Nicolas
Première année
Médecin diplômé, Thomas Lilti est un cas à part dans le monde du cinéma. Tout en réalisant ses deux premiers longs-métrages, « Hippocrate » (2014) et « Médecin de campagne » (2016), il a continué à pratiquer son premier métier.
Dans son troisième long-métrage, Lilti suit la première année de deux jeunes étudiants en médecine (William Lebghil et Vincent Lacoste), qui s’apparente à un bourrage de crâne aussi absurde qu’inutile !
Film d’apprentissage, qui prend les allures d’une comédie désenchantée sur l’assimilation forcée d’un savoir qui n’apprend strictement rien de la complexité dont auront pourtant besoin les futurs praticiens, « Première année » fait médecine à s’en rendre malade !
Vincent Adatte
L’homme et la forêt
Le dimanche 28 octobre à 11h, le film sera suivi d’une discussion avec le cinéaste puis d’un brunch pour ceux qui le désirent.
Longtemps producteur de l’émission « Passe-moi les Jumelles », le cinéaste suisse Claude Schauli est passionné par le Jura et ses habitants, comme en témoigne son documentaire « Les Quatre Saisons du Petit Train rouge » qui sécrète toute la poésie des Franches-Montagnes.
Après « Et au milieu coule le Doubs », où il a longé la rivière en quête d’horlogers, artisans, peintres ou simples promeneurs, Schauli nous propose avec « L’Homme et la Forêt » une immersion dans les frondaisons sublimes de l’Arc jurassien.
Partant à la rencontre « des femmes et des hommes des bois », le réalisateur restitue avec une simplicité apaisante leur désir de transmettre aux jeunes générations leur savoir et leur respect de la nature.
Adeline Stern
Yéti & Compagnie (2D ou 3D)
Jeune et intrépide yéti, Migo vit dans un village perdu perché sur l’Himalaya. Un jour, le voilà qui découvre un être humain, créature légendaire dont il pensait qu’elle n’existait que dans les contes.
Malin, Migo utilise sa découverte pour se donner de l’importance afin de conquérir la yéti de ses rêves, sans se douter que l’homme en question va considérablement troubler sa communauté…
Le scénario prend joliment à l’envers le mythe du yeti. Visuellement, le résultat se révèle époustouflant, appariant de manière convaincante l’animation numérique au cartoon gaguesque à l’ancienne, façon Looney Tunes, et ses incroyables numéros de déformation physique… de quoi dérider petits et grands !
Adeline Stern
Le flic de Belleville
Réalisateur des très remarqués « Little Senegal » (2001) et « Indigènes » (2006), qui mettait à l’honneur les soldats africains qui combattirent pour la libération de la France lors de la seconde guerre mondiale, Rachid Bouchareb change diamétralement de registre avec « Le flic de Belleville », réjouissante comédie d’action !
Policier à Belleville, quartier parisien qu’il n’a jamais quitté, Baaba (Omar Sy) voit son ami d’enfance se faire tuer sous ses yeux. Il décide alors de reprendre son poste d’Officier de liaison auprès du Consulat de France à Miami, dans l’espoir de retrouver son assassin lié au trafic de drogue.
Flanqué de sa mère plutôt envahissante, Baaba mène alors l’enquête en Floride, chaperonné par un flic local très peu amène…
Adeline Stern
Le vent tourne
Mercredi 24 octobre à 20h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice puis du verre de l’amitié.
Avec « Le Vent tourne », Bettina Oberli (« Les Mamies ne font pas dans la dentelle ») signe un récit d’émancipation féministe inédit. Alex (Pierre Deladonchamps) et Pauline (Mélanie Thierry) habitent dans une ferme isolée en tentant de vivre en accord avec leurs principes écologiques.
Leur apparente harmonie va être troublée par l’arrivée d’une jeune Ukrainienne de Tchernobyl venue se refaire une santé à la campagne, et celle d’un ingénieur désabusé chargé d’installer une éolienne concrétisant l’idéal d’autosuffisance d’Alex.
D’emblée, Pauline éprouve un désir violent et autodestructeur pour l’ingénieur, que le spectateur assimile peu à peu à une volonté sourde et obstinée de survie… Loin de toute romance, « Le Vent tourne » présente l’un des personnages féminins parmi les plus fascinants que nous ait donnés le cinéma suisse !
