Poète, scénariste de bandes dessinées, acteur et performeur, le franco-chilien Alejandro Jodorowsky est aussi l’auteur de films provocateurs, dont « La Montagne sacrée » (1973) ou encore « El Topo » (1970), un western psychédélique tourné au Mexique avec des handicapés.

Absent au cinéma pendant deux décennies, ce créateur hors-norme a décidé de porter sa propre vie à l’écran. Après avoir décrit son enfance dans « La danza de la realidad » (2013), il évoque avec « PoesÌa sin fin » ses années de jeunesse, au cours desquelles il fuit un père petit-bourgeois tenté par le fascisme.

Attiré par la bohème de Santiago du Chili, le jeune Alejandro va s’improviser poète… A quatre-vingt-sept ans passés, « Jodo » n’a rien perdu de sa folie visuelle !

Vincent Adatte

Après « La Loi du marché », filmé à la lisière du documentaire, Stéphane Brizé tourne son premier film en costume. Adaptant le premier roman de Maupassant, il retrace la vie entière d’une femme aux prises avec l’égoïsme des hommes.

En mai 1816, Jeanne Le Perthuis des Vauds (Judith Chemla) sort du couvent où elle a fait ses études et revient vivre auprès de ses parents (Jean-Pierre Darroussin et Yolande Moreau). Nourrissant des rêves romantiques, la jeune femme épouse Julien de Lamare.

Pour rendre ces vingt-sept ans d’une vie malmenée par l’adultère, l’hypocrisie, l’appât du gain et l’intolérance, Brizé a opté pour une image presque carrée, un format pratiquement disparu aujourd’hui, dont il contredit la dimension désuète en filmant caméra à l’épaule… Fascinant !

Vincent Adatte

Invité par Daniel Rocher (Daniel Auteuil), directeur du FMI, qui souhaite bénéficier de ses conseils en matière d’éthique, le moine chartreux Roberto Salus (Toni Servillo) se rend dans un hôtel de luxe situé au bord de la mer Baltique.

Et pour cause ! Le G8 s’y réunit à l’occasion de tractations secrètes, dont les conséquences pourraient être très néfastes pour les pays défavorisés. Le soir même, Rocher presse le moine de le confesser…

Ironiste très au fait de nos pseudo-vertus publiques, le cinéaste italien Roberto Andò (Viva la libertà) a réussi avec « Le Confessioni » (Les Confessions), un thriller feutré à nul autre pareil ; mixte fascinant de mystère et de réflexion, où la métaphysique le dispute à l’économie… À découvrir !

Vincent Adatte

Au sein de l’empire Disney, John Musker et Ron Clements ont jadis fait merveille (Taram et le chaudron magique, La Petite Sirène, Aladdin). Sept ans après « La Princesse et la Grenouille », les voilà qui reviennent nous enchanter avec le très coloré « Vaiana », inspiré de la mythologie polynésienne.

Contre la volonté de son père, la jeune Vaiana quitte son île paradisiaque pour tenter d’enrayer un mal mystérieux qui s’attaque à la nature. Aidé par le demi-dieu Maui, elle file avec le vent, apprenant à manier son bateau.

Superbe récit d’initiation, ce film d’animation, ponctué de chansons, fait la part belle à sa jeune héroïne indépendante qui, très loin de se satisfaire de son destin tout tracé, ne songe qu’à la mer…

Adeline Stern

Célibataire très endurci, Samuel (Omar Sy) mène une existence hédoniste sous le soleil du sud de la France. Son charisme, son sourire et sa nonchalance très étudiés font des ravages auprès des jeunes et jolies vacancières.

Tout bascule le jour où Kristin (Clémence Poésy), l’une de ses anciennes conquêtes, réapparaît avec un joli bébé qui n’est autre que leur fille. Le temps de lui refiler ce colis encombrant et elle prend la poudre d’escampette.

S’estimant incapable de s’occuper d’un enfant, Samuel file à Londres pour retrouver la mère démissionnaire… Entre comédie et mélodrame, un « feelgood movie » où excelle la personnalité préférée des Français !

Adeline Stern

Tirée des livres de J. K. Rowling, la saga Harry Potter a constitué une poule aux œufs d’or pour l’industrie du cinéma. Bonne nouvelle, la romancière britannique a décidé de ranimer la flamme en signant cette fois elle-même les scénarios !

Sous la forme d’un spin-off (une série dérivée), Rowling s’intéresse au sort de Norbert Dragonneau, l’auteur révéré d’un bestiaire fantastique très consulté à l’école de sorcellerie de Poudlard.

Dans les années 1920, soit bien avant la naissance de Harry Potter, le dit Dragonneau, jeune zoologue et magicien débarque à New York, flanqué d’une valise bourrée de bestioles étonnantes… Tout l’art de réenchanter le film de sorcier !

Adeline Stern

Fort des trois millions d’entrée engrangés par « Papa ou Maman » en 2015, le réalisateur français Martin Bourboulon lui donne aujourd’hui une suite tout aussi vacharde !

L’obstétricien Vincent (Laurent Lafitte) a refait sa vie avec une femme plus jeune, et Florence (Marina Foïs) file le parfait amour avec un type qui fait fortune sur le Web. Animés par une jalousie comparative, ils s’invitent à peu près un soir sur deux, histoire de se faire mousser avec leurs bonheurs respectifs…

Entre lapsus et actes manqués, un portrait cynique et drôle d’une soi-disant famille progressiste, en état de crise et de confusion permanentes !

Vincent Adatte

Le mardi 29 novembre à 20h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice puis du verre de l’amitié.

Samedi 3 décembre à 20h30

Draak, issu du grec drákōn, du latin draco, du galois draig, du roumain drăcul, et de l’anglais drake, est un mot associé au serpent ou dragon d’eau. Habitant le fond des fleuves, il attire, pour les dévorer, les imprudents gagnés par la douceur de sa voix ; seul le son des cloches peut l’arrêter... 

Depuis 2011, Anne-Sylvie Casagrande (par ailleurs compositrice du trio Nørn) et Yveline Schwab se retrouvent à La Vraconnaz pour créer des musiques insolites. A ce jour, elles proposent quatre spectacles différents, dont VEJTAL qu’elles se réjouissent de présenter au cinéma Royal de Sainte-Croix le 3 décembre à 20h30. 

VEJTAL est un herbier musical qui parle de plantes à priori dangereuses. S’accompagnant d’une vielle à roue et d’un violon, les deux magiciennes chantent dans une langue inventée et emmènent l’auditeur dans un voyage végétal au pays de l’imaginaire. 

« Par la présence scénique sauvage qui le caractérise, le duo Draak est un hymne à l’énergie de la femme. »

www.draak.ch

Coscénariste de « Polisse » de Maïwenn, actrice chez Lelouch ou Assayas, auréolée du Prix d’interprétation féminine à Cannes pour « Mon roi », Emmanuelle Bercot est également une réalisatrice talentueuse.

Après « La Tête haute », sur la dérive d’un ado difficile, la cinéaste française raconte dans « La Fille de Brest » le combat de la pneumologue Irène Frachon pour faire interdire le Mediator, un médicament coupe-faim à l’origine de pathologies cardiaques mortelles.

Reconstituant les faits avec minutie, sa « fiction » dévoile les rouages d’un système de contrôle des médicaments corrompu par les groupes pharmaceutiques dont les impératifs économiques priment sur la vie des patients… Exemplaire !

Adeline Stern