Nicolas
MONSIEUR PIGEON (VOst)
Dimanche 18 septembre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.
Dans les rues de Paris, rares sont celles et ceux qui n'ont pas eu l'occasion de croiser Giuseppe. Sans domicile fixe depuis 2010, l'homme vagabonde au gré du vent et des oiseaux, notamment des pigeons qu'il affectionne et nourrit tous les jours.
Vivant dans sa camionnette, Giuseppe a depuis des lustres fait une croix sur le monde des hommes, déçu de l'égoïsme dont font preuve ses semblables. Désormais, il a pour seuls amis, ces volatiles qui, à l’entendre, sont bien plus fidèles et reconnaissants.
Comme le montre le documentaire réalisé par Antonio Prata, bien des gens ont souscrit à la cause de Monsieur Pigeon. Comme quoi, l’altruisme peut être transmissible par la sensibilité et l’intelligence.
LA TRÈS TRÈS GRANDE CLASSE
Après cinq ans d’enfer, Sofia (géniale Mehla Bedia), professeure de français dans un lycée «difficile», obtient la nomination dont elle a toujours rêvé. Rayonnante, elle ne se prive pas de dire ses quatre vérités à ses jeunes persécuteurs.
Mais voilà que sa mutation au lycée français de Barcelone est temporairement suspendue, le temps pour le rectorat d’examiner une candidate de dernière minute. Il s’agit d’une enseignante évangélisant dans une institution religieuse dont elle dirige aussi la chorale.
Sofia va devoir déployer des trésors de créativité vacharde pour faire échec à sa bigote de rivale… L’Education nationale va-t-elle s’en remettre?
TAD ET LA TABLE D'ÉMERAUDE
Troisième volet des aventures de Tad, un ex-ouvrier du bâtiment devenu archéologue, ce film d’animation réalisé par l’Espagnol Enrique Gato, qui en a créé le héros drolatique, nous lance sur la piste d’une table d’émeraude au pouvoir maléfique.
Pastiche d’Indiana Jones, Tad revient donc pour une nouvelle aventure, entouré de personnages secondaires pittoresques dont un perroquet muet, un chien qui louche et une momie inca, queer à souhait!
Destinée à toute la famille, cette parodie séduit par son inventivité, notamment dans sa séquence parisienne façon «La Nuit au musée», autour d’un bureau secret au Louvre, avec, en prime, une folle course-poursuite à bord d’une baignoire sur la Seine.
STAND UP MY BEAUTY (VOst) (coup de cœur !)
Caméra au poing depuis bientôt quarante ans, la réalisatrice suisse Heidi Specogna pratique un cinéma documentaire qui ne laisse pas d’interpeler.
Les cinéphiles gardent en mémoire son déchirant «Cahier africain» (2016) où des centaines des femmes centrafricaines ont consigné les exactions dont elles ont été victimes. Idem pour son portrait de Pepe Mugica, président atypique de l’Uruguay entre 2010 et 2015.
Son dernier film en date, «Stand-up My Beauty», s’attache aux pas de Nardos, merveilleuse chanteuse éthiopienne qui, pour composer, s’inspire du quotidien ardu vécu par les femmes dans le chaos d’Addis-Abeba. Devenue leur porte-parole, Nardos plaide leur cause par le chant… et quel chant!
CHRONIQUE D'UNE LIAISON PASSAGÈRE
Charlotte et Simon entament leur liaison. Lui est marié, tiraillé par les remords. Elle le rassure aussitôt: il ne trompe pas vraiment sa femme, puisque leur relation est sans attentes ni attaches. Il leur faut juste profiter de l’instant…
En véritable expert des lapsus amoureux et comédies douces-amères, Emmanuel Mouret raconte avec «Chronique d’une liaison passagère» une étonnante romance dont le caractère éphémère est annoncé en titre.
