Nicolas
Programme complet du 7 septembre au 2 octobre 2022
GARÇONNIÈRES (reprise)
Réalisé par la cinéaste et ethnologue neuchâteloise Céline Pernet, produit par Stéphane Goël et présenté en compétition à Visions du Réel, «Garçonnières» est un documentaire à la fois intimiste, délicat et pétri d’humour.
Restituant la quête d’une réalisatrice curieuse de mieux comprendre les hommes de sa génération, ce premier long-métrage déjà très maîtrisé interroge les modèles de masculinité qui prévalent aujourd’hui, avec le regard amusé de l’observatrice.
Ces hommes n’ont rien du mâle alpha… Bien au contraire! S’enhardissant à s’exprimer face caméra, ils se confient à propos du sexe, du couple, de l’amour, de la paternité, faisant un sort bienvenu à tous les clichés…
MOONAGE DAYDREAM (VOst)
Après «Kurt Cobain: Montage of Heck» sur le chanteur de Nirvana et «Jane» sur la spécialiste des chimpanzés Jane Goodall, le réalisateur Brett Morgen nous entraîne dans l’univers fabuleux du regretté David Bowie.
Ayant bénéficié d’un accès privilégié aux archives de cet immense artiste britannique, le cinéaste californien en tire une œuvre hybride envoûtante, entre fiction et documentaire, mêlant musique, animation, reflets de concerts et interviews inédites...
«Moonage Daydream» (littéralement «rêverie lunaire») est le titre de l’une des chansons-clefs de Bowie. Composée en 1971, il l’interprétera tout au long de sa carrière… Un voyage sensoriel vertigineux au cœur de son art et de sa psyché!
NOS UTOPIES COMMUNAUTAIRES
Le vendredi 30 septembre à 20h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.
Après deux documentaires musicaux très prenants, «Retour à Gorée» et «Viramundo», le réalisateur valaisan Pierre-Yves Borgeaud part à la rencontre d’«expert·es» discrets du mieux-vivre ensemble en questionnant l’actualité et la pertinence des idéaux post-soixante-huitards.
Aujourd’hui à l’âge de la retraite, ces utopistes de la première heure tentent d’habiter dans de nouveaux lieux de vie, entre écoquartiers, coopératives et voisinage participatif, où il est question du bien commun.
À l’heure des manifestations écologistes et des revendications égalitaires, ces ancien·nes contestataires pourraient bien partager avec la nouvelle génération leur vision d’un monde plus solidaire et participatif… Même si cela reste fort difficile.
WAY BEYOND (VOst)
Jeudi 29 septembre à 20h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice.
Au CERN, une commission internationale d’expert·es supervise le dossier du FCC (Future Circular Collider), qui projette la construction d’un nouvel accélérateur de particules.
Passionnant, le documentaire de Pauline Julier se présente comme un miroir aux multiples facettes d’une folle et belle aventure aux ramifications insoupçonnées, qui lie la recherche la plus futuriste aux questions les plus diverses, touchant à la stratégie de communication, la politique territoriale, ou encore au financement…
Par le biais d’un brillantissime travail d’écriture, «Way Beyond» retrace l’histoire de ce chantier colossal, évoquant tout un imaginaire scientifique où la soif de connaissances met au défi l’entendement humain.
THE LAST CAMPAIGN (VOst)
Dimanche 25 septembre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.
Après quatre ans de règne de Donald Trump, Jonathan Katz, un militant juif new-yorkais, parcourt le Midwest américain pour faire élire Bernie Sanders à la présidence des Etats-Unis. S’engageant corps et âme, il verra ses convictions les plus profondes ébranlées.
Tourné sur le mode du cinéma direct, le film du cinéaste suisse Lionel Rupp, coréalisé avec Michael David Mitchell, saisit non sans brio la flambée d’espoir suscitée par le défi que le sénateur Sanders a lancé aux dirigeants de l’establishment politique.
Cette «Dernière campagne» rend également un vibrant hommage aux femmes et aux hommes qui ont lutté avec passion pour une révolution pacifique dont on espère qu’elle ne rendra jamais les armes!
ENNIO MORRICONE - IL MAESTRO (VOst) (à découvrir !)
En près de soixante ans de carrière, Ennio Morricone aura composé plus de cinq cents bandes originales pour le cinéma, qui ont révolutionné la pratique de la musique de film… Qui n’a pas vibré au son de l’harmonica lancinant de «Il était une fois dans l’Ouest»?
Le réalisateur Giuseppe Tornatore («Cinéma Paradiso») lui rend hommage dans ce documentaire aussi titanesque que magistral, qui mêle images d’archives, extraits des films mis en musique par Morricone, et témoignages de grands noms de la profession, de Bernardo Bertolucci à Quentin Tarantino, en passant par Quincy Jones et Joan Baez.
En même temps qu’une œuvre musicale unique, c’est tout un pan de l’histoire du cinéma qui se voit ici célébré!
J'ADORE CE QUE VOUS FAITES
En tournage dans le sud de la France, Gérard Lanvin (dans son propre rôle) a comme factotum un certain Momo (Artus) qui lui voue une admiration éperdue.
«Je suis fan de trois acteurs. C’est simple! Chez les jeunes: Dujardin; chez les vieux, vous; chez les morts, De Funès.» On l’aura deviné, ce genre de déclaration de fan transi n’émoustille guère l’acteur, ex-jeune premier qui se sent inéluctablement vieillir…
Au dernier moment, le cinéaste de confiance qui devait le diriger est remplacé par un blanc-bec arrogant qui a le don de le déstabiliser. Par chance, le brave Momo veille au grain, enfin jusqu’à un certain point… En résultera un véritable film-catastrophe!
L'ART DU SILENCE (VOst)
Vendredi 23 septembre à 20h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.
Pendant plusieurs décennies, le mime Marcel Marceau a fasciné des générations entières de spectateur·trices avec son légendaire personnage Bip.
Enfant de l’Holocauste, Marceau a rejoint la Résistance et a fait passer des enfants juifs en Suisse en leur apprenant à s’exprimer uniquement par des gestes. Après la guerre, ce rescapé est incapable de parler de ses expériences vécues et se réfugie dans le mime dont il perfectionne encore la technique.
Avec «L’Art du Silence», le réalisateur documentaire Maurizius Staerkle Drux montre comment la famille de Marcel Marceau, ses compagnons de route et maints artistes actuels perpétuent l’héritage de celui qui inspira à Michael Jackson un fameux pas de danse.
TOUT LE MONDE AIME JEANNE
Jeune réalisatrice de courts-métrages d’animation très remarqués, la Française Céline Devaux signe un premier long-métrage en prise de vues réelles, serti d’humour et de délicatesse.
Joué par Blanche Gardin et Laurent Lafitte, parfait·es dans leurs rôles de personnages décalés, «Tout le monde aime Jeanne» intègre des séquences animées exprimant la «petite» voix intérieure de sa protagoniste.
Jeanne est une femme idéaliste et altruiste. Las, son projet de recyclage des plastiques rejetés dans les océans vient de sombrer. Criblée de dettes, elle hérite d’un appartement à Lisbonne et décide de s’y rendre pour le mettre en vente. En route, Jeanne rencontre Jean, un ancien camarade de lycée plutôt envahissant…