Nicolas

Nicolas

jeudi, 20 septembre 2018 20:42

Un ennemi qui te veut du bien

En présence de Denis Rabaglia

Épris de comédie à l’italienne, le cinéaste italo-suisse Denis Rabaglia (« Azzuro », « Marcello Marcello ») fait son grand retour avec un film de ce genre ô combien jubilatoire… Par une nuit d’orage, Enzo Stefanelli (Diego Abatantuono), éminent professeur d’astrophysique, recueille un jeune homme blessé par balle (Antonio Folletto) qui le force à le soigner en le menaçant avec son arme, avant de se volatiliser.

Réapparaissant quelques jours plus tard, le jeune homme se présente : il dit se prénommer Salvatore. Se sentant redevable, il propose à son sauveteur de tuer son pire ennemi pour s’acquitter de sa dette. Offusqué, l’honorable professeur décline son offre, jurant qu’il n’a aucun ennemi, mais à bien réfléchir…

Dans le sillage des maîtres en la matière, les Monicelli, Risi, Germi et autre Scola, Rabaglia a réussi une comédie noire des plus corrosives, sans pour autant se départir de la tendresse qu’il a toujours vouée à ses personnages. Et qu’on se le dise, le réalisateur de « Grossesse nerveuse » la propose en quasi première suisse aux Sainte-Crix.

Vincent Adatte

 

Précédé de « La bataille de San Romano »

Court métrage d’animation de Georges Schwizgebel – Suisse (2017) – 2 min

Résistant au tout numérique, Georges Schwizgebel nous livre à intervalles réguliers de véritables chefs-d’œuvre faits main. Dans son dernier-né, « La Bataille de San Romano », il revisite et anime de façon sublime un tableau de Paolo Uccello, prouvant une fois encore qu’il est l’un des maîtres de l’animation mondiale. 

 

20ans

jeudi, 20 septembre 2018 20:36

La séparation des traces

En présence de Francis Reusser

Réalisateur exigeant de films clefs de l’histoire récente du cinéma suisse, comme « Vive la mort », « Seuls » ou encore « Derborence », Francis Reusser revient sur sa carrière de cinéaste et photographe. A septante-six ans, il fait un retour sur lui-même, en revisitant les lieux de sa mémoire intime qu’il apparie à ses propres souvenirs cinéphiliques, qu’il s’agisse des films des autres ou des siens propres.

En résulte un jeu à la fois fascinant et émouvant de construction-déconstruction, qui prend la forme d’un journal filmé où l’artiste avoue l’impossibilité de faire une « séparation des traces » entre sa vie et ses films. A sa table de montage ou muni d’une petite caméra, il joue alors à celui qui regarde en se sachant regardé.

Partant, Reusser se raconte avec un humour où pointe souvent la nostalgie, mais aucune amertume. Un récit émaillé d’extraits révélateurs dont le fil rouge est tissé par un amour inextinguible pour le cinéma tel qu’on le pratiquait autrefois, mais aussi une foi presque paradoxale en son avenir !  

Vincent Adatte

 

Précédé de « Fait divers »

Court métrage de fiction de Léon Yersin – 18 min – Suisse (2018)

Alors que le jour se lève à peine, Gregor est tiré de son sommeil par la police qui frappe à sa porte. Les policiers ont besoin d’emprunter son balcon pour accéder à l’appartement de son voisin dont personne n’a de nouvelle depuis près de deux ans… Drame bref, dont le réalisme interpellera tout un chacun.

 

20ans

jeudi, 20 septembre 2018 20:27

Ceux qui travaillent

Parti de rien, Frank Blanchet (Olivier Gourmet) a gravi les échelons de sa brillante carrière professionnelle à la force du poignet. Cadre supérieur d’une entreprise de fret maritime, il dirige depuis son bureau genevois des cargos chargés de marchandises à travers les océans.

Un jour, confronté à une situation de crise, Frank prend une décision qui lui vaut d’être licencié de la façon la plus abrupte. Profondément ébranlé, trahi par un système auquel il s’est donné corps et âme, cet homme meurtri choisit de cacher son infortune à sa femme et ses enfants…

« Ceux qui travaillent » nous interroge au plus profond sur le prix moral que nous sommes prêts à payer pour conserver nos avantages… Aussi puissant que subtil, l’un des meilleurs films suisses du moment !

Vincent Adatte

jeudi, 20 septembre 2018 20:10

Vox humana

Le réalisateur suisse Bernard Weber enquête sur le mystère de la voix humaine par deux biais différents : l’un s’avère intuitif, à l’exemple de la thérapeute Miriam Helle qui incite des hommes et des femmes de tout âge à se redécouvrir à travers leurs voix, et de l’étonnant jazzman Andreas Schaerer, concepteur inspiré de tous les bruitages du film.

