lundi, 29 août 2011 16:13

Voyez comme ils dansent

Après avoir réalisé le drame «Je suis heureux que ma mère soit vivante» (2009) avec son fils Nathan, Claude Miller est parti seul au Canada tourner son seizième long-métrage adapté du roman «La petite fille de Menno» de Roy Parvi. Au cours de son travail d’adaptation, le réalisateur de «L’effrontée» dit s’être aussi inspiré du livre de Marie NDiaye, «Trois femmes puissantes», pour narrer un voyage ferroviaire riche en émotions contrastées.

Vidéaste autrefois mariée à Vic (James Thierrée), un artiste comique réputé décédé voilà sept ans, Lise (Marina Hands) entreprend une traversée du Canada en train pour les besoins d’un film documentaire. Mais un camion renversé sur la voie immobilise le convoi à proximité d’un hameau perdu.

Brutalement, Lise se souvient que son ex-mari a vécu là, avec Alex (Maya Sansa), sa nouvelle femme. Elle se décide alors à téléphoner à sa rivale. La rencontre aurait pu faire des étincelles, et pourtant…
Un film inattendu où la présence des comédiens, plus particulièrement encore celle du petit fils de Chaplin, est magique. Un pur moment de grâce à déguster.

Adeline Stern

lundi, 29 août 2011 16:10

Hanna

Rudement élevée dans le cercle arctique par son père (Eric Bana), un ex-agent secret, Hanna (Saoirse Ronan) sait tout des techniques de combat les plus violentes. A seize ans, la petite est capable de survivre dans les environnements les plus hostiles, mais ne sait rien du monde, sinon par des définitions encyclopédiques qu’elle récite par cœur.

Un beau jour la voilà prête à remplir la mission d’importance pour laquelle elle a été préparée, à savoir se débarrasser d’une certaine Marissa Wiegler (Cate Blanchett), qui dirige un département de la CIA. Le problème, c’est que sa «cible» nourrit un projet identique à son encontre!

Sorte de «Jason Bourne» narré au féminin, ce film d’action semé de citations des contes cruels de notre enfance permet à la jeune interprète de «Lovely Bones» d’endosser un nouveau rôle, celui d’une belle jeune fille dressée à tuer sans faire de sentiment, encore que…

Vincent Adatte

lundi, 29 août 2011 16:07

Vol spécial

Pour fêter les 20 ans de l’association des bénévoles « Café Contact », le jeudi 22 septembre à 20h, le film sera suivi d’une discussion en présence de Fernand Melgar.

Après «La forteresse» (2008), le cinéaste Fernand Melgar persiste et signe pour le plus grand bien de notre démocratie. Cette fois, le réalisateur a choisi de nous «enfermer» dans le centre de détention administrative de Frambois à Genève, dans l’idée de nous montrer «en face» les conséquences dramatiques de certains votes populaires!

C’est dans ce genre de prison «soft» que les réfugiés déboutés, assimilés à de vulgaires délinquants, attendent parfois pendant vingt-quatre mois d’affilée d’être renvoyés dans leur pays d’origine. Enfermés, ils ont le choix entre prendre l’avion du retour de leur plein gré ou s’y refuser et dès lors s’exposer à l’humiliation violente et dangereuse du «vol spécial».

Dans ce cul-de-sac désespérant, le personnel plein de bonne volonté du centre s’efforce de dédramatiser la situation et s’enfonce de ce fait dans un déni absurde et cruel de la réalité, qui fait tout le prix de ce film pour le moins indispensable.

Vincent Adatte

lundi, 29 août 2011 16:04

La Piel que Habito

«La piel que habito» (littéralement: «la peau que j’habite») a été l’un des grands oubliés du palmarès injuste du dernier Festival de Cannes, où il était présenté en compétition. Adapté d’un roman déjà très dérangeant de Thierry Jonquet, paru en 2006, le  dix-huitième long-métrage de Pedro Almodóvar est pourtant l’un des sommets de l’œuvre du réalisateur madrilène de «Parle avec elle».

