Shine a Light
Dans ses films, Scorsese a allégrement puisé dans le répertoire des «pierres qui roulent», notamment Gimme Shelter que l’on peut ouïr dans Les affranchis (1990), Casino (1995) et Les infiltrés (2006). L’exemple le plus probant en la matière demeurant l’emploi combien percutant du célèbre (I Can’t Get) Satisfaction qui fait écho avec la boulimie consumériste de ses protagonistes.
Aujourd’hui, le réalisateur de Taxi Driver rend aux Stones un hommage encore plus direct. Avec la virtuosité qui le caractérise, il restitue leur show ahurissant dans le cadre de deux concerts donnés en novembre 2006 au mythique Beacon Theater. Après un prologue assez comique où Scorsese et Mick Jagger feignent de se disputer la paternité du film, Shine a Light permet au spectateur sidéré d’assister à une folle dépense d’énergie qui voit quatre grands-pères dévorés de tics se jouer du jeunisme. Les rock stars vieillissent aussi, mais plutôt très bien!
Vincent Adatte
Avec Mick JAGGER, Keith RICHARDS, Ron WOOD * Age légal 7 ans / suggéré dès 14 ans * VO sous titrée
Jackpot
Après une nuit de folie à Las Vegas, deux jeunes gens se retrouvent mariés au petit matin, sans l’avoir vraiment voulu. Dessoulés, ne se connaissant ni d’Eve ni d’Adam, Jack Fuller et Joy McNally sont prêts à divorcer illico presto, quand un événement se produit qui va les obliger à prolonger un brin leur union calamiteuse. Jouant la dernière pièce de Joy, Jack décroche le gros lot. Et nos deux tourtereaux de se disputer ce gain faramineux!
De retour à New York, mari et femme soumettent leur différend à un juge pointilleux qui les contraint à prolonger leur vie commune de six mois, histoire de les mettre à l’épreuve. A contrecœur, Joy s’installe alors chez Jack dont la vie immature, a priori, ne lui convient absolument pas… Grâce à leur abattage, Cameron Diaz et Ashton Kutcher réussissent à donner une dimension à la fois comique et émouvante à leurs personnages un peu paumés.
Adeline Stern
Avec Ashton KUTCHER, Cameron DIAZ, Dennis FARINA * Age légal 10 ans / suggéré dès 12 ans
Indiana Jones
Le quatrième volet des aventures du plus célèbre archéologue de l’Histoire du cinéma nous entraîne au cœur des années cinquante… Les méchants nazis ont laissé place à de vilains Soviétiques dirigés d’une main de fer par la sculpturale Irina Spalko (Cate Blanchett) qui cherche à mettre la main sur le fameux extraterrestre trouvé à Roswell, lequel aurait un lien avec un mystérieux crâne de cristal maya au pouvoir dévastateur…
Ouf, l’esprit d’enfance règne toujours sur cette série lancée dès 1981 par Steven Spielberg et George Lucas. Comme l’a joliment titré le quotidien Libération, ces deux compères «donnent un sacré coup de fouet au film d’aventures» perclus d’effets numériques qui lui ont fait perdre tout son charme. Ci et là, malgré un rythme échevelé, on sent poindre comme un sentiment de mélancolie… Et si c’était un adieu à un genre en péril?
Vincent Adatte
Avec Harrison FORD, Shia LABEOUF, Cate BLANCHETT * Age légal 10 ans / suggéré dès 10 ans
La Mère (Mat)
Primé dans plusieurs grands festivals internationaux, le documentaire d’Antoine Cattin et Pavel Kostomarov est un documentaire filmé à la première personne. Au-delà du périphérique de Moscou, dans un village misérable, une mère préserve envers et contre tout son amour pour ses neuf enfants.
Donnée en mariage à l’âge de quatorze ans par sa propre mère (contre une simple bouteille de vodka), Liouba a dû subir les violences répétées d’un mari qu’elle a fini par fuir, emportant avec elle toute sa progéniture… Dans leur portrait, les deux cinéastes ont réussi à restituer la force prodigieuse qui anime cette femme d’exception. Malgré la détresse et la misère ambiante, Liouba trouve toujours les ressources indispensables à la survie des siens.
