Nicolas
R.M.N. (VOst)
Après avoir perdu son emploi précaire en Allemagne, Matthias rentre chez lui en Transylvanie. Si les forêts sont peuplées d’ours, son petit village a la particularité de faire cohabiter des communautés hongroises, roumaines et allemandes, de confessions catholiques ou orthodoxes.
Alors que la crise économique fait rage, la décision de la directrice de la boulangerie industrielle locale d’engager des travailleurs sri-lankais met le feu aux poudres…
Avec ce magistral «R.M.N.», intitulé roumain équivalant à notre examen par IRM, Christian Mungiu, réalisateur de «4 mois, 3 semaines, 2 jours», passe au scanner impitoyable de son cinéma-vérité la dérive populiste qui affecte et infecte actuellement l’Europe.
THE MENU
Thriller satirique lorgnant vers l’horreur, le film de Mark Mylod se déroule dans un restaurant gastronomique très haut de gamme. L’établissement est situé sur une île, uniquement accessible par bateau et ne compte que six tables.
À la tête d’une brigade qui lui obéit corps et âme, Julian Slowik (Ralph Fiennes), chef très réputé, prépare chaque soir un dîner en six services. Il appert que chaque plat a été minutieusement conçu en fonction de la part d’ombre de chacun des convives.
Invitée de dernière minute, Margot (Anya Taylor-Joy) prend conscience, mais un peu tard, des dessous fort peu rassurants de cette expérience culinaire vantée comme «unique»…
CLOSE (coup de cœur !)
En 2018, Lukas Dhont nous avait déjà subjugués avec «Girl», l’histoire d’une fille trans, assignée homme à sa naissance, qui voulait devenir danseuse étoile.
Dans «Close», son deuxième long-métrage de fiction, le jeune cinéaste belge aborde avec une sensibilité inouïe les thèmes de la sexualité et du genre à l’aube de l’adolescence… À treize ans, Léo et Rémi entretiennent une amitié profonde et fusionnelle, toute en non-dits complices.
Il suffit de quelques commentaires dans la cour du collège (sont-ils en couple?) pour déchirer le merveilleux cocon dans lequel se lovaient les deux garçons… Un éveil à la vie dans ce qu’elle a de plus beau, mais aussi de plus brutal!
MOTHER TERESA & ME (VOst)
Dimanche 11 décembre à 18h, le film sera suivi par une discussion avec le réalisateur.
Dans les années 1940, à Calcutta, Mère Teresa quitte son couvent pour répondre à l’appel de Dieu qui l’incite à se mettre au service des pauvres en partageant leur quotidien. La religieuse se voue alors corps et âme à sa mission, mais, devant l’étendue de la misère qu’elle rencontre, sa foi commence à vaciller…
De nos jours, Kavita, une jeune Britannique d’origine indienne, fait face à sa propre crise existentielle lorsqu’elle se découvre enceinte…
Réalisé par le cinéaste indo-suisse Kamal Musale («Millions Can Walk»), «Mother Teresa & Me», sous la forme d’un regard croisé, interroge la notion du droit à la vie dans un monde marqué par l’injustice.
MOTHER TERESA & ME (VOst) (en présence du réalisateur)
Dimanche 11 décembre à 18h, le film sera suivi par une discussion avec le réalisateur.
ERNEST ET CÉLESTINE : VOYAGE EN CHARABIE
Aïe, la souris Célestine casse sans le faire exprès le précieux violon de l’ours Ernest, son cher ami plantigrade. Ce duo aussi improbable qu’inséparable se décide alors à partir en voyage en Charabie, pays natal d’Ernest, pour trouver le luthier capable de réparer les dégâts.
Sur place, nos deux compères découvrent, à leur grand désespoir, que la musique y est désormais strictement interdite, à l’exception d’une seule note… le do!
Mixte toujours aussi gracieux de dessins et d’aquarelles, ce second volet des aventures «grand écran» d’Ernest et Célestine est derechef une pure merveille de cinéma d’animation, doublée d’une ode réjouissante à la liberté et à l’invention poétique.
ERNEST ET CÉLESTINE : VOYAGE EN CHARABIE (Avant-première)
MA VIE EST UN DÉFI
Ex-golfeur professionnel, Yves Auberson a contracté à trente-cinq ans la maladie de Parkinson. D’ordinaire plutôt lié au vieillissement, ce trouble neurodégénératif touche aujourd'hui toujours plus de jeunes patients.
Imprévisible, ce diagnostic a constitué une surprise complète pour notre protagoniste. Bien loin de se laisser aller, Yves a voulu conjurer la dyskinésie (un terme qui désigne des mouvements anormaux irrépressibles) qui n’a pas tardé à exercer ses effets.
Bien que fortement handicapé, il s’est alors lancé le défi de faire à pied le tour des Alpes suisses, soit plus de mille kilomètres de marche… Le documentaire qui en résulte rend hommage à son courage et à sa ténacité.
LE LYCÉEN
«Je m’appelle Lucas et ma vie est devenue une bête sauvage que je ne peux plus approcher sans qu’elle me morde.» Cette phrase, aussi effrayante que sublime, c’est celle d’un garçon de dix-sept ans qui voit soudain sa vie voler en éclats.
Après la mort accidentelle de son père, Lucas (Paul Kircher) est dépêché à Paris par sa mère (Juliette Binoche) chez son frère aîné (Vincent Lacoste), afin qu’il dompte «la bête sauvage… ».
Cinéaste français parmi les plus talentueux du moment, Christophe Honoré («Les Bien-aimés») signe avec son quatorzième long-métrage une œuvre sidérante qu’il a voulue à la fois comme «une matière organique adolescente» et «un film qui espère en l’amour».
SAINT OMER (à découvrir !)
Premier film de fiction d’une cinéaste française d’origine sénégalaise, qui a déjà réalisé huit documentaires primés dans une myriade de festivals internationaux, «Saint Omer» est une véritable sidération.
Alice Diop reconstitue, à travers les yeux de Rama, une universitaire française noire et enceinte de quelques mois, le procès d’une mère infanticide, inspirée de Fabienne Kabou, qui noya en 2013 sa petite fille de quinze mois dans les eaux de la Manche, en l’abandonnant à la marée montante.
Pour se justifier de l’inacceptable, l’accusée n’a que son existence comme argument de défense, et cette folie de mettre au monde un enfant dans un monde occidental qui la rejette en tout… Aussi salutaire qu’inconfortable.