Le Chat Potté (3D)
Dans le jargon des experts ès audiovisuel, «Le Chat Potté» est ce que l’on appelle un «spin-off», terme sans doute inconnu du brave Charles Perrault! Ce type de produit dérivé reprend en fait un personnage secondaire d’un film ou d’une série précédente pour en faire un protagoniste à part entière…
Faire-valoir de Shrek apparu dès le deuxième volet de la saga consacrée au géant verdâtre et pestilentiel, le Chat Potté a donc été adoubé par la société DreamWorks qui lui donne aujourd’hui la vedette.
L’histoire pleine de rebondissements, dont le félin légendaire est le héros, se déroule bien avant que ce dernier ne croise la route de Shrek, du temps où il folâtrait avec la très rusée Kitty Pattes de Velours pour s’emparer la fameuse Oie aux Œufs d’Or… Une histoire absolument véridique restituée en 3D de façon inouïe par les ingénieurs créateurs œuvrant au sein de la société de production toujours chère à Spielberg!
Adeline Stern
Drive
Un jeune homme à gueule d’ange (Ryan Gosling) met à profit son art de la conduite pour mettre à l’abri les malfrats de la police, une fois leur hold-up perpétré. D’un sang-froid à toute épreuve, sans états d’âme, il n’a jamais failli! Avec un sens du découpage suffocant, Winding Refn met en scène ces délits de fuite répétés, en faisant de son protagoniste une machine à conduire parfaite, indissociable de son véhicule.
Tout roule, est-on tenté d’écrire, jusqu’au jour où notre pilote se laisse aller à venir en aide au mari de sa jolie voisine, fraîchement sorti de prison et contraint par la mafia de faire un dernier coup! Piégé, trahi, le héros laisse alors éclater une violence que sa maîtrise au volant ne laissait en rien supposer.
Thriller inouï tourné dans l’arrière-cour hollywoodienne du cinéma de genre, le septième long-métrage du réalisateur de «Inside Job» et «Walhalla Rising» tient du chef-d’œuvre inconfortable qui déjoue sans cesse nos attentes!
Vincent Adatte
Le Royaume de Ga’Hoole (3D)
Considérée comme une sorte de «Seigneur des anneaux» destinée aux enfants, «Les gardiens de Ga’hoole» est une saga en neuf volumes sortie de l’imagination de la romancière américaine Kathryne Lasky.
Réalisateur au geste graphique souvent très impressionnant, mais plutôt commis à des films pour adultes («Dawn Of The Dead», «300», «Watchmen»), l’Américain Zack Snyder en a adapté le premier tome via des images de synthèse d’une perfection assez extraordinaire à découvrir en 3D.
Tombées du nid familial, deux jeunes chouettes effraies sont enlevées par une harde de vieux hiboux. Les deux frères se retrouvent dans une tribu à la fibre très totalitaire, vouant les plus forts à la guerre et traitant les plus faibles comme des esclaves. Les deux oiseaux vont dès lors suivre des trajectoires totalement opposées, jusqu’à se mesurer dans un combat fratricide… Une saga de haut vol à découvrir dès dix ans!
Adeline Stern
Poulet aux prunes
Fameux musicien de Téhéran, Nasser Ali Khan a soudain perdu le goût de vivre. Son violon est brisé et son grand amour de jeunesse, croisé au coin d’une rue, ne l’a pas reconnu. Restant au lit, il attend la mort. L’histoire peut donc commencer…
Adapté du roman graphique éponyme paru en 2004, «Poulet aux prunes» n’est pas à proprement parler une suite à «Persépolis». Alors que ce dernier décrivait la réalité iranienne par le biais de dessins animés en noir et blanc, le second se distingue par des prises de vues réelles dont l’inventivité et les trouvailles visuelles sont dignes d’un film d’animation!
Comédie inénarrable, le second long-métrage de Marjane Satrapi et de son coréalisateur Vincent Paronnaud alterne avec bonheur rêve mélancolique d’un Iran démocratique et critique acerbe du totalitarisme, tout en célébrant avec drôlerie les vertus tragiques de l’amour… Leur «Poulet aux prunes» se déguste comme une merveilleuse douceur amère!
Adeline Stern
Les trois mousquetaires (3D)
Coproduction européenne très richement dotée, jouée par des acteurs américains de prestige, le nouveau film de Paul W.S. Anderson donne un coup de jeune au célèbre ouvrage d’Alexandre Dumas, publié en feuilleton par le journal Le Siècle, entre mars et juillet 1844.
Flanqué de ses fidèles compagnons d’armes, le preux d’Artagnan s’escrime toujours et encore contre l’odieux et fourbe Cardinal Richelieu. Par rapport à ses illustres prédécesseurs cinématographiques, le gentilhomme est désormais rompu aux arts martiaux et a aussi gagné en relief.
De son côté, le réalisateur impavide de «Resident Evil» n’a pas lésiné sur les effets spéciaux, ce qui confère au grand roman historique de Dumas un ton fantastique très prononcé, alimenté par une armada d’anachronismes technologiques souvent détonants… Pas de panique, l’adage cher aux mousquetaires à barbichette demeure intact: «Un pour tous, tous pour un!»
Vincent Adatte
Polisse
Réalisatrice talentueuse de «Pardonnez-moi» (2006), une autofiction saisissante, et du «Bal des actrices», vrai faux documentaire consacré aux comédiennes, Maïwenn reconstitue dans son troisième long-métrage un réel autrement rugueux.