Pendant près de trois ans, Antoine Cattin et Pavel Kostomarov ont partagé le quotidien de cette famille très «nombreuse», à l’exubérance paradoxale. Il en résulte un film à nul autre pareil, qui loin de créer le malaise, nous force à l’admiration pour cette mère courage qui résiste à tous les coups du sort et croit toujours à la possibilité du bonheur. A la fois cru et poétique, pétri d’espoir et d’amour, puissamment féministe… Du cinéma vérité qui ne laissera pas indemne le spectateur!
Vincent Adatte
Visions du Réel - Prix de la George Foundation du meilleur film Newcomer (jeunes talens) * Prix du cinéma suisse 2008 - Nomination meilleur documentaire * VO sous-titrée * En avant-première!
Vivre en Paix (Mirnaja Zhizn)
Depuis décembre 1994, c’est la guerre en Tchétchénie.
Sultan a perdu sa femme : leur maison a été bombardée. Avec son fils Apti, il s’est réfugié dans un petit village de la campagne russe où il tente de commencer une nouvelle vie.
Au kolkhoze, les deux Tchétchènes ont été engagés pour réparer l’étable. Loin des bombes, à quoi ressemble la vie "pacifique" dans la campagne russe?
Sultan et Apti sont confrontés à une société russe en déliquescence. Si le père gardera son intégrité jusqu’à la fin, qu’en sera-t-il du fils, un jeune homme déraciné?
Doit-il se lier d’amitié avec un jeune Russe du village, qui part bientôt guerroyer en Tchétchénie ? S’intégrer dans une société sans futur, qui le rejette, ou retourner dans son pays natal ravagé par la guerre?
Age légal 16 ans / suggéré dès 16 ans * VO sous-titrée
A Bord du Darjeeling Limited
Délirante, la nouvelle comédie de Wes Anderson fait un sort délicieux à notre soif absurde d’exotisme.
Après l'équipée déjantée des plongeurs de La Vie aquatique (2005) et le ménage dégénéré de La Famille Tenenbaum (2002) Wes Anderson continue sa chronique des relations de famille, toujours entouré de ses acteurs et de ses scénaristes fétiches. A bord du Darjeeling Limited est un «rail movie» très spirituel, digne des Marx Brothers! Comme de coutume, ce cinéaste délicieusement absurde décrit cette fratrie très problématique avec une légèreté étourdissante, nous contraignant, ravis, à nous attacher à cet aîné intrusif, ce cadet détaché de tout et ce troisième frangin qui a le don d’imposer ses problèmes à tout le monde, même au Rajasthan.
Adrian Brody, Jason Schwartzman, le sublime Owen Wilson, Bill Murray, Natalie Portman et bien d’autres se sont laissés entraîner dans cette aventure mémorable, qui prouve une fois de plus que Wes Anderson est sans doute le réalisateur de films le plus singulier au monde!
Adeline Stern
Avec Owen WILSON, Adrien BRODY, Jason SCHWARTZMAN * Age légal 10 ans / suggéré dès 16 ans * VO sous-titrée
AU PAYS DES FAISEURS D’AUTOMATES
Né à Echallens, l’infatigable André Blanchoud a commencé sa carrière à la Télévision suisse romande à titre de journaliste, puis producteur. A la fin des années soixante, il monte à Paris pour devenir l’assistant du grand cinéaste français Claude Sautet sur plusieurs tournages. En parallèle, il entame une carrière de cinéaste documentaire qui se révèle très prolifique, réalisant plus d’une centaine de portraits de personnalités comme Brigitte Bardot, Claudia Cardinale, Roman Polanksi ou encore Jean Marais.
Revenu en Suisse, il fonde sa propre société de production et collabore à nouveau avec la TSR qui coproduit ses films. C’est le cas de Au pays des faiseurs d'automate, de musique et de rêve... qui raconte l’histoire de la boîte à musique, histoire à laquelle la région de Sainte-Croix a été et est encore profondément liée. De 1796 à nos jours, ce film très musical nous fait entrer dans l’univers magique des paysans qui ont «su faire chanter le métal».
