Cinéaste suisse et auteur d’œuvres souvent passionnantes («Fragile», «Opération Casablanca», «Confusion»), Laurent Nègre réalise avec son quatrième long-métrage un film historique remarquable.

Au printemps 1945, le dénommé Heinrich Zwygart (Michael Neuenschwander), ambassadeur de Suisse en Allemagne, fuit Berlin bombardée, après huit ans de service passés au cœur de la capitale du Reich. 

C’est la fin d’un mandat dantesque, au cours duquel cet homme ambitieux a dû faire de terribles compromis pour défendre la neutralité et la sécurité de son pays… Pour lui, le retour en Suisse va se révéler très problématique… 

Dans la ville de Salé, au Maroc, Halim tient avec sa femme Mina un magasin de caftans, de somptueuses tuniques traditionnelles que le couple coud à la main. 

Pour répondre à la demande, Halim et Mina décident d’engager le jeune Youssef comme apprenti. Mais la présence de ce dernier ne tarde pas à bouleverser leurs existences… La cinéaste marocaine Maryam Touzani s’est fait connaître dès son premier long-métrage, «Adam», auréolé de multiples prix. 

Inspirée par sa rencontre avec un coiffeur pour dames dans la médina de Salé, portée par un trio d’acteur·trices sublimes, elle aborde ici avec une profondeur rare le sujet de l’homosexualité, véritable tabou dans son pays natal.

Très remarqué à Berlin, le deuxième long-métrage de Michael Koch s’inscrit dans la lignée rare de «Höhenfeuer» («L’Âme sœur») de Fredi M. Murer. 

Dans une vallée abrupte du canton d’Uri, où l’on compte en hivers, Anna (Michèle Brand) exerce le métier de postière, tout en tenant une guest house. Mère célibataire d’une petite fille, elle héberge Marco (Simon Wisler), un «étranger» venu de la plaine qui offre ses services aux paysans taiseux du lieu. 

Anna éprouve pour ce doux géant aux pieds d’argile un amour inconditionnel. Celui-ci va être cependant mis à rude épreuve. Atteint d’une tumeur au cerveau, Marco cède en effet à des pulsions qui risquent de le mettre au ban de la communauté…

En 2019, DC Comics, éternel concurrent de Marvel, a lancé le super héros «Shazam» (abracadabra en français) dont l’humour tranche sur ses collègues salvateurs…

Pour mémoire, l’élu est un ado chétif nommé Billy Batson, capable de devenir un super-héros adulte lorsqu'il prononce le mot «Shazam!». Désigné comme «le mortel le plus fort du monde», il a converti ses copains d’école au super héroïsme.

Dans cette séquelle, Shazam et ses acolytes vont devoir affronter les Filles d’Atlas, trio d’anciennes déesses ivres de vengeance, bien décidées à recouvrer les pouvoirs magiques qu’on leur a volés il y a belle lurette…  

Considéré comme l’un des meilleurs cinéastes anglais de sa génération, Stephen Frears («Les Liaisons dangereuses», «The Queen»…) signe avec «The Lost King» un 27e long-métrage qui prouve que ce désormais octogénaire n’a rien perdu de sa verve!

Au début des années 2010, Philippa Langley (merveilleuse Sally Hawkins) se lance en quête des restes du très controversé roi Richard III, dont on a perdu la trace depuis cinq cent ans.

Malgré l'incompréhension de ses proches et le scepticisme arrogant des experts, cette historienne amateure va persister dans ses recherches qui l’entraînent jusqu’à un banal parking de Leicester… 

Mathieu (Jérémie Renier) est sous pression: sa femme (Suzanne Clément) veut le quitter et insiste pour mettre leur maison en vente, son père (Jackie Berroyer) est persuadé d’être mourant, et son patron (Jean-Luc Bideau) veut lui léguer son entreprise vacillante.

N’y tenant plus, Mathieu décide de s’enfoncer dans la forêt… 

Scénariste du cinéaste belge Joachim Lafosse, François Pirot signe avec «Ailleurs si j’y suis» une quête existentielle régénératrice qui passe par la fuite des responsabilités. 

L’échappée sauvage du protagoniste provoque ainsi une réaction en chaîne au sein de son entourage, chacun·e en venant à questionner ses propres choix de vie…

Voilà dix ans, Charlie (Brendan Fraser) a quitté femme et enfant pour aller vivre avec son amant, dont le décès subit l’a plongé dans une dépression caractérisée par un syndrome d’hyperphagie boulimique. 

Prof de lettres, le malheureux enseigne à distance tout en commettant une manière de très lent suicide en ingurgitant de la malbouffe à longueur de journée…

Ainsi résumé, ce sombre huis-clos aurait de quoi faire fuir… De façon assez miraculeuse, le cinéaste Darren Aronofsky («Requiem for a Dream») réussit pourtant à faire naître l’émotion en racontant comment Charlie va s’efforcer de reconquérir sa fille (Sadie Sink) qui regarde ailleurs…