Nicolas
LE RETOUR
Présenté en compétition à Cannes, le douzième et remarquable long-métrage de la réalisatrice de «La Fracture», qui faisait un portrait en coupe saisissant d’une France divisée, questionne à nouveau les classes sociales, la diversité et l’orientation sexuelle.
Assistante maternelle, Khédidja (Aïssatou Diallo Sagna) revient en Corse avec Jessica et Farah, ses deux filles adolescentes, quinze ans après avoir quitté précipitamment l’Île de Beauté où elle ne se sentait guère accueillie…
Le temps des vacances d’été, elle doit garder les deux enfants d’un couple de Parisiens aisés et bienpensants, alors que Jessica et Farah sont livrées à elles-mêmes, se laissant aller à toutes les tentations estivales…
OPPENHEIMER (reprise)
C’est sans doute l’un des films les plus attendus de l’année. Douzième long-métrage du réalisateur de «Inception» et autre «Interstellar», «Oppenheimer» est par ailleurs son premier biopic et aussi le film le plus long qu’il a tourné à ce jour.
Bienvenue dans l’intériorité ô combien singulière du physicien Robert Oppenheimer (joué dans le film par Cilian Murphy) qui contribua de façon décisive à la conception de la bombe atomique dont les essais furent «couronnés de succès» à Hiroshima et à Nagasaki…
Jouissant d’une liberté créatrice totale, le génial Christopher Nolan, à l’entendre, a voulu restituer dans toute sa complexité cette page d’histoire tragique. Gageons qu’il ait réussi!
LES FILLES D'OLFA (VOst) (reprise)
Sélectionné en compétition à Cannes, le cinquième long-métrage de la cinéaste tunisienne Kaouter Ben Hania aurait mérité la Palme d’or en vertu de sa puissance émotionnelle inouïe.
Olfa a eu quatre filles. Les deux aînées sont parties pour rejoindre Daech en Libye. De là-bas, elles ont tenté en vain de radicaliser leurs sœurs cadettes. Après la défaite du mouvement, l’une et l’autre ont été jetées en prison et y croupissent encore…
Entre documentaire et fiction, le film révèle peu à peu la réalité de cette terrible déchirure familiale, dont les absentes sont jouées par deux comédiennes. En résulte le portrait encore jamais vu d’une mère aussi brutale qu’aimante, qui a reproduit sur elle-même et ses filles la marque du patriarcat.
MAGNIFICAT (reprise)
Avec «Magnificat», la scénariste et réalisatrice française Virginie Sauveur aborde avec délicatesse la place des femmes et les rapports de sexe dans l’Église d’aujourd’hui.
Après la mort d’un prêtre, la responsable du diocèse (Karin Viard) découvre avec surprise que celui-ci était en réalité une femme. Contre l’avis des dignitaires de l’ordre bien décidés à étouffer cette affaire «honteuse», elle se met à enquêter…
Tiré du roman «Des femmes en noir» d’Anne-Isabelle Lacassagne, par ailleurs membre d’un service diocésain, «Magnificat» montre comment les codes font de l’Eglise le lieu patriarcal par excellence, mais aussi tout le courage d’une femme qui a su braver l’interdit.
SEXYGÉNAIRES
Soit deux chers amis qui ont passé le cap de la soixantaine. L’un porte encore assez beau, l’autre ne l’a jamais été. En proie à des difficultés financières, ils se décident à passer à l’action.
Michel (Thierry Lhermitte) et Denis (Patrick Timsit) tentent de faire carrière dans le mannequinat senior. Michel se spécialise dans l’exhibition de vêtements et d’accessoires de luxe, alors que Denis joue dans de banales publicités médicales, où il fait valoir son profil très ordinaire…
En résulte une comédie très bien enlevée et très revigorante pour les aîné·es, car elle fait un sort jouissif à notre ère de jeunisme à tout crin… Salutaire!
LAND OF DREAMS (VOst) (reprise)
Artiste plasticienne d’exception, l’Iranienne Shirin Neshat a vu ses œuvres vidéo et photographiques exposées dans les musées d’art contemporain les plus prestigieux.
En parallèle, cette créatrice très engagée tourne également des films pour le cinéma qui diffusent la même aura mystérieuse, à l’exemple de «Women Without Men», «Looking for Oum Kulthum» et de ce «Land of Dreams» à nul autre pareil.
Travaillant pour le gouvernement américain, Simin sillonne l’ex-Far West pour interroger les habitants sur leurs rêves. Accompagnée d’un cow-boy qui lui sert de garde du corps et d‘un poète éperdument amoureux d‘elle, elle met peu à peu à jour la faillite d’une utopie… Envoûtant!
LA DERNIÈRE REINE – EL AKHIRA (VOst)
Le samedi 15 juillet, soirée spéciale Maghreb, le film sera précédé de HOURIA et d’un couscous.
Alger, 1516. Le pirate Barberousse, Arudj de son vrai nom, libère Alger de l’emprise espagnole, mais ses ambitions vont bien au-delà. Après avoir aidé le Roi Salim, époux de la Reine Zaphira, à repousser l’ennemi, le flibustier s’installe avec ses séides dans la capitale, suscitant la tension.
Après l’assassinat de son mari, Zaphira décide de combattre Arudj… Ce portrait à la fois épique et subtil d’une souveraine légendaire a été coécrit et coréalisé par la sublime Adila Bendimerad qui en interprète aussi le rôle principal.
«La Dernière Reine» dresse un vibrant éloge d’une femme qui entre en rébellion contre la domination masculine, quelle qu’elle soit… Beau, violent et sensuel.
ÉLÉMENTAIRE (3D)
Vous connaissez le dicton «les contraires s’attirent». L’on dit aussi d’amoureux qui diffèrent en tout qu’ils sont «comme l’eau et le feu».
Dans «Élémentaire», la nouvelle production Pixar, le réalisateur Peter Sohn prend merveilleusement au pied de la lettre ces deux expressions en créant de toutes pièces un monde peuplé de créatures liées aux quatre éléments que sont l’air, la terre, l’eau et le feu.
Wade, garçon purement aquatique, tombe éperdument amoureux d’Ember, une fille du Feu qui craint qu’il ne s’évapore à son contact ou alors qu’il ne l’éteigne… Avec son intelligence coutumière, Pixar va s’efforcer de faire triompher l’amour, envers et contre tout!
HOURIA (VOst)
Le samedi 15 juillet, soirée spéciale Maghreb, le film sera suivi d’un couscous puis de LA DERNIÈRE REINE - EL AKHIRA.
Houria (éblouissante Lyna Khoudri) est une danseuse de ballet en devenir, qui se donne entièrement à son art. Un soir, elle est victime d’une agression dont elle ressort grièvement blessée à la jambe.
Brisée tant physiquement que moralement après avoir perdu ce qui donnait tout son sens à son existence, la jeune femme en perd la parole. Débute alors une lente reconstruction du corps et de l’âme…
Après le brillant «Papicha», un hymne à la vie paradoxal dans l’Algérie ensanglantée de la fin des années 1990, Mounia Meddour poursuit son exploration de la société algérienne actuelle: meurtrie mais toujours en vie, à l’image de sa sublime héroïne!