Nicolas
L'AMOUR ET LES FORÊTS
Blanche (Virginie Efira) désespère de trouver l’amour. Un jour, elle rencontre Grégoire (Melville Poupaud), et c’est le coup de foudre, enfin! Persuadée d’avoir trouvé l’homme de sa vie, elle quitte tout pour se marier avec lui, malgré les réserves de sa sœur jumelle…
Plus tard, devenue mère de deux beaux enfants, Blanche ne file de loin pas le parfait bonheur. Dans l’intimité, elle découvre peu à peu le vrai visage de Grégoire: celui d’un homme possessif et manipulateur…
Adaptant avec Audrey Diwan («L’Évènement») un roman d’Éric Reinhardt, la réalisatrice de «La Guerre est déclarée» signe un film impressionnant sur le thème de l’emprise conjugale, porté par deux acteur·trices exceptionnel·les!
MON PÈRE ET MOI
Contrairement à ce que suggère son titre, le troisième long-métrage de la réalisatrice étasunienne Laura Terruso n’a rien à voir avec la saga «Mon beau-père et moi» dont Robert de Niro jouait déjà le rôle principal.
Pressé par sa fiancée, Sebastian convie son père Salvo (R. de Niro en démonstration), modeste coiffeur italo-américain et veuf de fraîche date, à faire connaissance avec sa richissime belle-famille, le temps d’un weekend prolongé dans leur somptueuse propriété.
Truffée de dialogues percutants (du genre: «Tiens, ces gens ont des paons en guise de chiens.»), cette comédie fait de la différence de classe un ressort comique très efficace où les plus nantis ne s’en sortent guère à leur avantage…
UMAMI
Chef triplement étoilé Gabriel Carvin (Gérard Depardieu) voit sa vie professionnelle et sentimentale partir en lambeaux. Trompé par sa femme, déçu par son fils en qui il voyait son successeur, le voilà en plus victime d’un infarctus dont il se remet difficilement…
S’interrogeant désormais sur le sens de sa vie, notre ogre en surpoids s’envole alors pour le Japon, sur le conseil de son vieil ami et ostréiculteur Rufus (Pierre Richard).
Sur place, il part en quête d’un cuisinier japonais qui, quarante ans auparavant, l’avait vaincu lors d’une joute culinaire grâce à une recette à base de nouilles, sublimée par l’umami, une saveur d’une subtilité extraordinaire…
JOYLAND (VOst)
Jeune marié, Haider cohabite avec la famille de son frère et son père dans un quartier populaire de Lahore. Bien que Mumtaz, son épouse, ait la chance de travailler, on attend surtout de lui qu’il trouve un emploi, et de leur couple qu’il donne naissance à un enfant, un garçon de préférence.
Contre toute attente, Haider décroche un travail dans un cabaret des bas quartiers, où il rencontre Biba, une danseuse à l’aura irrésistible…
Distingué par la Queer Palm et le Prix du Jury à Cannes en 2022, mais interdit au Pakistan même s’il a été le premier film de ce pays à être nominé aux Oscars, «Joyland» décrit de façon très nuancée une société qui peine à faire face à ses propres mutations.
LA PETITE SIRÈNE
Avec cette nouvelle adaptation du célèbre conte d’Andersen, les studios Disney poursuivent leur entreprise de mise à jour de leurs grands dessins animés d’antan dont la facture «artisanale» se serait soi-disant démodée.
C’est donc au tour de «La Petite Sirène», dont l’original cinématographique remonte à 1989, de se prêter à la cure de jouvence du «live-action» qui, pour mémoire, immerge des acteur·trices dans un bain chatoyant d’images de synthèse.
