vendredi, 01 novembre 2013 12:11

Malavita

Dans le cadre d’un programme de protection des témoins du FBI, la famille Manzoni change de nom en quittant les Etats-Unis, contraints de se planquer dans un village paumé de Normandie. Mafieux new-yorkais repentis, les Blake font de gros effort pour se payer une nouvelle conduite et s’intégrer à la communauté, mais chassez le naturel, il revient au galop…

La mère (Michelle Pfeiffer) est en effet toujours un peu à cran. Le père (Robert De Niro) prompt à la détente. Et leurs deux ados n’ont pas perdu leur fâcheuse habitude de régler leurs comptes à coup de batte de base-ball! Bref, l’émissaire du FBI (Tommy Lee Jones), qui est chargé de les protéger, a du pain sur la planche, d’autant plus que se pointent des séides envoyés de New-York par la «Famille»…

Adapté d’un roman de Tonino Benacquista, produit par Martin Scorsese, le quinzième long-métrage du réalisateur du «Grand Bleu» est une comédie d’action méchamment parodique, pimentée de références qui égayeront le spectateur complice.

Adeline Stern

vendredi, 01 novembre 2013 12:09

L’Expérience Blocher

Dimanche 10 novembre, à 20h, le film sera suivi d’une discussion avec Jean-Stéphane Bron puis du verre de l’amitié.

Embarquant pendant plusieurs mois dans la limousine électorale de l’ancien Conseiller fédéral Christoph Blocher qui a soif de revanche, Jean-Stéphane Bron y joue crânement la survie de son cinéma profondément éthique, face à cet expert combien roué de la manipulation, qui a façonné à lui seul l’image actuelle de la Suisse.

Flanqué de sa femme Silvia, qui veille sur lui comme s’il était un enfant (non sans raison), le tribun matois bat le pavé de meetings populistes où il endosse à plaisir la dépouille si confortable de l’humilié, voire du martyre…

Le réalisateur de «Mais im Bundeshuus – Le Génie Helvétique» gagne son pari haut la main, en ayant recours aux seules armes du cinéma. Partant, il délivre un documentaire d’une grande profondeur, complexe et toujours passionnant, qui déjoue avec une intelligence rare le piège rassurant du manichéisme, en puisant dans l’enfance de son protagoniste et l’histoire du septième art une part de la résolution de son mystère.

Vincent Adatte

vendredi, 01 novembre 2013 12:06

Au bonheur des ogres

Adapté du premier tome de la fameuse série de romans de l’écrivain français Daniel Pennac, le nouveau film du réalisateur des «Enfants de Timpelbach» (2007) nous fait découvrir la fratrie Malaussène, à nulle autre pareille!

Toujours en voyage à l’autre bout du monde, la mère revient à intervalles réguliers à la maison pour mettre au monde un enfant, à chaque fois d’un père différent. Chez les Malaussène, c’est Benjamin (Raphaël Personnaz), le fils aîné, qui tient lieu de chef de famille. Ses frères et sœurs le croient conseiller technique pour un grand magasin, alors qu’il y exerce une occupation nettement plus exposée.

Engagé comme bouc-émissaire, Benjamin doit en effet endosser la responsabilité de tous les désagréments dont la clientèle aurait à se plaindre… Une adaptation pleine de fantaisie et de mordant des aventures loufoques d’une tribu romanesque hors du commun, avec une Bérénice Bejo qui minaude avec un talent fou!

Adeline Stern

vendredi, 01 novembre 2013 12:03

Gravity (3D)

Accompagnée par l’expérimenté Matt Kowalsky (Georges Clooney), l’ingénieure Ryan Stone (Sandra Bullock) effectue une sortie dans l’espace. Alors qu’ils sont en train de réparer le télescope Hubble, les astronautes sont avertis par radio qu’une pluie de débris va s’abattre sur eux. Dévastatrice, celle-ci endommage leur navette de façon irrémédiable.

Seuls survivants de l’équipage, Ryan commence alors à dériver dans l’immensité de l’espace qui s’ouvre tel un mausolée dans la lumière terrassante du clair de Terre. Rattrapée in extremis par Matt, reliés entre eux par une simple courroie, ils forment alors le couple le plus esseulé qui soit…

Alfonso Cuarón installe un suspense prodigieux qui, loin d’accélérer notre rythme cardiaque à tout rompre, nous fait plutôt ressentir le temps infini du cosmos… Le réalisateur des «Fils de l’Homme» signe avec «Gravity» un véritable chef-d’œuvre magnifié par la 3D, dans l’orbite sensorielle de «2001 : l’odyssée de l’espace» de Stanley Kubrick, pas moins!

Vincent Adatte

lundi, 14 octobre 2013 13:20

Diana

Réalisateur de «La Chute» (2004) qui retraçait les derniers jours d’Adolf Hitler, le cinéaste allemand Oliver Hirschbiegel évoque dans son cinquième long-métrage les circonstances d’une toute autre issue fatale, celle qui vit disparaître la Princesse Diana, victime d’un accident de voiture à Paris, dans le tunnel sous la place de l’Alma, un 31 août 1997.

