Nicolas
IRAN (Cap sur le monde)
Mardi 19 novembre à 19h
Un film de Danielle et Gilles Hubert – Documentaire - durée film et conférence environ 2 heures
AU BOULOT ! (Coup de cœur !)
«C’est quoi ce pays d’assistés ? De feignasses ?» Sur le plateau des Grandes Gueules, l’avocate parisienne Sarah Saldmann s’emporte: «Le Smic, c’est déjà pas mal.»
Cette envolée suintant le mépris de classe lui vaut une invitation du député cinéaste François Ruffin : «Je vous demande d’essayer de vivre, madame Saldmann, pendant trois mois, avec 1 300 €… Si vous tenez une semaine, ce sera déjà pas mal!
Autant dire qu’on rit autant qu’on se laisse émouvoir devant cette nouvelle farce humaniste ourdie par le réalisateur de «Merci patron!» et «J’veux du soleil!» Il y a un sentiment de l’ordre de la revanche à voir Sarah Saldmann être mise à l’amende dans des situations auxquelles elle semble parfaitement inadaptée et une forte émotion à voir ces personnes si proches de nous se débattre dans un monde si peu équitable…
FLOW
Dans un monde dont les êtres humains semblent avoir disparu, un chat aquaphobe s’efforce de faire front à une montée des eaux qui submerge toutes les terres alentours.
Réfugié sur un voilier abandonné, le félin ne reste pas longtemps seul. Ne tardent pas à le rejoindre un labrador pour le moins exubérant, un capybara (gros rongeur) très paresseux, un lémurien cleptomane et un serpentaire (sorte de héron) meurtri dans sa chair.
Désormais à bord, ces cinq animaux que tout oppose vont devoir composer s’ils entendent survivre… Acclamé tant au festival de Cannes qu’à celui d’Annecy, le second long-métrage du Letton Gints Zilbalodis est sans conteste l’un des films d’animation les plus marquants de l’année.
SAB'
Vendredi 22 novembre à 20h, le film sera suivi d’une discussion en présence de la réalisatrice.
Quatre adolescents et adolescentes suisses romand·es décident de prendre une année sabbatique après avoir achevé leurs études gymnasiales… Le premier long-métrage documentaire de la Lausannoise Julie Wolf va les accompagner durant cette pause existentielle.
Avec bien du talent, cette réalisatrice, dont l’âge n’est guère éloigné de celui de ses protagonistes, réussit le tour de force de nous faire entrer dans leurs intériorités emplies de doutes…
Occasion rêvée d’apprendre à se connaître hors du stress estudiantin ou année de vide, dénuée de toutes perspectives… Comme nous le découvrirons, c’est vraiment selon!
TROIS AMIES
Imbroglios, malentendus, digressions, quiproquos, marivaudages de pacotille et questions philosophiques font, depuis onze longs-métrages, tout le sel des films d’Emmanuel Mouret («Laissons Lucie faire!», «Mademoiselle de Joncquières», «Un baiser s’il vous plaît», etc.).
Joan n'est plus amoureuse de Victor et souffre de se sentir insincère avec lui. Alice, sa meilleure copine, la rassure: elle-même n’éprouve aucune passion pour Éric et pourtant leur couple se porte à merveille ! Mais elle ignore qu’il a une liaison avec Rebecca, leur amie commune...
Portée par un trio féminin lumineux (India Hair, Sarah Forestier et Camille Cottin), une fantaisie douce-amère à déguster séance tenante.
CROSSING ISTANBUL (VOst) (à découvrir !)
«Istanbul est un lieu où l’on va pour disparaître.» Cette phrase que prononce Lia, professeure d’histoire géorgienne à la retraite, qui se rend dans la métropole turque à la recherche de sa nièce disparue, Levan Akin l’a souvent entendue.
Lors de ses nombreux voyages en Géorgie, pays d’origine de sa famille, le cinéaste suédois a rencontré des femmes trans qui lui ont confié qu’elles se rendaient dans la capitale turque pour fuir l’ostracisme et «disparaître dans la ville».
C’est leur histoire que le réalisateur met en scène ici, dans ce récit lumineux de complicité intergénérationnelle qui dépeint la transidentité avec une tendresse merveilleuse.
NAÎTRE SVETLANA STALINE
Dimanche 17 novembre à 17h30, le film sera suivi d’une discussion en présence de l'auteur.
1967, alors que des négociations sur la signature d’un traité de désarmement nucléaire entre les États-Unis et l’URSS débutent à Genève, la fille de Joseph Staline demande l’asile politique à l’ambassade américaine de New-Dehli. Les diplomates s’en émeuvent: le passage de la fille de Staline à l’Ouest pourrait compromettre le rapprochement entre les deux blocs…
Svetlana abandonne son pays et ses deux enfants. Surnommée la princesse du Kremlin, elle ne connaîtra dès lors plus jamais le répit, constamment en fuite, ballotée au gré des aléas de la politique internationale.
Remarquable, le documentaire du cinéaste Gabriel Tejedor mêle images d’archives et séquences d’animation pour évoquer le destin d’un personnage public et ambigu qui, un temps, fut cachée dans un couvent en Suisse romande.
LA DISPARITION DE BRUNO BRÉGUET (VOst)
Dimanche 17 novembre à 11h, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur.
En 1970, Bruno Breguet, lycéen tessinois d’à peine vingt ans, est arrêté en Israël alors qu’il tente de faire entrer des explosifs dans le pays pour la résistance palestinienne.
Le jeune homme se radicalise durant sa détention, où il est torturé. Grâce à l’action d’un collectif d’intellectuels prestigieux, dont font partie Sartre et Dürrenmatt, il est libéré en 1977. A sa sortie de prison, il rejoint le groupe du terroriste Carlos, tout en travaillant pour la CIA, et finit par disparaître mystérieusement en 1995, en Grèce.
Captivant, le documentaire d’ Olmo Cerri, figure de proue de la scène culturelle tessinoise, cherche à élucider l’énigme Bruno Breguet, représentative d’une génération aux idéaux mortifères.