Après la mort de sa femme bien-aimée, brûlée vive dans un accident de voiture, un chirurgien esthétique réputé (sublime Antonio Banderas) s’échine sur un cobaye humain à recréer un épiderme  de synthèse  inaltérable, à même de rivaliser avec la peau féminine que l’on sait si douce. Et l’expérience de prendre un tour absolument vertigineux!

Sur fond d’amour fou, un film noir et fantastique absolument éblouissant, zébré d’éclats mélodramatiques, qui ne cesse de prendre et reprendre à revers le spectateur fasciné. Assurément, du grand, du très grand Almodóvar, comme on l’aime!

Vincent Adatte

lundi, 29 août 2011 16:01

La Planète des Singes : Les Origines

A en croire le calendrier chinois, l’an de grâce 1968 était placé sous le signe du singe. Idem pour Hollywood! Le 3 avril de cette même année sortait en effet la toute première adaptation cinématographique du célèbre roman de Pierre Boulle.

Tourné par le réalisateur étasunien Franklin F. Schaffner, ce film devenu culte se terminait par un plan de la Statue de la Liberté ensablée qui allait sidérer la planète «cinéma» toute entière, au point de générer en un peu plus de trois ans pas moins de quatre suites et une série télévisée!

Dix ans après la revisite du mythe simiesque par Tim Burton, le jeune cinéaste Rupert Taylor revient sur la genèse de la prise de contrôle de la Terre par les chimpanzés. Il a pour lui de nouvelles technologies (notamment la «performance capture») qui rend les maquillages d’antan parfaitement obsolètes. Efficace et spectaculaire!

Adeline Stern

lundi, 29 août 2011 15:58

Animal Kingdom

Grand adolescent attardé, Josh a perdu sa mère victime d’une overdose. Seul au monde, il est recueilli par sa grand-mère maternelle qui répond au sobriquet de «Smurf» («Schtroumpf»). Reine du crime de Melbourne, cette dernière entretient avec ses trois fils une relation quasi incestueuse.

Mixte détonnant de sentimentalité et de cruauté, Mamy Smurf règne donc sur son clan sans partage. L’arrivée de Josh va toutefois mettre en danger l’équilibre mortifère de cette petite communauté. Tel un Candide des bas-fonds, l’ado a en effet conservé quelques miettes de conscience morale, ce dont va profiter un policier un peu plus malin que les autres…

Violent, mais jamais gratuit, le premier long-métrage du jeune cinéaste David Michôd fait irrésistiblement penser aux grandes œuvres de trahison chères à Martin Scorsese et autre James Gray… Un film noir suffoquant où la star du théâtre australien Jacki Weaver accomplit en «Reine Lear» des Antipodes une prestation inoubliable!

Vincent Adatte

lundi, 29 août 2011 15:31

Les Contes de l’âge d’or

Samedi 3 septembre le film sera précédé à 18h du vernissage d’une exposition de Christophe Carisey et à 19h d’un repas proposé par les «Gens des Hauts Pays».

Les quinze dernières années du régime du «Conducator» Nicolae Ceaucescu ont sans doute été les plus terribles de l’histoire de la Roumanie. La propagande officielle les avait pourtant désignées comme étant «l’âge d’or»! Accablée, la population soignait par l’humour sa désespérance en colportant des histoires moquant le pouvoir en place…

Vingt ans après le renversement du tyran, Cristian Mungiu («4 mois, 3 semaines et 2 jours») a eu l’idée de ressusciter ces légendes urbaines sous la forme d’un film à sketches réalisé par quatre jeunes réalisateurs incarnant le renouveau actuel du cinéma roumain.

