lundi, 10 mars 2014 11:35

Un été à Osage County

(VF le 27.03 à 20h / VO sous-titrée le 30.03 à 20h)

Inspiré d’une pièce de théâtre lauréate du prix Pulitzer, le second long-métrage du réalisateur du déjà très réussi «The Company Men» (2000) est un festival de répliques fielleuses qui feront rire plutôt très jaune!

Suite à la mort de leur père, Barbara, Karen et Ivy Weston se retrouvent après plusieurs années de séparation, dans leur maison familiale. A nouveau réunies, elles se confrontent à leur mère paranoïaque et lunatique qui les a élevées. Secrets de familles trop longtemps gardés et rancœurs personnelles ne tarderont pas à refaire surface…

Avec une acrimonie réjouissante, John Wells mène tambour battant ces règlements de compte intimes, qui apparentent «Un été à Osage County» à une manière de «Festen» de l’Amérique profonde. Il peut compter sur une Meryl Streep flamboyante de ressentiment dans un incroyable rôle de matriarche. Comme Julia Roberts, Julianne Nicholson et Juliette Lewis ne sont pas en reste, le film fait des étincelles!

Adeline Stern

lundi, 10 mars 2014 11:32

Ida

En renouant avec la Pologne des années soixante,  l’imparable «Ida» dévoile des pages d’une histoire occultée, des massacres des Juifs polonais durant la guerre aux purges et à la répression insidieuse du régime communiste.

Avant de prononcer ses vœux d’obéissance, Anna, une jeune orpheline élevée dans un couvent catholique, retrouve sa tante Wanda, une juge socialiste implacable surnommée «Wanda la rouge», qui lui révèle tout de go ses origines juives. Ensemble, les deux femmes partent alors à la recherche d’un passé épars, impossible à exorciser…

Né en 1957, Pawel Pawlikovski a longtemps vécu en Angleterre où il a réalisé ses premiers longs-métrages, dont le singulier «La Femme du 5e» (2011), avant de revenir s’installer à Varsovie. Filmé dans un noir et blanc où la neige immaculée contraste avec la noirceur tombale des non-dits, «Ida» est son premier film entièrement tourné en Pologne… Une réussite qui hantera longtemps nos mémoires cinéphiles!

Vincent Adatte

lundi, 10 mars 2014 11:30

Terre des Ours (3D)

Dans la réserve naturelle du Kamtchatka (classée par l’Unesco), péninsule volcanique de l’Extrême-Orient russe, les ours bruns se royaument au cœur d’une nature à peine touchée par l’homme. Sortis de leur semi-hibernation, les adultes qui n’ont rien des nounours de notre enfance s’en vont pêcher le saumon, alors que les petits font leurs premiers pas, souvent burlesques!

Premier long-métrage documentaire animalier tourné en 3D,  «Terre des ours» est un spectacle familial de grande qualité, qui explique aux plus jeunes de façon simple et instructive les mœurs passionnantes et parfois surprenantes des ursinés, de la naissance à l’émancipation solitaire.

Après nous avoir enchantés avec les bonobos, les castors et autres fourmis, le documentariste français Guillaume Vincent récidive avec le concours de Marion Cotillard qui assure le commentaire sans jamais bêtifier ou materner. Certaines images, absolument sidérantes, resteront à jamais «naturalisées» dans la mémoire du spectateur!

Adeline Stern

lundi, 10 mars 2014 11:27

Pompéi (3D)

Depuis belle lurette, l’éruption du Vésuve qui a enfoui Pompéi et Herculanum sous une pluie de cendres a séduit nombre de cinéastes avides de catastrophes, à l’exemple de Carmine Gallone et Amleto Palermi qui lui ont consacré en 1926 l’un des meilleurs péplums du cinéma muet.

Spécialiste du film d’action un brin horrifique, le cinéaste britannique Paul W.S. Anderson («Resident Evil», «Alien vs. Predator») en donne aujourd’hui une version trépidante et débordante d’effets numériques, dont la trame évoque aussi «Gladiator» (2000) de Ridley Scott.

En l’an 79, le jeune Milo veut s’affranchir de sa condition d’esclave pour demander la main de la belle Cassia, la fille du préfet de Pompéi. Las, le malheureux ignore que sa belle a déjà été promise à un riche sénateur. Avec un grand courage, il s’enhardit à défier dans l’arène le redoutable gladiateur Atticus, champion de Campanie. En plein combat, le Vésuve entre éruption…

Adeline Stern

lundi, 10 mars 2014 11:22

La Voleuse de livres

Tiré d’un roman à succès pour adolescents de l’écrivain australien Markus Zusak (paru en 2007), le premier long-métrage d’un réalisateur britannique formé à la télévision célèbre le pouvoir de la littérature et du langage qui peuvent nous prémunir contre la barbarie.

Au début de la seconde guerre mondiale, la jeune Liesel (Sophie Nélisse) est envoyée par sa mère dans une famille d’accueil dans un village, non loin de Munich. Si elle arrive à gagner la confiance d’Hans (Geoffrey Rush), qui la considère bientôt comme sa fille, Liesel doit apprendre à composer avec la femme de ce dernier, Rosa (Emily Watson), laquelle a enfoui sa sensibilité au plus profond d’elle-même.

