lundi, 02 juillet 2012 20:06

Moonrise Kingdom

Scandaleusement ignoré par le jury émérite du dernier Festival de Cannes, où il était présenté en compétition, le nouveau film de Wes Anderson constitue pourtant un pur moment de grâce décalée!

Auteur d’une poignée de fictions merveilleusement inclassables, le réalisateur de «La vie aquatique» (2004), «A bord du Darjeeling Limited» (2007) et autre «Fantastic Mr. Fox» (2010) a cette fois cinglé vers une île de la Nouvelle-Angleterre où il a situé l’action de son septième long-métrage…

Nous sommes en 1965, au cœur de l’été. Jeune scout à lunettes, Sam Shakusky est un orphelin malmené par ses pairs. Mais l’ado n’en a cure, car il va enfin mettre à exécution un plan qu’il prépare depuis un an, s’enfuir avec la fille dont il est amoureux… Comme à son habitude, Anderson développe une logique imprévisible de l’écart aussi drôle que poétique, imprégnée d’une sensation de première fois souvent poignante. Notre coup de cœur imparable!

Vincent Adatte

lundi, 02 juillet 2012 20:03

StreetDance 2 (3D)

Amateurs de chorégraphies spectaculaires exécutées par des créatures de rêve (féminines et masculines), ne passez surtout pas votre chemin… Dès sa séquence d’ouverture magnifiée par une 3D sculpturale, cette deuxième mouture de l’équivalent européen des «Sexy Dance» étasuniens accroche le regard, pour ne plus le lâcher!

Bien qu’il soit exceptionnellement doué, Ash s’est fait humilier à Paris par les «Invicibles», une équipe de  «streetdancers» américaine parmi les meilleures au monde. Avide de revanche, le jeune homme sillonne alors l’Europe en compagnie de son nouvel ami Eddie, à la recherche des meilleurs interprètes de ce type de danse apparue avec l’ère du vidéo-clip…

Après avoir rencontré une sublime danseuse de salsa (Sofia Boutella, égérie torride des pubs Nike), Ash va relever son défi avec une passion décuplée! Prétexte à une série de numéros chorégraphiques époustouflants, l’histoire importe peu…

Adeline Stern

lundi, 02 juillet 2012 19:53

Opération Libertad

Jeudi 12 juillet à 20h, le film sera projeté en présence du réalisateur puis suivi d’une discussion et du verre de l’amitié.

Ancien boxeur amateur et guitariste de rock, le Genevois Nicolas Wadimoff («Clandestins», «Aisheen») a écrit avec Jacob Berger une fiction librement inspirée de faits réels qui montre que la mentalité helvétique ne sied guère au terrorisme!

Présenté à Cannes, dans le cadre de la prestigieuse Quinzaine des réalisateurs, «Opération Libertad» restitue les agissements du Groupe Autonome Révolutionnaire (GAR) qui passa à l’action en mars 1978 pour dénoncer la collusion des établissements bancaires suisses et de certaines dictatures sud-américaines.

Le réalisateur use de façon remarquable du subterfuge du «reportage» tourné par un étudiant en cinéma sympathisant du groupuscule pour reconstituer l’enlèvement d’un officier paraguayen venu déposer de l’argent dans une banque de Zurich… Las, l’opération «Libertad» tournera lamentablement court, par manque de détermination ou excès d’humanisme. A la fois lucide et tragicomique!

Vincent Adatte

lundi, 02 juillet 2012 18:53

Nouveau Départ

Le huitième long-métrage de Cameron Crow est librement inspiré d’une histoire vraie vécue par un journaliste anglais. Le véritable Benjamin Mee s’était installé dans un zoo avec sa femme atteinte d’une maladie incurable et désireuse de vivre ses derniers jours dans cet endroit particulier.

D’emblée, précisons que le réalisateur de «Jerry Maguire», «Presque célèbre» et «Rencontres à Elizabeth Town» emprunte une voie bien moins dramatique, pour rendre accessible son film aux enfants… Veuf encore en plein travail de deuil, Benjamin Mee (Matt Damon) se décide à acquérir un zoo pour resserrer les liens avec sa petite fille et son garçon adolescent.

Un peu dépassé, le nouveau propriétaire va être heureusement secondé par Kelly Foster (Scarlett Johansson), une gardienne en chef très efficace… Cameron Crow a l’art de rendre ses personnages très attachants en les faisant jouer par des stars légèrement à contre-emploi.

Adeline Stern

lundi, 02 juillet 2012 18:36

Sur la route

Présenté en compétition à Cannes, «Sur la route» est l’adaptation tellement attendue du roman de Jack Kerouac, célèbre manifeste beatnik, dont Francis Ford Coppola a acquis les droits dès 1968. Après moult déboires, Coppola a pu en confier la mise en scène à Walter Salles, le réalisateur de «Central do Brasil» (1998) et de «Carnets de voyage» (2003).

A l’origine, il y a bien sûr le roman de Kerouac, écrit en 1948, sans cesse retravaillé jusqu’en 1956, et que l’écrivain présenta à ses éditeurs sous la forme d’un gros rouleau de papier continu, que l’on devait dérouler comme un ruban de bitume pour le lire.