Perçue par le seul biais de ses deux protagonistes, cette relation extra-conjugale frappe au coeur par sa douceur et sa légèreté. Avec d’un côté, une Sandrine Kiberlain solaire et directe, et de l’autre, un Vincent Macaigne maladroit et angoissé…
YUNI (VOst)
À seize ans, Yuni vit en province chez sa grand-mère, alors que ses parents triment à la capitale, Djakarta. Arrivant à la fin de sa scolarité obligatoire, elle pourrait prétendre en raison de son excellence à une bourse qui lui permettrait de poursuivre ses études.
Mais elle est aussi en âge d’être mariée et sa beauté attire les prétendants. Repousser les demandes? Coutume oblige, après deux refus, une jeune fille n’a quasiment plus aucune chance de trouver un mari.
Pour son troisième long-métrage, la réalisatrice indonésienne Kamila Andini nous délivre un beau récit tout en sensibilité sur le passage à l’âge adulte d’une adolescente tiraillée entre traditions et désirs légitimes d’émancipation.
LA DÉRIVE DES CONTINENTS (AU SUD)
Le dimanche 11 septembre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.
Troisième volet de la tétralogie européenne dédiée aux quatre points cardinaux, «La Dérive des continents (au sud)» démontre une fois encore combien le cinéaste suisse Lionel Baier est doué pour la comédie!
À Catane, en Sicile, Nathalie (Isabelle Carré) œuvre pour la Commission européenne des frontières. Avec une consœur et un confrère diplomates, elle doit organiser une visite impromptue de Merkel et Macron dans un camp de migrant·es.
Alors qu’elle s’évertue à concrétiser ce qui s’apparente à un coup de com’, ressurgit son fils avec lequel elle est en froid depuis qu’elle a choisi d’aimer les femmes. Alliant satire mordante du paraître et évocation émouvante de l’intime, Baier est toujours aussi brillant!
LA DÉGUSTATION
Avec cette savoureuse «Dégustation», le cinéaste et dramaturge Ivan Calbérac («L’Étudiante et Monsieur Henri», «Venise n’est pas en Italie») porte à l’écran sa propre pièce de théâtre, avec Isabelle Carré et Bernard Campan qui en jouaient déjà les rôles principaux sur scène.
Divorcé peu amène, Jacques tient seul une petite cave à vins qui est menacée de faillite. Tout bascule le jour où Hortense franchit le seuil de sa boutique.
Déterminée à s’extirper de son célibat, cette femme généreuse, qui n’hésite pas à s’engager pour de bonnes causes, entend s’inscrire à un atelier de dégustation... Laissez-vous gagner par l’ivresse délicieuse de cette comédie romantique!
INDES GALANTES
En 2019, le réalisateur et metteur en scène Clément Cogitore («Ni le ciel ni la terre») s’associe à la chorégraphe hip-hop Bintou Dembélé pour réinterpréter «Les Indes galantes», fameux opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau.
Il s’agit d’un voyage musical autour du monde, composé au 18e siècle, que les deux artistes vont s’attacher à réactualiser en questionnant l’exotisme et le regard sur l’étranger que l’œuvre véhiculait originellement.
Leur projet: inviter la danse urbaine sur la scène de l’Opéra de Paris… S’immergeant au cœur de ce captivant processus créatif, le documentariste Philippe Béziat suit l’étonnante rencontre entre deux mondes à priori opposés… Un véritable choc esthétique et politique!
MENTEUR
C'est presque devenu un rituel: entre deux épisodes des Tuche, le réalisateur Olivier Baroux réalise un autre projet, mais toujours dans le registre de la comédie populaire.
Jeune cadre dynamique blingbling, dragueur, narcissique, superficiel et, surtout, totalement irresponsable, Jérôme (joué à merveille par l’humoriste Tarek Boudali) est ce que l’on appelle un menteur compulsif. Bref, un mytho de première qui va être pris à son propre jeu, à la suite d’une facétie du scénariste.
Empilant les mensonges comme si de rien n’était, Jérôme finit par rendre son existence littéralement invivable, criante de vérité sur sa triste condition de mystificateur à la petite semaine… Révélateur!