Nicolas
SUBTRACTION (VOst) (à découvrir !)
À l’heure où le pouvoir mortifère des mollahs tente de faire taire le peuple iranien, il importe de voir des films libres comme «Soustraction» de Mani Haghighi, qui, par la voie du fantastique et de l’allégorie, réussit à déjouer une censure toujours plus féroce.
Monitrice d’auto-école à Téhéran, Farzaneh soupçonne son mari Jalal d’adultère depuis qu’elle a cru l’apercevoir entrer dans l’appartement d’une femme. Interrogée par son épouse, Jalal jure qu’il était en déplacement pour son travail ce jour-là.
Troublé, l’homme se rend sur place et rencontre alors une jeune femme qui ressemble à la sienne comme une goutte d’eau… Une méditation vertigineuse et secrètement subversive sur les normes sociales qui nous oppressent.
UNTIL BRANCHES BEND (VOst)
Le 10 septembre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice.
Après avoir alerté les autorités sur un insecte invasif qu’elle a découvert dans les récoltes de pommes, une travailleuse à la chaîne d’une conserverie s’efforce de convaincre sa communauté du danger…
«Until Branches Bend» («Jusqu’à ce que les branches plient»), premier long métrage de fiction de Sophie Jarvis, réalisatrice suisse-canadienne établie à Vancouver, a remporté en janvier dernier et très à juste titre le prestigieux Prix de Soleure.
Pour mémoire, ce prix est décerné à une œuvre qui emporte l’adhésion par son humanisme et sa manière convaincante de le porter à l’écran… C’est peu dire que ce drame psychologique à la lisière du fantastique remplit pleinement ces deux critères!
BECOMING GIULIA (VOst)
Le 9 septembre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice.
Née à Locarno, elle-même danseuse et chorégraphe, mais aussi actrice et réalisatrice, Laura Kaehr nous offre avec «Becoming Giulia» un portrait saisissant de Giulia Tonelli, étoile de l’Opéra de Zurich, qui tente de jongler entre sa carrière exigeante et sa vie de mère.
Le film révèle les aspects exaltants et les difficultés de ces deux facettes, en plongeant à la fois dans l’univers du ballet et dans la vie intime de Giulia qui, après sa maternité, se réapproprie son corps pour remonter sur les planches.
Laura Kaehr explore de manière touchante et captivante ce parcours personnel qui a trait à l’universel, avec à la clef un documentaire féministe et rebelle.
NINJA TURTLES - TEENAGE YEARS (3D)
Miracle, il arrive à la franchise un brin épuisée des Tortues Ninja, ce qui s’est produit dernièrement pour Spider-Man!
À savoir qu’un studio particulièrement déjanté lui a fait subir une merveilleuse cure de jouvence. Abracadabra, la voilà métamorphosée en un film d’animation truffé d’audaces graphiques incessantes. En résulte un mixte inouï de 3D ultraréaliste et de sublimes griffonnages effervescents.
Comme son titre l’indique, ce reboot facétieux raconte l’adolescence difficile des quatre Tortues Ninja vivant recluses dans les égouts de New-York, sous la protection d’un rat tuteur nommé Splinter… Surtout, ne boudez pas votre plaisir!
STRANGE WAY OF LIFE (VOST)
En trente minutes sidérantes d’efficacité, «Strange Way Of Life» de Pedro Almodóvar révèle tout l’impensé du western, l’un des grands genres cinématographiques d’antan, longtemps corseté, censure oblige, par le diktat hétérosexuel.
Jake (Ethan Hawks), shérif d’un bled paumé, voit soudain ressurgir le passé personnifié par Silva (Pedro Pascal). Dans la fleur de l’âge, ces deux hommes ont vécu une relation amoureuse, au point de rêver de s’installer tous les deux dans un ranch. Las, aujourd’hui, Jake doit arrêter le fils de Silva, accusé de meurtre…
Avant de déguster ce joyau mélancolique, l’on aura eu l’heur de découvrir en avant-programme un autre court-métrage du maître madrilène, «La voix humaine», librement adapté de Jean Cocteau.