Nicolas
LA CROISADE
Acteur prolifique lié au meilleur du cinéma d’auteur français, Louis Garrel est aussi un réalisateur de talent. En témoigne son troisième long-métrage où il décrit la montée au créneau de la génération Z face à la crise climatique…
A treize ans, Joseph subtilise des objets coûteux et superflus à ses parents (Laetitia Casta et L. Garrel) pour les revendre. L’argent récolté est investi dans un projet destiné à sauver la planète, auquel adhèrent des enfants du monde entier, prêts à passer à l’action…
Ultime scénario du regretté Jean-Claude Carrière, «La Croisade» est une fantaisie d’une légèreté trompeuse ! Ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants… A méditer en famille, dès 10 ans.
MES TRÈS CHERS ENFANTS
Chantal (Josiane Balasko) et Christian (Didier Bourdon) vivent une retraite paisible un brin amère car leurs deux enfants ne leur donnent plus guère de nouvelles. Partant, les réunions de famille se font de plus en plus rares.
Le jour où leurs deux rejetons, Sandrine (Marilou Berry) et Stéphane (Ben), annoncent qu’ils ne viendront pas fêter Noël, le sang de leurs géniteur·trice·s ne fait qu’un tour ! Dans l’espoir de les faire revenir au bercail, les parents délaissés leur font croire qu’ils ont touché un jackpot faramineux au loto…
Non sans bonheur, la nouvelle comédie de la réalisatrice Alexandra Leclerc renoue avec l’humour vachard qui faisait déjà tout le sel de ses «Sœurs fâchées».
OÙ EST ANNE FRANCK !
De 1942 à 1944, tandis que sa famille tente de se cacher de l’occupant nazi, la jeune Anne Frank raconte son quotidien dans son journal intime, dédiant ses écrits à son amie imaginaire Kitty.
Près de huit décennies plus tard, cette dernière s’extirpe des pages du journal pour prendre vie dans une Amsterdam où le nom de sa créatrice semble être partout, gravé sur les plaques des rues et peinte sur les façades des bâtiments…
Pourtant, la véritable Anne Frank, elle, reste introuvable, et pour cause ! Après «Valse avec Bachir» et «Le Congrès», Ari Folman réalise un nouveau film d’animation aussi somptueux dans sa forme que poignant dans son récit.
PHANEE DE POOL - SYMPHOGRAMME (le film)
Ancienne policière, la Biennoise Phanee de Pool vit sans doute un rêve éveillé. Des plus grandes scènes suisses, jusqu’à celles de France, Belgique, Chine ou Corée du Sud, partout elle triomphe.
Distinguée par l’Académie Charles Cros et le Prix Georges Moustaki, primée deux fois aux Swiss Music Awards, cette chanteuse ô combien charismatique a le don de créer l’impossible. Ne manquez pas l’occasion de la découvrir en action dans l’un de ses concerts-spectacles et dont elle seule semble détenir le secret, magnifié par le grand écran du Royal.
Donné le 6 novembre dernier à l’Auditorium Stravinski, son show nous permettra notamment de découvrir en quoi consiste son mystérieux «symphogramme».
MENSCHENSKIND! (VOst)
Samedi 22 janvier à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice.
À en croire les statistiques, près de 110'000 personnes ont été conçues en Allemagne grâce à un don de sperme.
Passionnée par les questions socio-politiques, qu’elle explore dans ses performances en partie autobiographiques, Marina Belobrovaja, une artiste israélienne établie à Zurich, s’interroge dans «Menschenskind!» (littéralement: «enfant d’humains») sur la procréation en solo.
S’inspirant de sa propre expérience et de la naissance de sa fille, justement conçue à l’aide d’un don, la cinéaste aborde cette réalité en échangeant avec d’autres qui, comme elle, expérimentent une parentalité différente. Avec, à la clef, un documentaire à la fois intime, autocritique et serti d’humour.
MENSCHENSKIND! (VOst) (en présence de la réalisatrice)
Samedi 22 janvier à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice.
L'ÉVÉNEMENT
Douze ans avant la loi Veil qui, en 1975, dépénalisa l’avortement en France, Anne est confrontée au parcours de combattante des femmes qui souhaitent interrompre une grossesse non désirée.
Brillante étudiante, Anne ambitionne de mener une vie professionnelle différente de celle de sa mère et sait que l’arrivée d’un enfant ferait d’elle une énième femme au foyer.
En adaptant au cinéma le roman autobiographique d’Annie Ernaux, Audrey Diwan choisit de nous plonger dans «l’événement même» de cet acte douloureux à plus d’un titre. Au plus proche de sa protagoniste, elle réussit un film féministe bouleversant, loin de tout sensationnalisme.
DRIVE MY CAR (VOst) (à découvrir !)
Inspiré d’une nouvelle extraite du recueil «Des hommes sans femmes» de Haruki Murakami, le nouveau film du cinéaste japonais Ryūsuke Hamaguchi est un pur chef-d’œuvre d’une douceur déchirante, n’ayons pas peur des mots…
Metteur en scène et acteur de théâtre, Kafuku perd sa femme qui l’aimait profondément tout en le trompant. Invité à monter «Oncle Vania» de Tchekhov à Hiroshima, il se voit imposer une jeune chauffeure taiseuse pour le raccompagner chaque soir dans la maison isolée où il a voulu loger.
Au fil des trajets, les langues se délient. Ces deux âmes esseulées se confrontent alors à leur passé et aux non-dits… Un film profond et réparateur dont les trois heures gorgées d’émotion filent à toute allure: à découvrir absolument !
PRESQUE (reprise)
Ami de longue date du philosophe Alexandre Jollien, l’ex-Inconnu Bernard Campan a coécrit et coréalisé avec ce dernier «Presque», comédie existentielle où se reflète toute la sagesse espiègle de l’auteur du très nécessaire «Petit traité de l’abandon»…
Directeur stressé d’une entreprise de pompes funèbres, Louis (B. Campan) heurte avec sa voiture le tricycle d’Igor, un livreur handicapé (A. Jollien). Sorti indemne de l’accident, Igor, dont l’esprit vif doit cohabiter avec un corps «qui retarde», s’immisce dans son existence…
Tourné en partie en Suisse, «Presque» nous octroie avec humour et en toute humilité un précieux vade-mecum philosophique, à même de nous réconcilier avec la vie.
JANE BY CHARLOTTE
Filmée en d’autres temps par la réalisatrice Agnès Varda sans réellement se dévoiler («Jane B. par Agnès V.», 1988), Jane Birkin nous offre aujourd’hui de découvrir une grande part de son intimité dans ce documentaire initié par sa fille.
Pour Charlotte Gainsbourg, passer derrière la caméra constitue un prétexte pour regarder sa mère avec une attention nouvelle.
L’air de rien, mue par toute la pudeur et la douceur qui la caractérisent, Charlotte approche peu à peu Jane qui se confie à elle avec simplicité et générosité, jusqu’à une séquence finale inoubliable d’où émerge une bouleversante déclaration d’amour.