Benjamine des filles du roi Triton, Ariel est une jeune sirène dotée d’un tempérament d’aventurière. Rebelle dans l’âme, elle n’a de cesse d’être attirée par le monde qui existe par-delà les flots…
SPIDER-MAN: ACROSS THE SPIDER-VERSE
Figure emblématique des Éditions Marvel, un brin surexploitée par l’usine à rêves hollywoodienne, la figure de Spider-Man avait recouvré tout son allant par la grâce d’un film d’animation déjanté qui conférait une ampleur inattendue au mythe du «tisseur»!
Adolescent afro-américain zonant à Brooklyn, Miles Morales y explorait les possibilités illimitées du «Spider-verse», un univers dit «étendu», où les super-héros arachnides étaient légion.
Dans cette séquelle, toujours réalisée en animation, le voilà catapulté derechef à travers le multivers où il retrouve ses semblables héroïques qui peinent à se mettre d’accord sur le sens de leur nouvelle mission…
WAHOU !
Après «Les 2 Alfred», Bruno Podalydès nous gratifie d’un nouveau bijou de comédie moqueuse, qui brocarde notre société obnubilée par la rentabilité.
Agent·es immobilier·ères, Catherine (Karin Viard) et Oracio (B. Podalydès) enchaînent les visites de vieilles maisons bourgeoises et autres appartements plus ou moins design en région Île-de-France. Si leur seul souci est de conclure des ventes avec des client·es qui s’exclament «wahou!» en découvrant leurs futures propriétés, leur jeune stagiaire (Victor Lefebvre) a le don de mettre les pieds dans le plat…
Portant un regard caustique sur notre époque minée par le paraître, Podalydès nous «vend» son film de manière brillante et très enlevée.
L’IMPROBABLE VOYAGE D’HAROLD FRY (VOst) (coup de cœur !)
Coréalisatrice de la série «Normal People», Hettie MacDonald nous livre son deuxième film de cinéma, adapté du roman «La Lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi…» de Rachel Joyce.
Retraité, Harold reçoit un jour un courrier d’une ancienne amie qui se meurt d’un cancer. Sans prendre l’avis de son épouse, il décide de traverser l’Angleterre à pied pour lui rendre visite, espérant que l’idée qu’il accomplit ce voyage pour elle la maintienne en vie.
Au fil de son périple, le vieil homme se remet peu à peu en question. Évoluant dans d’admirables paysages qui renforcent sa portée émotionnelle, ce feel-good movie pédestre célèbre en toute pudeur les relations humaines.
OMAR LA FRAISE
Omar (Reda Kateb), plus connu sous le sobriquet d’Omar la Fraise, est lourdement condamné à Paris par contumace. Malfrat à l’ancienne, l’ex-caïd file en cavale en Algérie avec Roger (Benoît Magimel), son meilleur et plus fidèle ami.
Si Roger nage dans l’optimisme béat, Omar, lui, verse dans une mélancolie profonde, d’autant que les retrouvailles avec son «lointain» pays natal se révèlent plutôt surprenantes…
Comédie noire baignée de soleil, portée par deux acteurs jubilatoires, «Omar la Fraise» constitue le premier long-métrage de Elias Belkeddar, jeune cinéaste prometteur et «tarantinesque» au possible, qui a fait ses armes avec Ladj Ly («Les Misérables»).
JPZ JEAN-PIERRE ZAUGG… COMME UN MORCEAU D'UNIVERS
Lundi 12 juin à 19h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice puis d’un concert de Eric Truffaz en duo avec Benoît Corboz.
Avec une sensibilité rare, le documentaire de la réalisatrice Anne-Marie Fallot évoque Jean Pierre Zaugg (1928-2012), peintre, plasticien et muséographe, dit JPZ.
Depuis trente ans, JPZ peint chaque jour un petit caillou qu’il a soigneusement choisi. Homme méditatif, il se confie pourtant à la caméra, malicieux, profond. Le portrait qui en résulte reflète toute une existence, emplie d’humour, de poésie et de profondeur.
S’il y a hommage, il n’est en rien compassé. Au contraire, il vibre de la vie d’un homme discret qui n’a cessé de se questionner…