Nicolas
Terminator : Dark Fate
Réalisateur des deux premiers volets de « Terminator » en 1984 et en 1991, James « Avatar » Cameron s’est dit effaré par la médiocrité des suites données à sa saga, qui ne faisaient que reprendre très paresseusement la trame de base.
À nouveau aux commandes, cette fois en qualité de producteur, Cameron a orchestré un retour aux fondamentaux en féminisant son argument.
Depuis un futur où elles ont pris le pouvoir, les machines envoient sur Terre un Terminator, robot tueur chargé d’éliminer le seul humain qui pourrait changer le cours des choses. Or, dans cette nouvelle mouture, le « seul humain » s’avère être une femme, et mexicaine de surcroît…
Adeline Stern
Thalasso
Cinq ans après l’avoir fait kidnapper dans « L’enlèvement de Michel Houellebecq », le cinéaste français Guillaume Nicloux contraint l’écrivain à suivre une thalassothérapie à Cabourg.
L’effet d’étrangeté est immédiat ! Avec son corps décharné mais combien vivant, qui contraste avec la froideur clinique des décors, Houellebecq déploie un comique de situation digne des plus grands artistes du genre !
Quand il croise Gérard Depardieu au détour d’un couloir, l’effet est encore démultiplié. Tels des Laurel et Hardy contemporains, les deux compères se lancent alors dans une série improvisations géniales qui font fi de toutes les règles, tant cinématographiques que diététiques.
Adeline Stern
La terre est plate
Dimanche 10 novembre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis du verre de l’amitié.
Le premier long-métrage du jeune réalisateur suisse Matteo Carrega Bertolini nous attache aux pas plutôt indécis de Jean, jeune homme velléitaire qui s’efforce de s’adapter à une ville sans doute bien trop grande pour lui.
Par la grâce d’une amitié imprévue, Jean va cependant trouver les ressources pour se réinventer, alors que le monde qui l’environne lui semble en perdition…
Hommage à La Nouvelle Vague française, qui incarna une certaine idée de la jeunesse, libre et frondeuse, « La Terre est plate » dépeint avec une belle sensibilité une génération incertaine, en recherche de repères… À découvrir !
Vincent Adatte
La fameuse invasion des ours en Sicile
Adapté d’un conte pour enfants illustré de Dino Buzzati publié en 1945, « La Fameuse invasion des ours en Sicile » débute en compagnie d’un vieux saltimbanque et de sa jeune apprentie.
Surpris par une tempête de neige, les deux voyageurs se réfugient dans une caverne. Réveillant un vieux plantigrade qui hibernait là, ils s’efforcent de le distraire en lui racontant l’histoire du fils du roi des ours, enlevé par des hommes dans les montagnes de Sicile…
Premier long-métrage de Lorenzo Mattotti, illustrateur de génie, ce film d’animation à nul autre pareil est une véritable splendeur dont la profondeur du propos séduira petits et grands.
Vincent Adatte
Impulso (VOst)
Le samedi 9 novembre : soirée flamenca, le film sera précédé d’un spectacle de « Caminos Flamencos Septet » puis d’une dégustation de tapas.
À la suite de Carmen Amaya (1913-1963), première femme à oser danser en pantalon et à marteler des pieds, Rocío Molina a révolutionné le geste flamenco, en transgressant ses codes fondés sur la domination masculine.
Travaillant par improvisations (impulsos en espagnol), cette danseuse prodigieuse renverse tous les lieux communs du flamenco pour l’ouvrir à la sexualité féminine, à la poésie du quotidien et à l’humour qui préside à toute désacralisation.
Tourné sur plusieurs mois, le documentaire d’Emilio Belmonte restitue les étapes fiévreuses de la création de son spectacle « Caída del cielo » (« Tombée du ciel »), à fin 2016 au Théâtre National de Chaillot, à Paris… Olé !
Vincent Adatte
Midway (Première suisse !)
Diplômé de l’école de cinéma de Munich, l’Allemand Roland Emmerich incarne le cinéaste anxiogène par excellence, spécialiste du film-catastrophe où il a fait plus d’une fois exploser la Maison Blanche !
Avec l’impressionnant « Midway », le réalisateur de « Godzilla » aborde le film de guerre en retraçant la bataille décisive qui opposa au cours de la Seconde Guerre mondiale Japonais et Américains sur un petit atoll isolé du Pacifique Nord.
Après la débâcle de Pearl Harbor qui a dévasté la flotte étasunienne, la marine impériale nippone entend porter l’estocade et pulvériser ce qui reste des forces aéronavales US. Mais l’amiral Nimitz (Woody Harrelson) est là qui veille au grain…
Vincent Adatte
Le Cercle des petits philosophes
Le mercredi 6 novembre, ce film sera suivi d’une discussion avec des intervenants du SEVE (Savoir Être et Vivre Ensemble) puis du verre de l’amitié.
Réalisé par Cécile Denjean, à qui l’on doit une série de documentaires remarquables, « Le Cercle des petits philosophes » suit sur plusieurs mois deux ateliers menés par Frédéric Lenoir au sein de deux classes de deux écoles parisiennes.
Après leur avoir fait faire un peu de méditation pour les rendre plus réceptifs, Lenoir, penseur et vulgarisateur émérite, invite les enfants à débattre de notions comme la mort, l’amour ou la religion.
Ce qui frappe le plus, c’est que ces gosses âgés de sept à onze ans disposent déjà de la sagesse nécessaire au questionnement et surtout doutent de la façon la plus saine… Quoi de plus beau que le spectacle de la naissance de l’esprit critique ?
Vincent Adatte
So Long, My Son (VOst) (A découvrir !)
Vaste fresque mélancolique, le nouveau film du cinéaste Wang Xiaoshuai raconte sur une période de vingt ans le destin d’un couple confronté jusqu’à l’absurde à la politique de l’enfant unique, laquelle prévalut en Chine de 1979 à 2015.
« So Long, My Son » (« Terre ancienne ciel vaste ») raconte à travers trois décennies les effets dévastateurs de cette politique sur Yaojun et sa femme Liyun qui ont eu le malheur de perdre leur enfant, noyé dans les eaux d’un lac artificiel.
Le film se déploie pendant trois heures au gré d’un montage non chronologique qui restitue de façon remarquable toute une vie de privation, marquée par l’impossibilité de faire son deuil.
Vincent Adatte
Programme complet du 1er octobre au 3 novembre 2019
Madame
Dimanche 27 octobre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis du verre de l’amitié.
Né à Genève, installé à Berlin, le cinéaste Stéphane Riethauser a réalisé avec « Madame », un documentaire remarquable qui prend la forme d’un dialogue intime et tendre avec sa grand-mère.
Madame, c’est Caroline, une vieille dame dont on devine dès les premiers plans du film qu’elle dissimule, derrière sa coquetterie et ses manières bourgeoises, une rare force de caractère.
En voulant être femme d’affaires à une époque très peu propice à l’émancipation féminine, Caroline a su se libérer du carcan d’une société patriarcale, comme le fera plus tard son petit-fils en assumant son homosexualité…
Vincent Adatte