Illettrée, elle apprendre à lire grâce à son père «adoptif», jusqu’à ce qu’un soir un jeune homme, au bord de l’épuisement, vient frapper à leur porte. Juif pourchassé, il demande asile et protection, au nom d’une vieille amitié liant son père à Hans…

Adeline Stern

lundi, 10 mars 2014 11:11

In the name of

En quelques films perturbants, Malgorzata Szumowska est devenu l’un des fers de lance du nouveau cinéma polonais. Après «Elles» (2012) qui voyait Juliette Binoche enquêter sur la prostitution estudiantine, la réalisatrice ose, sans provocation gratuite, évoquer le destin contrarié d’un prêtre homosexuel sur fond de Pologne rurale!

Homme d’église habité par une foi sincère, Adam reçoit la charge d’un foyer pour adolescents en difficulté. Dans cette société aussi frustre que frustrée, certains jeunes en profitent pour faire subir aux plus faibles des humiliations aux relents antisémites. L’un des «bourreaux en herbe» s’enhardit même à piéger le prêtre, ayant deviné son attirance pour un jeune déclassé à la douceur quasi christique…

Avec audace et courage, la cinéaste réussit à faire un portrait nuancé de son protagoniste qui souffre de se savoir différent et s’angoisse qu’on puisse le découvrir, se permettant un dénouement inattendu dont l’insolence clouera le bec aux hypocrites!

Vincent Adatte

lundi, 10 mars 2014 11:08

Supercondriaque

Après les postiers en 2008 («Bienvenue chez les Chtis») et les douaniers deux ans plus tard («Rien à déclarer), l’humoriste, acteur et cinéaste Dany Boon brocarde aujourd’hui avec sa tendresse vacharde coutumière les malades imaginaires!

A presque quarante ans, Romain Faubert (D. Boon) est toujours célibataire. Pour gagner sa vie, il photographie des dictionnaires médicaux pour les publier sur Internet. Littéralement terrorisé par les microbes, il se croit atteint par toutes les maladies qui traînent en ce bas monde!

Son délire hygiéniste épuise son entourage, à commencer par son ami et médecin Dimitri Zvenska (Kad Merad). Persuadé que seul l’amour peut guérir le pauvre Romain de cette hypocondrie galopante, le praticien l’incite à faire de nouvelles rencontres… Basée sur le quiproquo et les faux-semblants, la mécanique comique de précision du sieur Boon ne semble jamais devoir s’enrayer… Pour le plus grand plaisir du spectateur!

Vincent Adatte

lundi, 17 février 2014 12:55

Jack et la mécanique du cœur

Hiver 1874. Abandonné par sa mère dans les rues d’Edimbourg ou règne un froid de canard, le petit Jack voit son cœur littéralement geler. Mais l’orphelin est sauvé in extremis par une femme médecin qui, pour le maintenir en vie, lui greffe à la place une horloge mécanique…

Pour continuer à vivre, Jack doit impérativement suivre trois règles: ne pas toucher aux aiguilles, éviter tout accès de colère et, surtout, ne jamais, ô grand jamais, tomber amoureux. Une règle qui va lui être bien difficile à suivre, surtout après sa rencontre avec Miss Acacia, la toute menue chanteuse myope que courtise le sombre et détestable Joe.…

Né de l’imagination du chanteur du groupe Dionysos, ce film d’animation français à l’inventivité étonnante flirte, sans pour autant le plagier avec l’univers gothique de Tim Burton, tout rendant hommage au premier cinéma, celui de Georges Méliès, lui aussi sujet à des intermittences du cœur… Un véritable enchantement!

Vincent Adatte

lundi, 17 février 2014 12:52

A Touch of Sin

Né en 1970, Jia Zhangke développe depuis près de deux décennies une œuvre indispensable avec des films tels que «Ciao Wu, artisan pickpocket», «Still Life» ou «24 City», restés pour la plupart interdits en Chine. Produit sous le couvert protecteur de la société de production japonaise de Takeshi Kitano, son dixième long-métrage franchit encore un palier supplémentaire!

«A Touch of Sin» («Une nuance de péché») relie entre eux de façon révélatrice quatre faits divers que les Chinois appellent des «tufa shijian», littéralement des «incidents soudains». Ceux-ci voient des individus basculer subitement dans une violence extrême. Des passages à l’acte qui constituent autant de réponses désespérées à l’inhumanité barbare de l’ultralibéralisme version maoïste!

Corruption, délinquance, prostitution, suicide… Avec une virtuosité imparable, Zhangke noue et dénoue des destins anonymes dans des paysages dévastés par une urbanisation sauvage, abandonné des dieux et du soleil. A voir absolument!

Vincent Adatte

lundi, 17 février 2014 12:50

Je fais le mort

Jusqu’ici, le cinéaste français Jean-Paul Salomé s’était plus illustré dans la reconstitution historique à grand spectacle («Arsène Lupin», «Les femmes de l’ombre»). Avec «Je fais le mort», il signe une vraie comédie interprété de main de maître par François Damiens qui excelle à camper les personnages pénibles, délicieusement crispants!

Comédien obscur et pointilleux, Jean Renault (F. Damiens), qui a fort à faire pour ne pas être confondu avec son glorieux paronyme Jean Reno, vient chercher de l’embauche au «Pôle emploi», section Spectacle. On l’envoie alors à Megève pour y jouer un rôle inédit, celui du mort dans la reconstitution d’une scène de crime!

Bien entendu, notre «gisant» ne va pas se contenter de jouer le rôle qui lui est dévolu. Se mêlant de l’enquête, il va parasiter de façon enthousiaste les investigations menées par une jeune procureur un peu coincée (Géraldine Nakache)… En résulte une comédie policière très jouissive, qui flirte joliment avec le burlesque!

Adeline Stern

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