En guise d’avant-programme, le réalisateur présentera au public du Royal Georges Simenon, un documentaire de moyen-métrage, consacré au créateur fascinant du commissaire Maigret, qui vécut à Lausanne de 1956 à 1983, année de sa disparition.
Adeline Stern
Au Pays des Faiseurs d’Automates, de Musique et de
Age légal 12 ans / suggéré dès 14 ans
L’histoire se déroule entre Prague et New York. Kevin Pope (Chris Rock) est un agent secret de la CIA, se faisant passer pour l’acheteur potentiel d’une arme nucléaire en possession de la mafia russe.
Quelques jours avant que la transaction ne s’effectue, Kevin trouve malheureusement la mort dans les rues de Prague.
Pour Gaylord Oakes (Anthony Hopkins), l’ancien partenaire de Kevin, il ne reste plus qu’une seule solution. Afin de ne pas compromettre toute l’opération, il doit former Jake Hayes, le frère jumeau de Kevin, pour qu’il puisse terminer cette mission, et ce, en moins de neuf jours.
Le seul problème est que Jake ignore tout de l’existence de son frère, ignorant par la même occasion, tout du monde de l’espionnage.
La formation de se dernier ne s’annonce guère de tout repos…
Une réalisation signée Joel Schumacher : « Batman Forever », « Le droit de tuer », « 8mm » et « Fausses Rumeurs ».
Une comédie un brin hystérique, pur produit américain, qui fera pourtant rire certains.
Nicolas Chevalley
Le Bannissement
Avec leurs deux enfants, Alex et Vera quittent une ville peu désirable pour s’installer à la campagne. A certains signes, le spectateur pressent que cette famille est en danger, même si la menace reste diffuse, jusqu’au moment où Vera annonce à son mari qu’elle est à nouveau enceinte, mais que cet enfant n’est pas le sien. Bouleversé, Alex va alors jouer son rôle de chef de famille de la façon la plus arbitraire.
Comme dans Le Retour, mais de façon encore plus puissante, Zviagintsev érige une statue de père ténébreux, avide de possession et incapable de discerner l’amour véritable, qui passe parfois par le sacrifice. Tissé de silences et de mouvements de caméra dont la lenteur permet au spectateur d’éprouver de l’intérieur ce drame de l’immobilisme masculin, Le Bannissement atteint une intensité extraordinaire… Attention, chef-d’œuvre!
Vincent Adatte
Avec Konstantin LAVRONENKO, Maria BONNEVIE, Alexander BALUYEV * Age légal 16 ans / suggéré dès 16 ans * Cannes 2007 - Prix d'interprétation masculine pour Konstantin Lavronenko * VO sous-titrée
Deux sœurs pour un roi
Dans les coulisses de la cour d’Angleterre, la famille Boleyn commence alors à ourdir des manœuvres machiavéliques pour s’assurer une position avantageuse. Enclin au proxénétisme familial, Sir Thomas Boleyn propulse sans état d’âme sa fille aînée dans les bras du puissant souverain. Anne (Natalie Portmann) devient la maîtresse officielle du roi, mais sa cadette Mary (Scarlett Johansson) ne tarde pas à la supplanter, déclenchant une rivalité féroce, voire mortelle, entre les deux sœurs.
Comme on le sait, l’affaire Boleyn a conduit au schisme avec l’Eglise catholique. De leur côté, les deux jouvencelles, en dépit de leur glamour, ont eu fort à souffrir…Ecrit par le scénariste de The Queen de Stephen Frears, ce film à costumes est un premier long-métrage très maîtrisé qui exhibe de façon somptueuse les dessous fort peu reluisants du pouvoir.
Adeline Stern
Avec Natalie PORTMAN, Scarlett JOHANSSON, Eric BANA * Age légal 12 ans / suggéré dès 14 ans