Nicolas
Burning
Adapté d’une nouvelle de Murakami, « Burning » consacre le grand retour de Lee Chang-dong, immense réalisateur sud-coréen s’il en est ! Depuis le sublime « Poetry » (2010), cet écrivain et homme politique passé au cinéma n’avait plus rien tourné…
Partant pour l’Afrique, une jeune femme confie son chat à son voisin, un simple coursier amoureux d’elle et aspirant à devenir écrivain. À son retour, elle lui présente son petit ami très friqué qui a un curieux passe-temps : il est pyromane !
Peu après, la jeune femme disparaît, laissant les deux jeunes gens face à face. Et le triangle amoureux de se transformer en un sidérant thriller existentiel… Sans conteste, l’un des plus beaux films vus à Cannes cette année !
Vincent Adatte
L’espion qui m’a larguée
Embrigadées malgré elles par les services secrets comme espionnes, deux copines malchanceuses reçoivent pour mission de mettre à l’abri un objet mystérieux qui pourrait entraîner la fin du monde.
Embarquées dans un périple à travers l’Europe, Audrey (Mila Kunis) et Morgan (Kate McKinnon) sont poursuivies par une armada de mâles violents et survoltés, à laquelle elles échappent grâce à leur maladresse endémique…
Réalisé par Susanna Fogel, « L’espion qui m’a larguée » constitue une parodie féministe du film d’espionnage, dont la drôlerie repose sur l’inadaptation de ses deux protagonistes à l’univers ô combien macho de ce genre cinématographique.
Adeline Stern
Photo de famille
Deuxième long-métrage de Cécilia Rouaud, « Photo de famille » est une comédie chorale plus aigre que douce, sur une famille en état de décomposition avancée, jugez plutôt…
Gabrielle, Elsa et Mao sont frères et sœur, mais font tout pour s’éviter. Gabrielle (Vanessa Paradis) fait la statue pour les touristes, à la grande honte de son fils adolescent. Elsa (Camille Cottin) peste urbi et orbi, désespérant de tomber enceinte. Mao (Pierre Deladonchamps) noie sa dépression dans l’alcool et la psychanalyse.
Leurs parents (Jean-Pierre Bacri et Chantal Lauby) ? Mieux vaut ne pas en parler ! Un triste événement va pourtant forcer les uns à renouer avec les autres… pour le meilleur ou pour le pire ?
Vincent Adatte
La tierra y la sombra
Premier long-métrage d’un jeune cinéaste colombien pétri de talent, « La Tierra y la Sombra » (à traduire par « la terre et l’ombre ») est un film admirable, dont le final se révèle tout simplement prodigieux.
Sur une route caillouteuse, enserrée par des plantations de canne à sucre s’étendant à perte de vue, un homme chemine, une valise à la main. Dix-sept ans après avoir abandonné sa famille, Alfonso revient pour revoir son fils malade…
Par le biais de plans-séquences d’une beauté confondante, le cinéaste va peu à peu révéler les raisons qui ont incité Alfonso à pareil exil, alors que gronde une révolte de coupeurs…
Vincent Adatte
The Lunchbox (reprise)
Le samedi 8 septembre Le Royal fête le quart de siècle du Magasin du Monde de Ste-Croix, ce film sera suivi d’un repas indien. Réservations au repas obligatoires au 079 797 26 15.
Midi à Mumbai. Comme chaque jour, les épouses restées au foyer font livrer leurs petits plats cuisinés dans des gamelles à leurs maris demeurés au travail.
Un jour, Ila, une jeune femme dont la cuisine est particulièrement goûteuse, découvre que ses repas sont livrés par erreur à un inconnu, célibataire. Elle prend contact avec lui. C’est le début d’une grande et belle histoire qui se joue des castes…
Signée Ritesh Batra, une comédie romantique lumineuse, intelligente et colorée, relevée d’une pincée d’épices… Et aussi le film plus indépendant le plus vu en Inde à ce jour !
