Nicolas
THE FALL GUY
Cascadeur sans peur ni reproches, Colt Seavers (Ryan Gosling) a été victime d’un accident de travail qui l’a momentanément éloigné des plateaux de tournage.
Ce héros parfaitement anonyme de l’industrie hollywoodienne décide de reprendre du service pour les beaux yeux de Jody (Emily Blunt), l’ex-femme de sa vie qui réalise en Australie un gros film de science-fiction…
Las, la star qu’il doit doubler se volatilise. Tout en enquêtant sur cette mystérieuse disparition, Colt accomplit les plus folles cascades, dans l’espoir de reconquérir sa dulcinée… Réalisé par David Leitch, le roi de la comédie d’action («Atomic Blonde», «Bullet Train»), lui-même ancien cascadeur.
LA DANSE DES CIMES (VOst)
Jeudi 23 mai à 20h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice.
Les Alpes reflètent les changements qui affectent notre civilisation. Les glaciers fondent, les sommets s'effritent. Il s’agit dès lors de repenser complètement notre rapport au milieu alpestre, dévasté par des décennies de surexploitation, défiguré par le tourisme de masse.
Passionnant, le documentaire de la réalisatrice suisse Dominique Margot s’attache aux pas et aux pensées de scientifiques, artistes et alpinistes qui s’efforcent de sauver ce qui peut l’être encore…
Il revient à la sublime danseuse japonaise Chiharu Mamiya de faire le lien entre ces personnalités très diverses, mais qui, toutes et tous, partagent le rêve de recréer un lien plus harmonieux avec «les cimes».
BLACKBIRD BLACKBIRD BLACKBERRY (VOst) (à découvrir !)
Film sublime, joué par une actrice exceptionnelle, «Blackbird Blackbird Blackberry» de la cinéaste géorgienne Elene Naveriani commence par une scène d’une beauté renversante, qui éclaire le sens d’un titre à priori mystérieux.
Un jour d’été, Ethéro (Eka Chavleishvili) va manger au bord de la rivière des mûres, son péché mignon. Distraite par le chant d’un merle, elle frôle la chute… Le temps de quelques secondes, elle s’est vue morte. Saine et sauve, cette femme solitaire, qui tient l’épicerie du village, décide alors de perdre sa virginité à quarante-neuf ans…
Animé par une forme de féminisme instinctif, un conte grisant qui terrasse les ferments mortifères de l’échec existentiel.
THE MONK AND THE GUN (VOst) (reprise)
Dans les années 2000, la population du Bhoutan découvre enfin la télévision et le roi décide d’instaurer la démocratie. Tandis qu’une jeune émissaire est envoyée en campagne pour apprendre aux gens à voter, un moine bouddhiste encore novice arpente la région.
Il a été chargé par son lama de trouver une arme à feu, chose plutôt rare au Bhoutan, pour une raison qui demeure mystérieuse.
Après «Lunana», superbe ode à l’éducation filmée au cœur de l’Himalaya, le Bhoutanais Pawo Choyning Dorji se fait l’auteur d’un nouveau conte sur la sagesse au pays du «Bonheur National Brut»… Avec, à la clef, une comédie tendre et humaniste qui nous renvoie à nos propres valeurs.
UNE FAMILLE
Saisissante, la scène d’ouverture du premier film de Christine Angot donne le ton. On y voit l’auteure de «L’Inceste» forcer le domicile de sa belle-mère pour essayer d’avoir la discussion qu’elle lui réclame en vain depuis des années.
Mettant le pied dans la porte, elle intime aux deux camerawomen qui l’accompagnent d’entrer! Pouvoir du cinéma oblige, nous entrons par la même occasion et assistons alors à sa tentative jusqu’au-boutiste de la contraindre à la vérité…
Invitée pour des raisons professionnelles à Strasbourg, la romancière se rend en juin 2021 dans cette ville, où son père a vécu jusqu’à sa mort en 1999, là où elle l’a rencontré pour la première fois à treize ans, et où il a commencé à la violer…
LA FABULEUSE HISTOIRE DE LA CONQUÊTE DE L'EAU
Jeudi 16 mai à 20h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.
