lundi, 20 juin 2011 15:00

La fille du puisatier

En 1986, Daniel Auteuil est devenu un acteur très populaire grâce à son interprétation du personnage d’Ugolin dans les deux films que le regretté Claude Berri a tirés du fameux diptyque de Marcel Pagnol, «Jean de Florette» et «Manon des sources».

Pour ses grands débuts de réalisateur, Auteuil a choisi de «refaire» l’un des films les plus célèbres du Provençal à la faconde merveilleuse, histoire de forcer derechef la chance. Très fidèle à la version d’origine tournée en 1940, son «remake» en reprend la trame, sans en oublier les dialogues, évidemment inimitables!

L’une des trois filles d’un puisatier veuf (Daniel Auteuil) croise sur son chemin le fils d’un riche commerçant de la ville. Jacques (Nicolas Duvauchelle) et Patricia (Astrid Berges Frisbey) tombent éperdument amoureux l’un de l’autre. Las, les parents du jeune homme n’ont que mépris pour la famille de Patricia, pauvre et d’origine italienne… Un mélodrame solaire, avé les cigales et l’accent du sud!

Adeline Stern

lundi, 20 juin 2011 14:55

Le gamin au vélo

Depuis «Rosetta» (1999), à chaque fois que  Luc et Jean-Pierre Dardenne sont sélectionnés à Cannes, ils en reviennent primés… A croire qu’ils détiennent une formule infaillible pour séduire les jurés! De fait, cette succession d’honneurs n’a rien d’usurpé, car les deux cinéastes belges sont tout simplement les plus grands metteurs en scène du temps présent.

A presque douze ans, Cyrille (Thomas Doret) ne peut se résoudre à croire que son père (Jérémie Renier) l’ait abandonné dans un foyer. Il consacre toute son énergie à entretenir ce déni dévastateur de la réalité. Ainsi, le jour où le gamin apprend que son père a vendu son vélo, il n’a de cesse de vouloir le récupérer. Dans sa quête, il croise le destin de Samantha (Cécile de France), une coiffeuse…

Le nouveau film d’action des frères Dardenne touche aussi bien au cœur qu’à l’intelligence. Il faut absolument voir ce gosse violenté par l’existence, qui ressuscitera cependant d’entre les vivants.

Vincent Adatte

lundi, 20 juin 2011 14:51

De l’eau pour les éléphants

Tiré du best-seller de la romancière canadienne Sara Gruen, le troisième long-métrage de Francis Lawrence s’inscrit dans la veine du mélodrame flamboyant. Au temps de la grande Dépression, Jacob (Robert Pattinson) a le malheur de perdre ses parents, alors qu’il est sur le point de terminer ses études de vétérinaire.

Promis à la misère, le jeune homme vagabonde avant de se faire engager dans un cirque ambulant pour y soigner les animaux. Il ne tarde pas à tomber éperdument amoureux de Marlène (Reese Witherspoon). Las, cette séduisante écuyère est déjà l’épouse du directeur du cirque (Christoph Waltz), un être ambigu, vouant à son métier une passion sincère mais capable d’une grande violence.

Inconscient, Jacob met au point avec Marlène un numéro de voltige avec un éléphant, qui va mettre le feu aux poudres… Magnifiée par la photographie du chef opérateur attitré de Alejandro González Iñárritu, une histoire d’amour contrariée grand écran!

Adeline Stern

vendredi, 17 juin 2011 19:04

Minuit à Paris

Avec l’âge, Woody Allen devient un génie du cinéma en état d’apesanteur, se permettant toutes les audaces, l’air de rien, en toute légèreté! Après Londres et Barcelone, le réalisateur de «La Rose pourpre du Caire» poursuit son périple européen régénérateur en situant l’argument de son quarante-et-unième long-métrage à Paris.

Séjournant dans la Ville Lumière avec sa fiancée et ses futurs beaux-parents, un jeune scénariste hollywoodien, qui se prend pour un écrivain maudit, supporte tant bien que mal la médiocrité de son entourage. S’échappant autant qu’il le peut, son existence prend une nuit un tour fantastique!

Avec une verve extraordinaire, Allen ressuscite les grands artistes qui ont choisi Paris pour terre d’accueil et d’épanouissement, les Picasso, Buñuel, Hemingway, Modigliani et autre Dali. Loin de toute nostalgie, il fait ainsi un sort d’une drôlerie irrésistible à notre incapacité crasse à vivre pleinement le temps présent. Indispensable!

Vincent Adatte

vendredi, 17 juin 2011 18:59

Kung Fu Panda 2

L’histoire du gentil panda rêvant de devenir un maître du kung-fu avait été l’un des grands succès de l’été 2008. Dans ce numéro deux, il n’est plus question de cuire des nouilles dans le restaurant de papa. Devenu le Guerrier Dragon grâce à l’enseignement d’une vieille tortue versée dans le tai-chi, Po a maintenant la noble charge de protéger la Vallée de la Paix…

Déstabilisé par un cauchemar récurrent qui met en question ses origines, le panda doit bientôt affronter un nouvel ennemi en la personne de Lord Shen, un paon blanc tâché de rouge. Peu aimable, l’élégant volatile a mis au point une arme secrète à même de démoder définitivement la technique de combat ancestrale du plantigrade.

Depuis «Dragons» (2010), l’on connaît la maîtrise de la société Dreamwork en matière de 3D dans le domaine du film d’animation. En deux mots, ce sont les meilleurs… L’on se réjouit donc de découvrir leur application stéréoscopique des nouvelles aventures du nounours amateur de nouilles!

