Nicolas
Celle que vous croyez
Un jour, Claire (Juliette Binoche) est larguée par son jeune amant Ludo. L’humiliation est douloureuse pour cette universitaire quinquagénaire, déjà quittée par son mari. Est-ce le début de la fin de sa vie amoureuse ?
Pour épier Ludo, elle crée un faux profil Facebook. Contactée par Alex, le colocataire de Ludo, Claire se prend alors au jeu de la séduction virtuelle : photo volée à l’appui, elle devient Clara, une femme de vingt-quatre ans, éclatante de charme et de jeunesse.
Un thriller singulier et inattendu qui déconstruit de façon magistrale le mensonge aux autres et à soi, amplifié par le phénomène, ici très toxique, des réseaux sociaux.
Adeline Stern
Gräns (VOst) (coup de cœur !)
Grâce à son odorat sur-développé, Tina, une jeune femme au physique atypique, fait une douanière redoutable. Un jour, un dénommé Vore débarque à la frontière. Intriguée par son odeur, elle tente d’en savoir plus sur cet homme hirsute et taciturne qui lui ressemble…
Avec « Gräns », qui signifie frontière, le cinéaste danois d’origine iranienne Ali Abbasi livre un conte fantastique d’une grande originalité qui, évoque par la bande, l’ethnocide des Samis.
Adapté d’un roman de John Ajvide Lindqvist, ce film étrange et merveilleux interroge, sur le mode de la fable, les limites entre humanité et animalité. Une quête d’identité singulière, qui puise sa folie à la fois dans le drame romantique, la fable mythologique, le film de monstres, le cinéma social et le polar. Notre coup de cœur !
Vincent Adatte
Le parc des merveilles
Dotée d’une créativité débordante, une petite fille prénommée June a conçu dans sa chambre un parc d’attractions miniature avec ses jouets et l’aide active de sa mère qui l’a incitée à en concevoir la maquette.
Un jour, la fillette découvre dans la forêt son parc fabuleux en grandeur nature, dont les exploitants sont des animaux parlants issus de sa propre imagination… Hélas, une catastrophe imminente menace de le détruire à jamais…
Une ode très animée au pouvoir sans limite de l’imaginaire qui ravira petits et grands (du moins ceux qui ont su conserver leur âme d’enfant).
Adeline Stern
Le mystère d’Henri Pick
C’est le nouveau phénomène littéraire ! Un manuscrit déniché par hasard au fond d’une bibliothèque bretonne par une jeune éditrice. La France s’emballe pour l’auteur, le défunt Henri Pick, génie méconnu (y compris de sa famille), et pizzaiolo local.
Seul contre tous, un éminent critique et fin lecteur (Fabrice Luchini) trouve l’histoire trop belle. Il décide de mener l’enquête, aidé par la propre fille d’Henri (Camille Cottin).
Adapté du roman de David Foenkinos par Rémy Besançon (« Le premier jour du reste de ma vie »), un subtil jeu de piste où Luchini se taille évidemment la part du lion, composant un personnage railleur, qui fait tout à la fois penser à Maigret, Pivot et Guitry, pas moins !
Adeline Stern
Le merveilleux voyage de Wolkenbruch (VOst)
Après l’insuccès de « Das Missen Massaker » (« Le massacre des Miss ») en 2012, Michael Steiner, le golden boy du cinéma suisse, renoue avec ses grands succès d’antan, tels « Je m’appelle Eugen » ou « Grounding ».
Tiré du best-seller de Thomas Meyer, « Le voyage merveilleux de Wolkenbruch » se révèle joliment troussé et fort drôle, séduisant à ce jour plus de 280 000 spectateurs en Suisse (alémanique) !
Élevé dans une famille juive orthodoxe de Zurich, Motti Wolkenbruch (Joël Bassman) vit sous la coupe de sa mère. Sous la menace d’un mariage arrangé, le jeune homme s’éprend de Laura (Noémie Schmidt), une sémillante étudiante. Hélas, c’est une « shiksa » (une non-juive en yiddish). Commence alors le « merveilleux voyage » vers l’émancipation promis par le titre…
Vincent Adatte
L’ordre des médecins
Pneumologue à l’œuvre dans un grand hôpital, Simon (Jérémie Renier) est un jeune médecin déjà très aguerri qui côtoie la mort quotidiennement et a appris à s’en protéger, se forgeant la carapace indispensable à la « bonne » pratique de son métier.
Mais le jour où sa mère (Marthe Keller) est hospitalisée dans un service voisin du sien, il se laisse déborder par ses émotions, au point de douter du diagnostic avancé par ses collègues…
Ne parvenant plus à distinguer l’intime du professionnel, Simon se confronte alors à sa confrérie… En partie autobiographique, le premier long-métrage du réalisateur français David Roux analyse avec une acuité bouleversante le dilemme posé par les patients proches.
Adeline Stern
L’incroyable aventure de Bella
Alors qu’elle est douce comme une agnelle, Bella, une très juvénile pitbull, est capturée par les autorités de Denver, qui invoquent le danger potentiel qu’elle représente.
Jeune étudiant en médecine, son propriétaire la place chez des amis, à plus de six cents kilomètres de là, le temps qu’il déménage.
Se croyant abandonnée, Bella s’échappe pour retrouver son maître auquel elle a juré fidélité. Commence alors pour elle une incroyable randonnée truffée de dangers… Un divertissement familial à grattouiller derrière les oreilles !
Adeline Stern
L’apollon de Gaza (en présence de Béatrice Guelpa)
Le 13 avril à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec Béatrice Guelpa puis du verre de l’amitié.
L’apollon de Gaza
Le 13 avril à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec Béatrice Guelpa puis du verre de l’amitié.
Une statue sublime d’Apollon, dieu des arts, de la poésie et des oracles, apparaît au large de Gaza, en un lieu considéré comme l’un des plus dévastés au monde, cristallisant sur elle tous les enjeux, espoirs et micmacs de la région. Une statue qui, à peine apparue, disparaît mystérieusement, sans explication.
Se lançant dans une enquête haletante et parfois très tendue, le cinéaste suisse Nicolas Wadimoff collecte les témoignages contradictoires sur l’origine et l’authenticité de cet Apollon, s’interrogeant sur le sort qui lui a été réservé…
Un documentaire formidable d’acuité qui, non seulement constitue une parabole fascinante de la question israélo-palestinienne, mais fait aussi un sort à l’opinion commune qui veut que Gaza n’a pas d’histoire, sinon celle de son empêchement.
Vincent Adatte
Une Intime conviction
Après la disparition de Suzanne Viguier, son mari est considéré comme l’unique suspect, sans qu’aucune preuve, pas même celle de la mort de la disparue, n’appuie cette hypothèse…
Après un premier procès en 2009, Jacques Viguier est acquitté. Le réalisateur s’intéresse au second procès, en appel, où entre en scène un nouvel avocat, l’impétueux Eric Dupont-Moretti (Olivier Gourmet) qui a été sollicité par une femme obsédée par cette affaire (Marina Foïs).
Pour son premier long-métrage, inspiré d’un fait divers authentique, le réalisateur Antoine Raimbault a réussi un film de procès remarquable qui exprime de façon admirable le souci d’éthique de la justice.
Adeline Stern