Destinée à toute la famille, cette docufiction réalisée par le cinéaste valaisan Raphaël Blanc retrace la fabuleuse histoire de la conquête de l’eau par le biais de la construction des bisses, ces canaux devenus légendaires et qui constituent parfois des miracles d’équilibre.
Pour revivre cette incroyable saga, nous aurons pour guides Marius et ses deux enfants, Léo, dix ans, et Manon, onze ans, flanqué·es de leur chien Django.
Alors que leur mère s’est absentée pour une mystérieuse raison, Léo et Manon accomplissent avec leur père une manière d’excursion initiatique dans de merveilleux paysages alpins. Touchant et instructif.
LA FERME DES BERTRAND (reprise)
Le cinéaste documentaire Gilles Perret retrace cinquante ans de la vie d’une ferme en Haute-Savoie, où se mêlent les époques (1972, 1997, puis de nos jours), captant l’intimité d’une existence vouée au labeur et la métamorphose inéluctable du monde agricole.
En résulte le portrait bouleversant de trois frères restés célibataires, se tuant littéralement au travail, sans jamais se verser de salaire. Ce sont de véritables samouraïs de la terre, fiers de leur œuvre, mais animés du regret d’être peut-être passés à côté d’une vie…
Avec ce film généreux, sans doute son plus beau, Gilles Perret fond le singulier dans l’universel pour restituer comme jamais auparavant la vérité de la condition paysanne.
FREMONT (VOst)
Donya, vingt ans, a officié comme interprète pour l’armée étasunienne à Kaboul, avant d’être contrainte de s’exiler à Fremont, en Californie, à la suite du retour des Talibans au pouvoir.
Désormais, la jeune femme se rend chaque matin dans le quartier chinois, où elle travaille dans une fabrique de «fortune cookies», ces biscuits qui recèlent une prédiction «positive». Esseulée, elle tente sa chance en glissant un message dans un cookie…
Avec humour et douceur, Babak Jalali, cinéaste américain d’origine iranienne, raconte l’histoire singulière de cette jeune femme, interprétée par Anaita Wali Zada, qui a elle-même fui l’Afghanistan.
LES AVENTURIERS DE L'ARCHE DE NOÉ
Vini et Tito, deux souris artistes de music-hall, voient leurs rêves de succès tomber à l’eau lorsque la Terre est noyée par le Déluge. Aidés par un coup de pouce du destin, ils réussissent à monter à bord de l’Arche de Noé.
Propulsés au beau milieu d’un différend opposant les animaux herbivores et carnivores, Vini et Tito ont alors la solution parfaite pour apaiser les tensions: un concours de chansons…
Destinée au jeune public, ce film d’animation musical coproduit par le Brésil et l’Inde ne craint pas de traiter à hauteur d’enfants de thèmes importants comme la menace climatique, l’union des plus faibles contre les tyrans, ou l’art utilisé comme remède à la barbarie.
INSHALLAH A BOY (VOst)
Mère d’une petite fille, Nawal travaille comme infirmière à domicile. Lorsque son mari décède, son beau-frère exige que son appartement lui revienne. Les lois favorisant les mâles et leurs liens de sang, un fils aurait changé la donne...
Premier film jordanien sélectionné à Cannes, «Inshallah a Boy» explore les inégalités de genres et de classes à travers le parcours d’une femme ô combien combattive, incarnée par l’actrice Mouna Hawa.
Face à elle, chacun·e apparaît dans ses contradictions, ce qui restitue tout en nuances les absurdités du patriarcat culturel, religieux et judiciaire. Dans la continuité de films émancipateurs comme «Wadjda», un magnifique et subtil plaidoyer, source d’espoir.