Le film commence justement ce jour-là, dans les couloirs de l’hôtel Ritz, peu avant l’accident mortel. Il enchaîne ensuite sur un flash-back qui va restituer les deux dernières années de la vie de celle que l’on surnommait Lady Di, et durant lesquelles elle fila le grand amour avec le chirurgien pakistanais Hasnat Khan, tout en s’engageant dans une campagne humanitaire dénonçant l’usage des mines antipersonnel…

Avec un sens assez prodigieux du mimétisme, l’actrice Naomi Watts prête ses traits à la Princesse de Galles qui n’avait pas son pareil pour manipuler à son avantage les media qui le lui ont bien rendu après sa mort…

Vincent Adatte

lundi, 14 octobre 2013 13:18

Miele

Jeune femme secrète, Irène (Jasmin Trinca) se fait appeler Miele (miel en italien) dans le cadre de ses activités. Elle quitte souvent Rome pour se rendre à Tijuana, au Mexique. C’est là qu’elle fait l’acquisition de puissants sédatifs très prisés des vétérinaires qu’elle rapporte clandestinement en Italie, pour les administrer avec courtoisie à des malades en phase terminale qui demandent à être délivrés de leurs souffrances.

Son job d’ange de la mort lui permet d’assurer les vieux jours de son père, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes! Advient alors le grain de sable qui va gripper les rouages de son étrange quotidien: un intellectuel désespéré mais en parfaite santé, pour avoir accès au breuvage salvateur, la laisse penser qu’il est atteint d’une maladie incurable…

Réalisé par l’actrice italienne Valeria Golino, «Miele» est un premier film envoûtant qui traite avec subtilité de la délicate problématique du suicide assisté, lequel, aujourd’hui encore, fait l’objet en Italie d’un véritable tabou…

Vincent Adatte

lundi, 14 octobre 2013 13:13

Prisoners

Dans la banlieue de Boston, deux fillettes de six ans ont disparu. Chargé de l’enquête, l’inspecteur de police Loki (Jake Gyllenhaal) a tout lieu de penser qu’il s’agit d’un kidnapping… Un suspect est arrêté mais il est relâché quelques jours plus tard, faute de preuve!

Dévasté par la douleur, Keller Dover (Hugh Jackman), père de l’une des petites filles, décide de prendre les choses en mains et se lance dans une véritable course contre la montre pour retrouver les enfants. De son côté, l’inspecteur essaie tant bien que mal de trouver des indices pour arrêter le coupable avant que Keller ne commette l’irréparable!

De l’avis unanime de la critique américaine, le cinéaste québécois Denis Villeneuve a réussi avec «Prisoners» («Les Prisonniers») un thriller stupéfiant, absolument hors-norme, situant le cinquième long-métrage du réalisateur du déjà remarquable «Incendies» (2010) dans la lignée sombre de «Seven» de David Fincher et autre «Mystic River» de Clint Eastwood.

Adeline Stern

lundi, 14 octobre 2013 13:11

Planes (3D)

Produit pour le compte de Disney par John Lasseter, ex-grand manitou des Studios Pixar, «Planes» transpose dans les airs avec beaucoup de tendresse et de joliesse les vrombissements automobiles du mythique «Cars».

Commis au sulfatage monotone des champs, un gentil petit aéroplane de ferme prénommé Dusty rêve en secret de se mesurer aux avions les plus rapides du monde. Hélas pour lui, son aérodynamisme campagnard laisse vraiment à désirer. Plus fâcheux encore, il est sujet à de fréquentes crises de vertige !

Contre toute attente, épaulé par un as de l’aéronavale, Dusty va pourtant réussir à surmonter ces deux handicaps, au point de se qualifier pour la plus prestigieuse des courses aériennes…  Destiné à toute la famille, ce charmant film d’animation distille entre moult cascades et loopings spectaculaires une fable très émulatrice sur le dépassement de soi… A piloter sans modération, ni parachute!

Adeline Stern

lundi, 14 octobre 2013 13:08

Ilo Ilo

Découvert à Cannes en 2007 dans le cadre de la compétition de courts-métrages, le jeune cinéaste singapourien Anthony Chen y a remporté cette année une Caméra d’or très méritée, un prix prestigieux décerné à la meilleure première œuvre, toutes sections confondues.

Inspiré de sa propre enfance, son premier long-métrage raconte avec une sensibilité remarquable une dérive familiale sur fond de crise économique, dans une ville de Singapour aussi immaculée que déshumanisée. Les parents de Jiale sont débordés et ne savent plus quoi faire de leur enfant. Enceinte, la mère est secrétaire de direction et passe son temps à rédiger des lettres de licenciement, tandis que le père ploie sous les difficultés professionnelles.

Pour s’occuper de Jiale, le couple engage alors Teresa, une fille au pair venue de la province d’Ilo Ilo aux Philippines. Peu à peu, la nounou et l’enfant nouent une relation de confiance, malgré l’isolement, le manque affectif et les mesquineries d’adultes désespérément humains…

Adeline Stern

lundi, 14 octobre 2013 13:05

La vie d’Adèle

Trois ans après «Vénus noire», le réalisateur franco-tunisien de«La Graine et le Mulet» se surpasse encore avec «La Vie d’Adèle», trois heures d’éducation sentimentale qui semblent passer à la vitesse de la lumière, tant elles sont intenses et donnent la sensation d’être au plus près de la vérité!

Adaptant le roman graphique de Julie Marho, «Le Bleu est une couleur chaude», Kechiche s’attache aux pas d’Adèle (Adèle Exarchopoulos), dix-sept ans, qui s’est s’enhardie à sortir avec un garçon de son lycée, avant de comprendre qu’elle ne le désire pas. Peu après, son existence bascule, à l’instant où elle croise par hasard Emma (Lea Seydoux).

Sur plusieurs années, le réalisateur décrit alors la relation amoureuse qui va lier les deux jeunes femmes, dont il importe peu qu’elle soit exclusivement féminine. Filmant à fleur de peau ses protagonistes, qui se donnent à sa caméra avec une générosité incroyable, Kechiche nous offre l’un des plus beaux films d’amour qui soit, pas moins!

Vincent Adatte

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