Adeline Stern
Le Royal fête les Magasins du Monde
Samedi 8 septembre
Le Royal fête les Magasins du Monde
17h30 The Lunchbox (VOst) (reprise)
19h30 Repas indien
20h30 La tierra y la sombra (VOst)
Champions
Condamné pour conduite en état d’ivresse, l’entraîneur réputé d’un grand club de basket doit effectuer une peine d’intérêt général. Sa punition ? Former une équipe composée d’autistes, trisomiques et autres personnes atypiques…
Immense succès en Espagne, ce feel-good movie brille par son casting. Excellent dans le rôle de l’entraîneur, Javier Guttiérez se fait souvent voler la vedette par ses partenaires non professionnels, des handicapés mentaux qui se révèlent des comédiens très doués.
Sertie de dialogues aussi effrontés que percutants, une jolie leçon de vie qui résiste parfaitement au lissage du politiquement correct.
Adeline Stern
Under the Silver Lake
Samedi 8 septembre à 22h30 ce film est présenté dans le cadre « des Nuits de l’étrange ».
Jeune cinéaste américain parmi les plus prometteurs de sa génération, David Robert Mitchell a réussi avec son troisième long-métrage un film noir à la sauce pop, qui déboulonne non sans jubiler les mythes hollywoodiens.
Sam vit à l’est de la Mecque du cinéma, là où s’entassent tous ceux qui rêvent en vain d’entrer dans l’Usine à rêves. Dilettante passant son temps à épier ses voisines, ce trentenaire fait un soir la connaissance d’une bimbo qui aspire à devenir une star.
Du jour au lendemain, la voilà qui disparaît ! Sam s’improvise alors détective pour tenter de la retrouver… Délicieusement paranoïaque et pour le moins démystificateur !
Adeline Stern
Les versets de l’oubli
Quelque part en Amérique latine. À la suite d’une manifestation civile qui a tourné au massacre, des miliciens s’introduisent dans une morgue pour se débarrasser des corps de leurs victimes.
Après leur départ, le vieux gardien de la morgue découvre le corps oublié d’une jeune femme. Cette découverte réveille chez lui d’autres souvenirs, mal enfouis. Il va alors s’efforcer de donner une identité et une sépulture à l’inconnue…
Ex-assistant d’Asghar Farhadi, le cinéaste iranien Alireza Khatami réalise un premier long-métrage puissant, baignant dans le réalisme magique cher aux écrivains sud-américains. Mais que l’on ne s’y trompe pas, sa métaphore vaut pour tous les sacrifiés de la terre !
Vincent Adatte
Lucien Willemin (Conférence)
Vendredi 7 septembre à 20h
Pourquoi manger local est loin d’être l’idéal ?
La question posée est : Que choisir entre une pomme bio de l’étranger et une pomme non-bio d’ici ?
Actuellement le choix collectif se porte en fonction de la proximité, soit la pomme non-bio d’ici. Les kilomètres parcourus pour rapatrier la pomme bio depuis un pays tiers motiveront cette préférence. En effet, la consommation de carburant et les rejets CO2 en résultant participent à l’accélération du réchauffement climatique. Donc à première vue, c’est la décision qui s’impose si l’on veut préserver la nature.
Et pourtant, il est plus écologique d’opter pour la pomme bio importée !
Cette conférence nous emmène vers de nouvelles contrées qui nourrissent une vision bien différente de celle qui nous est offerte au quotidien. On y découvre une nouvelle dimension environnementale et on comprend que :
- l’agriculture conventionnelle de proximité endommage la vie
- les subventions agricoles ne sont pas encaissées par les agriculteurs
- nous payons des impôts pour abîmer la vie, nos vies !
Après cette expérience, vous ne regardez plus jamais le rayon légumes comme avant.
Des pistes et des réflexions également développées dans le livre “Tu parles Charles !“, publié aux éditions G d’encre.