Une photographe (jouée par elle-même) est envoyée en reportage au sein de la brigade de protection des mineurs. Grâce à cet artifice de narration, «Polisse» immerge sans détour le spectateur dans le quotidien de femmes et d’hommes régulièrement confrontés à des situations pour le moins éprouvantes.
La sœur d’Isild Le Besco en tire une chronique éclatée, convulsive et sincèrement admirative pour ses protagonistes joués par une pléiade d’actrices et d’acteurs remarquables, à commencer par JoeyStarr, le chanteur rappeur du défunt groupe NTM, incroyable de présence, mais les Karin Viard, Marina Foïs et autre Nicolas Duvauchelle ne sont pas en reste…
Vincent Adatte
Women Without Men
Dimanche 20 novembre, le film sera précédé s’un repas proposé par le «Zonta Club Balcon du Jura» et suivi d’une discussion en présence de Parissa de Montenachet (productrice et programmatrice) et de Sara Hesse (distributrice).
Shirin Neshat est une immense artiste et vidéaste iranienne exilée, qui poursuit une œuvre impressionnante sur l’image de la femme, comme en témoigne sa série photographique de militantes tatouées de calligraphies farsi. Le splendide «Women Without Men» est le volet fictionnel de l’un de ses projets majeurs.
Dans ce film, la cinéaste évoque un moment-charnière de l’histoire iranienne: à l’été 1953, la démocratie est renversée par un coup d’Etat orchestré par les Etats-Unis et le pouvoir du Shah est restauré. Faisant converger les destins de quatre femmes vers un verger synonyme pour elles d’indépendance et de réconfort, la réalisatrice présente une allégorie envoûtante d’un pays à la liberté désormais ruinée et qui vaut sans doute pour aujourd’hui.
Alors que l’agitation gagne de l’ampleur à Téhéran, les quatre femmes accomplissent leur propre révolution toute d’intériorité… Une œuvre engagée et poétique, marquée au sceau de l’art unique de Shirin Neshat.
Vincent Adatte
Lumière (Am Anfang war das Licht)
Dimanche 6 novembre Soirée « Univers irrationnels »
- 17h00 Lumière
- 19h00 Repas
- 20h00 Médiums, d’un monde à l’autre
«La raison donne des normes. Mais est-elle l’autorité suprême en ce domaine ? Ce qu’elle nous fait connaître est-il «infranchissable» ?» A travers deux documentaires de qualité et des discussions qui suivront les projections, le Royal nous propose d’interroger notre rationalité… En présence de Denise Gilliand et de Céline Boson Sommer.
Avec «Lumière», le cinéaste autrichien Peter-Arthur Straubinger se demande si l’on peut survivre sans prendre de nourriture ni d’eau pendant des semaines, des années, voire des décennies? Grâce au phénomène mystérieux du «respirianisme», cela semble pourtant possible, comme certaines expériences à caractère «scientifiques» tendraient à le prouver…
De son côté, la cinéaste suisse Denise Gilliand» nous confronte avec l’idée d’une vie après la mort dans «Médiums, d’un monde à l’autre». Le nouveau documentaire de la réalisatrice des «Bas-fonds» et de «Article 43» relate en effet le défi qu’une médium guérisseuse a lancé aux incrédules en pratiquant son don devant la caméra.
Une soirée découverte, tout exprès pour les esprits ouverts et curieux !
Adeline Stern
The Artist
Plus de six mois après son passage au Royal, nous reprenons ce « petit bijoux » pour permettre à ceux qui l’auraient raté de ne pas mourir idiot !
Après ses deux «OSS 117», parodies irrésistibles du film d’espionnage, le réalisateur français Michel Hazanavicius s’est lancé dans un pari autrement risqué: partir à Hollywood pour y tourner un film muet et en noir et blanc.
Acclamé et primé à Cannes, aux Césars et bien sûr aux Oscars «The Artist» s’est vu décerner bien plus de prix qu’il semblait possible d’en rêver ! Grâce à son charisme et ses mimiques, Jean Dujardin y atteint en effet des sommets d’expressivité, digne des plus grands acteurs du muet. Bénéficiant d’une photographie sublime et de comédiens en état de grâce, c’est un hommage à la fois admirable et nostalgique au septième art dont les émotions embarquent le spectateur en toute simplicité!
A Hollywood, alors que le cinéma devient inéluctablement sonore, la star incontournable du Muet George Valentin (J. Dujardin) est sur la pente descendante. A l’inverse, Peppy Miller (Bérénice Bejo) est une étoile montante du star-system...
Vincent Adatte
Johnny English, le retour
Titulaire indiscutable d’un superbe diplôme d’ingénieur en électricité arraché aux vieilles barbes de la prestigieuse Université d’Oxford, Rowan Atkinson a fait ses débuts burlesques à la télévision à la fin des années septante, en jouant dans des sketches à l’humour «so british»!
Anobli par la reine et passé au cinéma, il y a aussi remporté un immense succès grâce à ses deux personnages fétiches, Mr Bean et Johnny English, agent secret parodique britannique très perturbant au service de sa Majesté.
Reprenant derechef le rôle du fleuron gesticulant de l’anti-espionnage londonien, Sir Atkinson est cette fois appelé à secourir le Premier ministre chinois en personne. Accumulant de façon spectaculaire bourdes et bavures, Johnny English, plus déchaîné que jamais, réussira à déjouer une odieuse machination et, plus accessoirement, sauver le monde, malgré les Russes, la CIA et… son incurable maladresse!
Adeline Stern