Alter ego de Kerouac, le jeune écrivain new-yorkais Sal Paradise fait la connaissance du poète Dean Moriarty, icône solaire et ravageuse des beatniks. Avec Marylou, ils prennent la route à bord d’une voiture qui acquiert une dimension quasi mystique. Multipliant les rencontres étranges et la consommation de drogues, le trio se perd pour mieux se trouver, s’inventant une morale inédite…

Vincent Adatte

lundi, 02 juillet 2012 18:33

Blanche neige et le chasseur

Par les temps qui courent, le conte immortalisé par les frères Grimm semble avoir la faveur des producteurs! Après avoir apprécié l’adaptation très kitsch du sieur Tarsen Singh voilà trois mois, le spectateur peut aujourd’hui découvrir une nouvelle version, nettement plus sombre, due au jeune réalisateur Rupert Sanders.

«Blanche Neige et le chasseur» n’est dès lors pas destiné aux enfants. De fait, il s’agit plutôt d’une variation qui puise maints de ses éléments constitutifs dans le genre «heroic fantasy», laissant de côté la dimension initiatique un brin compassée de l’original au profit d’un féminisme autrement moderne.

Chassée de son royaume,  Blanche Neige (jouée par Kristen Stewart, l’égérie de «Twilight») se fait plutôt guerrière, rassemblant sous sa bannière de princesse bafouée, des hommes acquis à sa cause, à commencer par le chasseur qui devait l’occire et les sept nains dont elle devait faire le ménage… Très réjouissant!

Vincent Adatte

lundi, 02 juillet 2012 18:29

Shéhérazade

Peintre, sculpteur, conteur, marionnettiste, le Tunisien Nacer Khemir est un cinéaste trop rare dont le souci d’exigence et la folie conjuguées ont fait fuir les producteurs trop pragmatiques. Partant, la filmographie du réalisateur du «Collier perdu de la colombe» (1991) n’est guère fournie: deux courts et quatre longs-métrages en plus de trente ans de carrière!

Orateur exceptionnel, Nacer Khemir a conté Les Mille et Une Nuits des heures durant sur les scènes des théâtres les plus prestigieux du monde… Dans «Schéhérazade», l’auteur de «Bab’Aziz» (2005) a décidé de restituer avec une simplicité bouleversante cette facette de son génie protéiforme.

Assis sur une chaise, le poète redonne ainsi vie aux récits salvateurs de l’épouse du Sultan, seul dans la pénombre du théâtre de Tunis, éclairé par des bougies figurant les feux du désert. Envoûtante, la magie du verbe se déploie et opère, au point que l’on voudrait que cela ne finisse jamais…

Adeline Stern

lundi, 04 juin 2012 14:44

El Bulli

Samedi 30 juin Evénement “émotions culinaires au Royal” avec un concours : Votre spécialité salée ou sucrée à base de produits de saison  à déposer au Royal entre 16h et 17h… et entre les deux films, à 19h, une dégustation des produits de l’Association Terre Ferme et un buffet…

Complet une année à l’avance, «El Bulli» est considéré comme l’un des meilleurs restaurants du monde. C’est là que Ferra Adriá, pape de la cuisine moléculaire, officie… Le documentaire du cinéaste allemand Gereon Wetzel révèle les secrets de ce véritable alchimiste de l’art culinaire qui, avis aux amateurs, a temporairement fermé son établissement en 2012 et 2013, histoire de prendre le temps de se renouveler!

Adeline Stern

lundi, 04 juin 2012 14:40

Comme un chef

Obligé d’accepter des petits boulots de cuistot pour gagner sa croûte, Jackie Bonnot (Michaël Youn) rêve pourtant de devenir un cuisinier de premier ordre. Par un heureux concours de circonstances, ce marmiton un brin attardé croise sur son chemin Alexandre Vauclair (Jean Reno), un grand chef étoilé qui a maille à partir avec le groupe financier propriétaire de ses restaurants… Une comédie mitonnée aux petits oignons!

Adeline Stern

lundi, 04 juin 2012 14:36

De rouille et d’os

Après «De battre mon cœur s’est arrêté» (2005) et «Un Prophète» (2009), faux film de genre débordant de manière sidérante tous les clichés liés à la fiction carcérale, Jacques Audiard signe avec «De rouille et d’os» un sixième long-métrage d’une puissance tout aussi inouïe!

Pratiquant le combat de boxe clandestin en guise de survie, Ali (Matthias Schoenaerts) quitte le Nord avec son fils de cinq ans pour rejoindre sa sœur, vendeuse à Antibes. Las, cette dernière est licenciée pour avoir récupéré des denrées périmées. A la sortie d’une boîte de nuit, en intervenant dans une bagarre, Ali croise alors le destin de Stéphanie (Marion Cotillard), dresseuse d’orques dans un parc d’attractions. Lorsqu’il la revoit, elle a perdu l’usage de ses jambes…

A mille lieux des bons sentiments façon «Intouchables», «De rouille et d’os» (un titre qui décrit le goût que l’on a dans la bouche après avoir reçu un coup) est un conte de la vie telle qu’elle est, à la fois glaçante et incandescente!

Adeline Stern

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