L’autre biais est plus rationnel, à l’instar de ce qu’entreprend le chercheur allemand Matthias Echternach qui s’efforce de comprendre la naissance des sons à l’aide d’une IRM, ou de la jeune soprano Regula Mühlemann cherchant à donner à son chant la plus grande amplitude qui soit.

Documentaire fascinant, « Vox Humana » réussit alors le pari de faire voir ce qui d’ordinaire s’entend : montrer la voix !

Vincent Adatte

jeudi, 20 septembre 2018 19:48

Les dames

Véronique Reymond et Stéphanie Chuat ont réussi avec « Les Dames », un documentaire remarquable qui nous fait entrer dans l’intimité de cinq sexagénaires luttant chacune à leur manière contre la solitude.

Ce qui frappe, c’est leur jeunesse d’esprit, qui les rend parfois joliment effrontées. Cela ne les empêche pas de délivrer un constat doux-amer de leur célibat contraint : les hommes de leur génération se font plutôt rares ou alors se rabattent sur des femmes plus jeunes, mais les Dames ne désespèrent pas de dénicher un jour l’oiseau rare.

Avec le talent qu’on leur connaît, les deux réalisatrices relaient les témoignages de ces femmes qui se livrent devant la caméra non sans humour et tendresse, histoire de donner à autrui la force et le courage de se réinventer… Un feel-good-movie du réel à apprécier à tout âge !

Vincent Adatte

jeudi, 20 septembre 2018 19:37

À l’école des philosophes

Adepte d’un cinéma direct dénué de tout artifice, sans commentaire ni jugement, Fernand Melgar s’échine à donner une visibilité aux plus vulnérables d’entre nous, geste fondamental qui détermine toute sa démarche de réalisateur.

Avec une acuité, qu’on ne saurait confondre avec du voyeurisme, Melgar suit Albiana, Chloé, Louis, Léon et Kenza à un moment clef de leur existence. Ces enfants atteints de handicaps mentaux vivent en effet leur première rentrée scolaire, sous le regard soucieux de leurs parents, lesquels fondent tous leurs espoirs sur cette école spécialisée sise rue des Philosophes à Yverdon-les-Bains.

Adviennent alors de petits miracles qui voient ces êtres, pourtant « promis des douleurs » (Aragon) s’ouvrir un tant soit peu au monde, et devenir, comme tout un chacun, des aspirants au bonheur.

Vincent Adatte

mercredi, 12 septembre 2018 13:32

Programme complet du 5 au 30 septembre 2018

Affiche 091 2018 Web

Vingt ans après

Fête des 20 ans de la reprise du Royal

Tous les longs-métrages sont projetés en présence de leurs auteurs

 

Qu’on se le dise ! Le cinéma Royal fête du vendredi 5 au dimanche 7 octobre les vingt ans de sa reprise par la Coopérative Mon Ciné. En deux décennies, le Royal est devenu un lieu d’émotions et d’échanges cinématographiques unique en son genre grâce à vous, cher public aussi fidèle que passionné, et aux réalisatrices et réalisateurs qui nous font régulièrement l’honneur et le plaisir de leur visite.

Cette alchimie entre public et artistes constitue l’une des raisons d’être de notre travail. C’est pourquoi nous l’avons placée au cœur de notre fête en demandant à des cinéastes de talent de venir présenter au Royal leur dernier film en date. De Fernand Melgar (« A l’École des philosophes »), à Denis Rabaglia (« Un Ennemi qui te veut du bien ») en passant par Stéphanie Chuat et Véronique Reymond (« Les Dames »), Bernard Weber (« Vox Humana »), Francis Reusser (« La Séparation des traces ») et Antoine Russbach (« Ceux qui travaillent »). 

Bref, le nec plus ultra de notre actualité cinématographique, qui exprime toute la palette de la production suisse : drame, comédie, documentaire… Réservez d’ores-et-déjà les dates de ce week-end « ciné-festif » à ne pas manquer ! 

 

Vendredi 5 octobre 

20h30 À l’école des philosophes (précédé de « Ins holz »)

Samedi 6 octobre 

17h00 Les dames (précédé d’extraits de « Ce fou de Töpffer ») 

19h30 Apéritif dinatoire

20h30 Vox humana (VOst) (précédé de « Vers le Silence », puis du trio Azcamu’j) 

Dimanche 7 octobre

11h Ceux qui travaillent (précédé d’extraits de « La conquête du temps libre ») 

12h45 Brunch

17h30 La séparation des traces (précédé de « Fait divers »)  

19h30 Soupes, pain et fromage

20h30 Un ennemi qui te veut du bien (VOst) (précédé de « La bataille de San Romano »)

 

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