Lundi 13 mars, le film sera suivi d’une discussion avec la cinéaste et plusieurs invités.

Tadmor est une prison tristement célèbre pour avoir été en 1980 le théâtre d’un des plus atroces massacres politiques de l’histoire : des milliers de frères musulmans y furent assassinés à la suite d’un attentat contre le président syrien Hafez al – Assad.

Appelé « royaume de mort et folie » par le poète Faraj Bayraqdar, ce bâtiment a été détruit par l’État islamique lors de la prise de Palmyre en 2015. Des opposants politiques libanais au régime syrien y furent aussi internés.

Dans ce film essentiel, huit d’entre eux racontent et remettent en scène les horreurs vues et subies, tentant désespérément d’exorciser les démons du passé.

Vincent Adatte

A cinq ans, Saroo vit dans un petit village en Inde. Un jour, par un malheureux concours de circonstances, il se retrouve seul dans un train qui l’emmène très loin de sa famille, à Calcutta.

Recueilli dans la rue, le gamin atterrit dans un orphelinat, avant d’être adopté par un couple d’Australiens vivant à Melbourne. Le temps passe. Désormais trentenaire, Saroo (Dev Patel) a une idée folle pour tenter de retrouver son lieu de naissance…

Signé par Garth Davis, le coréalisateur de « Top of the Lake », l’excellente série de Jane Campion, un mélo flamboyant qui livre aussi une analyse très fine des ambiguïtés de l’adoption.

Adeline Stern