Vincent Adatte
Dilili à Paris
Dans le Paris de la Belle Époque, la petite Kanake Dilili enquête sur de mystérieux enlèvements de fillettes. Avec l’aide d’un jeune livreur en triporteur, elle accumule les indices que lui fournissent des hommes et des femmes remarquables…
Sans conteste, Michel Ocelot est l’un des plus grands cinéastes d’animation de notre temps. Le réalisateur de « Kirikou et la sorcière » et d’ « Azur et Asmar » le prouve une fois encore avec le sublime « Dilili à Paris » où il fait rencontrer à ses deux protagonistes : Pasteur, Proust, Colette, Debussy, Louise Michel et tant d’autres…
En résulte une véritable ode à la culture et à l’humanisme, menée tambour battant, ainsi que l’exige tout film policier. Un dessin animé qui enchantera un public de tout âge.
Adeline Stern
Alad’2
Après avoir libéré Bagdad de l’emprise de son affreux vizir, Aladin (Kev Adams) procrastine au palais, remettant sans cesse à plus tard son mariage avec la Princesse (Vanessa Guide), jusqu’au jour où le terrible Shah Zamam (Jamel Debbouze) s’empare de la ville.
Qui plus est, l’odieux dictateur projette d’épouser la Princesse ! Chassé du palais, Aladin s’efforce alors de récupérer son bon génie d’antan (Eric Judor), histoire de terrasser le nouveau tyran. Las, Shah Zaman a lui aussi son (méchant) génie (Ramzy Bedia)…
Suite des « Nouvelles aventures d’Aladin », le film de Lionel Steketee, outre qu’il reconstitue de façon « géniale » le duo Eric & Ramzy, multiplie à loisir clins d’œil et anachronismes savoureux.
Vincent Adatte
Les Frères Sisters
Chargés d’éliminer Warm (Riz Ahmed), l’inventeur d’une substance chimique lumineuse permettant de repérer sans effort l’or au fond des rivières, les frères Charlie (Joaquin Phoenix) et Eli (John C. Reilly) Sisters, deux infaillibles tueurs à gages, sont peu à peu gagnés par le doute.
Plutôt que d’honorer le contrat qui les a menés jusqu’à lui, les deux frères vont finir par rejoindre Warm dans sa quête, en compagnie de son complice, le lettré John Morris (Jake Gyllenhaal). Car Warm et Morris ont un grand projet : bâtir une société utopique fondée sur le partage…
Jacques Audiard (« Le Prophète », « De battre, mon cœur s’est arrêté, « Dheepan »…) signe avec « Les Frères Sisters » un grand western crépusculaire qu’il transmue en une fable philosophique aussi attachante que profonde.
Vincent Adatte
Dogman
Toiletteur pour chiens, divorcé, Marcello (Marcello Fonte) bosse dans une banlieue défavorisée du nord de la Campanie. Petit, frêle et effacé, il laisse Simone, une brute épaisse accro à la cocaïne, étendre son influence néfaste sur lui, par peur des représailles…
Il y a deux types de chiens dans « Dogman » : du genre canin d’abord, de petite ou de grande taille, plus ou moins facile à toiletter. Du genre humain ensuite, qu’il s’agisse du toutou docile et toujours prêt à obéir ou de la bête enragée prête à mordre…
Le bestiaire que le réalisateur du mémorable « Gomorra » dépeint dans son nouveau long-métrage figure de façon impressionnante les bas-fonds d’une Italie à l’abandon, minée par la violence et la pauvreté.
Vincent Adatte
L’Ombre d’Emily
Spécialiste de la comédie (« Mes meilleures amies », « Les Flingueuses »), Paul Feig s’essaye au thriller avec « L’ombre d’Emily », qu’il a tiré du bestseller de Darcey Bell, « Disparue ».
Mère de famille discrète, Stephanie (Anna Kendrick) s’est liée d’amitié avec Emily (Blake Lively) qui se volatilise du jour au lendemain. Elle cherche alors à connaitre la vérité sur sa disparition…
Attention, une femme peut en cacher une autre ! Stephanie est-elle vraiment la gentille maman qu’elle a l’air d’être ? Et qui se dissimule derrière les grands airs d’Emily (Blake Lively), sa soi-disant meilleure amie ? Avec maestria, le réalisateur orchestre un étourdissant polar à tiroirs dans la lignée de « Gone Girl ».
Adeline Stern