Adeline Stern

vendredi, 17 juin 2011 18:53

Pina

Pour fêter la numérisation du Royal, le dimanche 26 juin, dès 19h30, la Coopérative «Mon Ciné» offre à tous l’apéritif qui précèdera le film.

Depuis 1985, Wim Wenders rêvait de tourner un film sur et avec la chorégraphe Pina Bausch qu’il admire profondément. Mais l’auteur des «Ailes du désir» en a toujours différé la réalisation, considérant que le cinéma n’avait pas les moyens de restituer l’art chorégraphique ineffable de la fondatrice du Tanztheater de Wuppertal.

Avec le retour et le perfectionnement de la projection en 3D, propre à restituer les mouvements des corps, Wenders croit enfin pouvoir réaliser son rêve. Hélas, Pina Bausch disparaît en juin 2009. Le cinéaste allemand maintient le tournage, transformant dès lors son film en hommage à «Pina».
Avec l’aide des danseurs et des danseuses de sa troupe, Wenders reconstitue des passages des grands spectacles du Tanztheater. Utilisant la 3D comme jamais auparavant, avec une profondeur et une poésie inédites, il parvient à restituer l’art subjuguant de la chorégraphe, mieux même, il le rend accessible…

Vincent Adatte

vendredi, 17 juin 2011 18:49

Fast and Furious 5

Cinquième chapitre d’une saga vrombissante entreprise il y a dix ans, cette nouvelle mouture a été délocalisée à Rio Janeiro où Dom et ses potes se sont réfugiés pour échapper au tenace agent fédéral Hobbs. Histoire de se payer une conduite, la joyeuse bande projette le braquage motorisé d’un commissariat…

Lancée dès 2001 la franchise «Fast And Furious» connaît ainsi une longévité étonnante. Pour mémoire, elle constitue une résurgence d’un sous-genre cinématographique apparu aux Etats-Unis dans la seconde moitié des années cinquante.

Entièrement bâti sur les larges épaules de Vin Diesel, ce cinquième chapitre surprend en lâchant souvent le volant, au profit de péripéties souvent piétonnes. En résulte un film d’action musclé plutôt plaisant, réalisé à l’ancienne, où la Cobra Jet, la Buick Grand National et autre Gran Torino restent souvent bien sagement parquées. Accrochez quand même vos ceintures…

Adeline Stern

Parodie d’un genre autrefois très prisé à Hollywood, la saga battant pavillon noir peut se targuer d’une genèse très particulière. Celle-ci constitue en effet un prolongement «grand écran» de l’une des plus fameuses attractions de Disneyland, parc de jeux ouvert en 1967, trois mois après la mort de l’Oncle Walt, lequel en avait fait sa priorité.

Lorgnant encore plus vers le fantastique, le quatrième volet des aventures de Jack Sparrow voit Johnny Depp partir à la recherche de la légendaire Fontaine de Jouvence. Mais il trouve sur son chemin une Penélope Cruz qui en impose dans le rôle de la fille du redoutable Barbe Noire…

Bénéficiant des effets spectaculaires de la 3D, cette nouvelle mouture est plus que jamais transcendée par le capitaine Depp. Dans son interprétation, ce dernier semble prendre toujours autant de plaisir à parodier pêle-mêle Douglas Fairbanks et Errol Flynn, ses glorieux prédécesseurs en flibusteries.

Vincent Adatte

lundi, 23 mai 2011 17:52

Incendies

Primé dans nombre de grands festivals internationaux, le quatrième long-métrage du réalisateur québécois Denis Villeneuve est tiré de la pièce éponyme du dramaturge et metteur en scène libanais Wadji Mouawad…

Le jour où Maître Jean Lebel lit à Jeanne et à Simon le testament de leur mère Nawal, le notaire réveille en eux l’histoire très incertaine de leur naissance: qui fut leur père et par quelle odyssée ont-ils vu le jour loin du pays d’origine de leur mère? En remettant à chacun une enveloppe, destinée l’une à ce père qu’ils croyaient mort et l’autre à un frère dont ils ignoraient l’existence, il «fait bouger les continents de leur douleur», pour reprendre la belle expression de Mouawad.

Jeanne décèle en effet dans ce legs des plus énigmatiques la clef du comportement étrange d’une mère déjà avare en affection, et qui s’était murée dans un silence inexpliqué durant les semaines précédant sa mort. Elle décide de partir sur le champ pour le Liban où l’attend l’irréparable…

Adeline Stern

lundi, 23 mai 2011 17:48

Tomboy

Après le remarquable «Naissance des pieuvres» (2007), la jeune cinéaste française Céline Sciamma poursuit avec «Tomboy» (littéralement «garçon manqué») son immersion subtile au cœur de la préadolescence et de ses interrogations troublantes…

Laure a dix ans, les yeux bleus et des cheveux blonds coupés très courts. Emménageant dans un nouvel appartement avec sa mère enceinte, son père et sa petite sœur, elle fait la connaissance de Lisa qui l’interroge sur son prénom… «Michael» s’entend-elle lui répondre, comme malgré elle!

Dès lors, Laure va se faire passer pour un garçon, aux yeux de tous les jeunes du quartier, suscitant des émois ambigus chez Lisa. Avec le talent qu’on lui connaît, la réalisatrice restitue l’intimité angoissée de sa protagoniste, en s’abstenant de tout jugement. Au contraire des adultes de son film qui ne s’en sortent guère à leur avantage… Touchant, sensible et libérateur!

Vincent Adatte

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