Un superviseur vient régler dans un village les détails absurdes du passage du cortège présidentiel. Un photographe de presse doit truquer une photographie officielle immortalisant une visite rendue par Giscard d’Estaing au «Conducator». Un policier corrompu tente d’occire dans son appartement un cochon sans éveiller l’attention des voisins affamés… Incroyable mais sûrement vrai!

Adeline Stern

lundi, 29 août 2011 15:25

Captain America : First Avenger (3D)

Sur un plan historique, «Captain America» est un super héros de bandes dessinées lancé sur le marché en mars 1941 par les éditions Marvel (Hulk, Iron Man, Spider-Man, Wolverine et compagnie) pour contribuer à l’effort de guerre, d’où sa fibre très patriotique!

Avec la distance nécessaire, proche de la satire, le cinéaste Joe Johnston adapte en mode «blockbuster» les mésaventures d’un surhomme longtemps méprisé par les bureaucrates du Pentagone, comme le montre l’une des scènes les plus savoureuses du film.

En cinéphile cultivé, le réalisateur de «Chérie, j’ai rétréci les gosses» multiplie les clins d’œils au cinéma fantastique américain d’avant-guerre pour retracer la genèse de cette figure patriote. Gringalet natif de Brooklyn, Steve Rogers (Chris Evans) tente en vain de s’engager dans les forces américaines qui viennent d’entrer en guerre contre les forces de l’Axe, jusqu’au jour où il fait la connaissance d’un savant qui a fui l’Allemagne nazie…

Adeline Stern

lundi, 29 août 2011 15:21

Lourdes

Souffrant de sclérose en plaques, une jeune femme en fauteuil roulant (intense Sylvie Testud) accomplit le pèlerinage de Lourdes, histoire de sortir de chez elle. Plutôt incrédule, elle n’en attend rien, mais se plie cependant aux divers rituels qui laissent espérer le miracle.

Sans juger, la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner nous entraîne à la découverte de ce lieu empli d’une humanité maltraitée par le destin, où la Vierge Marie ne serait jamais allé en vacances, pour reprendre le bon mot (terrible) d’un prêtre un brin cynique! Lourdes apparaît alors dans toute son ambiguïté: mélange inextricable de trivialité marchande, de piété fervente et de jalousie mortifiante.

Avec une acuité extraordinaire, l’ancienne assistante de Michael Haneke dépeint un milieu très peu transcendant que l’hypothèse d’une guérison ne met paradoxalement guère en joie! L’un des films parmi les plus forts de l’année, à n’en pas douter!

Vincent Adatte

lundi, 15 août 2011 17:52

Mangrove

Séance spéciale en présence des cinéastes le lundi 22 août à 20h30

Tournée avec un budget très modeste, la nouvelle fiction des cinéastes suisses Frédéric Choffat et Julie Gilbert est un véritable «ocni» (objet cinématographique non identifié), qui ne laisse pas de fasciner! Présenté en compétition à Locarno, «Mangrove» s’attache aux pas d’une jeune femme (Vimala Pons) qui revient avec son fils sur une plage perdue de la côte Pacifique du Mexique. Elle y a vécu son enfance avec son père, avant de fuir cet endroit paradisiaque des années plus tard, après la mort brutale de l’homme dont elle était éprise. Via des retours en arrière à la temporalité volontairement incertaine, le spectateur est amené à reconstituer le puzzle du drame… Avec un art subtil du non-dit, les auteurs de «La vraie vie est ailleurs» (2006) restituent un travail de deuil rarement évoqué au cinéma, leur protagoniste s’efforçant de congédier l’idéal édénique entretenu par ses parents en rupture de ban. Jouant de manière radicale avec l’effet de flou, une figure de ponctuation cinématographique liée depuis toujours à la mémoire et l’anamnèse, Choffat et Gilbert lui adjoignent des plans subtilement métaphoriques de la mangrove, laquelle, comme on le sait, prend secrètement racine dans une eau opaque et dormante. En résulte une œuvre qui tranche résolument sur la production courante. A découvrir!

Vincent Adatte

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