Nicolas
Loulou
Samedi 14 septembre à 18h, ce film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis du verre de l’amitié.
Formé à l’ECAL, le Neuchâtelois Nathan Hofstetter a été diagnostiqué schizophrène paranoïde. Par le biais de son premier long-métrage, il révèle, « du dedans », sa différence, mais donne aussi la parole à ses compagnons d’infortune psychiatrique, ses « loulous » comme il les appelle.
Vulnérable, mais animé par la certitude que le film qu’il est en train de tourner procède d’un processus mystérieux dont lui et ses camarades sortiront peut-être plus forts, il en tire un véritable poème visuel, brut et délié de toute attache avec la norme cinématographique.
Dans l’Antiquité, l’on disait des fous qu’ils étaient les explorateurs malchanceux de l’invisible. Ce don de voyance malheureuse leur valait le plus grand respect des soi-disant gens normaux. « Loulou » procède du même mouvement de reconnaissance…
Vincent Adatte
Les Baronnes
Scénariste de talent, qui a notamment écrit pour Oliver Stone (« World Trade Center »), la cinéaste américaine Andrea Berloff passe brillamment le cap de la réalisation avec « Les Baronnes » (« The Kitchen ») adapté d’une bande dessinée.
En 1978, à New York, dans le quartier mal famé de Hell’s Kitchen (« la cuisine du diable ») tenu par la pègre irlandaise, trois épouses de mafieux rongent leur frein… Tout change le jour où le FBI expédie leurs maris en prison !
Kathy, Ruby et Claire profitent en effet de cette aubaine pour reprendre en main les affaires familiales, avec une efficacité redoutable ! Émancipées, elles sont bien décidées à garder leurs prérogatives, y compris face à leurs maris lorsque ceux-ci sortiront de prison…
Adeline Stern
Les particules
Jeudi 12 septembre à 20h, ce film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis du verre de l’amitié.
Du jeune Franco-suisse Blaise Harrison, nous avions adoré « L’Harmonie » (2013), un documentaire qui décrivait les pérégrinations d’une fanfare pontissalienne. Avec l’envoûtant « Les Particules », il réussit son passage à la fiction.
Tourné dans le pays de Gex qui l’a vu grandir, son nouveau film restitue les élans indécis d’un groupe d’adolescents d’où se détache la figure de P. A., un garçon fasciné à l’idée que, sous ses pieds, l’accélérateur de particules du CERN est en train de recréer les conditions de la naissance de l’Univers.
Après avoir visité le CERN avec sa classe, P. A. est la proie de phénomènes étranges… Chronique de l’adolescence remarquable de justesse, « Les Particules » glisse alors dans le fantastique, assimilant cette période-clef à un entre-deux mystérieux dont certains ne reviennent pas.
Vincent Adatte
Fête de famille
Réalisateur de « Roberto Succo », des « Regrets » ou encore de la « Vie sauvage », Cédric Kahn aime à suivre les parcours contrariés de personnages jusqu’au-boutistes. Dans « Fête de famille », emmené par un casting hors pair, le cinéaste français nous introduit à nouveau dans un microcosme mouvementé.
Après avoir disparu pendant plusieurs années, Claire (Emmanuelle Bercot) réapparaît le jour de l’anniversaire de sa mère Andréa (Catherine Deneuve), à la grande surprise de ses frères Romain (Vincent Macaigne) et Vincent (Cédric Kahn), qui la considèrent comme folle.
Bien décidée à récupérer le patrimoine qui lui revient, Claire déclenche en huis-clos une véritable tempête familiale très festive… pour le spectateur, s’entend !
Vincent Adatte
Uglydolls
Dans ce pauvre monde, où l’on croit les enfants allergiques à toute imperfection, les peluches défaillantes n’ont aucune chance.
Présentant des défauts de fabrication rédhibitoires, un chien-cyclope, un chat ailé et un lapin affreusement borgne sont mis au rebut d’une usine de jouets. Prenant la poudre d’escampette, ce trio de bras cassés va tenter de survivre parmi leurs congénères uniformément « parfaits ».
Véritable ode à la soi-disant laideur, qui fait de la différence un élément vital de notre identité, « Uglydolls », on l’aura compris, est un film d’animation aussi enlevé que bienfaisant pour le jeune public !
Adeline Stern
Rojo (VOst)
1975, peu avant que la jeune démocratie argentine ne bascule dans le fascisme. Un avocat bien sous tous rapports entre dans un restaurant d’une ville de province. Un jeune étranger est assis à sa place habituelle. Il lui demande poliment de déguerpir, l’étranger refuse, le ton monte…
Trois mois et un meurtre plus tard, l’avocat est pris dans un engrenage criminel qui va révéler sa face sombre et ses prédispositions aux compromissions les plus honteuses.
Thriller implacable aux accents parfois burlesques, le troisième long-métrage du jeune cinéaste Benjamin Naishtat dépeint de façon magistrale les prémices de la tragédie à venir, engendrée par la lâcheté des uns et des autres.
Vincent Adatte
Jeanne (reprise)
Avec des films inouïs comme « Flandres », « Camille Claudel 1915 », « Ma Loute » ou ses séries frappadingues « P’tit Quinquin » et « Coincoin et les Z'inhumains », l’athée Bruno Dumont est devenu l’un des réalisateurs parmi les plus extraordinaires du moment !
Sa venue au Royal est donc un véritable événement, d’autant plus qu’il y présente « Jeanne », un biopic à nul autre pareil de la Pucelle d’Orléans, qui la saisit au moment où toutes les circonstances historiques se retournent contre elle…
Avec ses séquences chorégraphiées, sa bande-son chantée par Christophe qui reprend les mots de Charles Péguy, ce chef-d’œuvre sans doute déconcertant dit toute la pesanteur de l’Histoire et la grâce de son héroïne… À ne pas manquer !
Vincent Adatte
100 kg d’étoiles
A seize ans, Loïs rêve de devenir spationaute. Obèse, elle a son corps en détestation et arrête subitement de manger. Après avoir fait un malaise qui manque de la tuer, elle se réveille à l’hôpital.
C’est là que Loïs rencontre trois autres adolescentes en rupture de ban, à qui elle confesse sa passion secrète. Les voilà parties pour le Centre national d’études spatiales, situé à l’autre bout de la France, pour participer à un hypothétique concours d’entrée…
Pour son premier long-métrage, qui prend la forme d’un road-movie initiatique, drôle et touchant, la cinéaste a choisi de décrire à hauteur d’ados le mal-être qui « colle » à cet âge si difficile, où l’on rêve d’être en… apesanteur !
Adeline Stern
Film surprise
Dimanche 1er septembre à à 3h, un Film surprise sera projeté dans le cadre de la Journée du Cinéma (5.- la place)
Scary Stories to tell in the Dark
Dimanche 1er septembre à 0h, Journée du Cinéma (5.- la place)
Adaptées par un trio de scénaristes, dont Guillermo del Toro, expert en la matière, ces « Histoires effrayantes à raconter dans le noir » condense une célèbre série de romans horrifiques pour la jeunesse, écrits dans les années 1980 et longtemps bannis des prudes bibliothèques américaines !
En 1968, un groupe d’ados originaires de Mill Valley explore un manoir abandonné et découvre le journal intime de Sarah Bellows, une jeune femme à l’intériorité un brin torturée.
Jubilant de leur trouvaille, les gosses en font d’abord leur miel, avant de se rendre compte, à leurs dépens, que les terribles récits relatés par la malheureuse sont bien plus réels qu’ils n’en ont l’air… Brrr !
Adeline Stern