Auteur d’un film remarquable sur la guerre d’Algérie («L’Ennemi intime») et d’un biopic non moins réussi de Claude François («Cloclo»), le réalisateur français Florent Siri aborde avec «Pension complète» pour la première fois le genre de la comédie.

Mariés, François (Frank Dubosc) et Charlotte (Pascale Arbillot) tiennent un hôtel-restaurant gastronomique en bord de mer. 

Alors que leur couple commence à battre de l’aile, resurgit le premier mari de Charlotte, Alex (Gérard Lanvin), que tout le monde croyait mort dans terrible tsunami de 2004… 

Vincent Adatte 

Pétri d’empathie, le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda n’a pas son pareil pour explorer les liens et fractures familiales! 

Après «Tel père, tel fils» (2013), où les liens du cœur finissaient par l’emporter sur ceux du sang, son dixième long-métrage poursuit dans la même veine réparatrice, avec toute la subtilité et la délicatesse qu’on lui connaît. 

Trois sœurs, dont le père vient de mourir, loin de chez elles, après les avoir abandonnées, font le voyage pour assister à ses funérailles. Les jeunes femmes découvrent alors l’existence de Suzu, née du deuxième des trois mariages de leur géniteur…  

Vincent Adatte

En japonais, le mot «an» désigne une pâte aux haricots rouges que l’on fourre dans un beignet nommé dorayaki. 

Le jour où il accepte d’engager une mystérieuse vieille dame, qui juge son «an» très améliorable, un vendeur de dorayakis se met à en vendre comme des petits pains. Il remarque alors que les mains de sa «conseillère» portent les stigmates d’une douloureuse exclusion... 

Au sommet de son art, la cinéaste Naomi Kawase («La forêt de Mogari», «Still The Water») nous délivre tout en douceur la recette de la grâce, qui se cuisine avec le cœur!

Adeline Stern 

Auteur de plusieurs documentaires sur la musique, dont le remarquable «Accordion Tribe», le cinéaste suisse Stefan Schwietert restitue aujourd’hui les menées subversives de Bill Drummond, un ancien punk en lutte contre la musique globalisée…

Sillonnant la planète, il forme le plus vaste chœur immatériel au monde, «The 17», formé d’amateurs, qui œuvrent sans partition ni répétition. 

Chauffeurs de bus, résidents d’EMS ou ouvriers agricoles, tous sont invités à émettre des notes, des cris, des onomatopées. Seuls les participants auront le droit à entendre l’œuvre mixée et terminée…

Adeline Stern 

Le sulfureux et indispensable Quentin Tarantino persiste et signe dans la veine du western mi-sérieux mi-parodique, qui lui avait déjà si bien réussit avec «Django Unchained».

Quelques années après la Guerre de Sécession, un chasseur de primes fait route vers Red Rock, en compagnie de sa prisonnière condamnée à la pendaison… Surpris par le blizzard, les deux «voyageurs» se réfugient dans une auberge qui va se révéler très mal fréquentée…

La musique de Morricone, un casting sublime et un humour toujours aussi grinçant… Un nouveau must «tarantinesque» en perspective! 

Vincent Adatte

C’est en 1950 que le bédéaste Charles M. Schulz a créé les «Peanuts», un classique de la bande dessinée que ce créateur génial va publier jusqu’en 2000 dans les journaux de la terre entière.

Condensé doux-amer de l’«american way of life», cette «institution» de la contre-culture américaine a la particularité de faire parler comme des adultes des personnages jouant à des jeux d’enfants…

Scénarisée par le fils et le petit-fils de Schulz et accessible à toute la famille, sa version animée préserve miraculeusement le charme de la BD… Charlie Brown et Snoopy, son chien philosophe, n’ont pas pris une ride! «Je suis désespérément heureux laissez-moi dans mon ignorance !»

Adeline Stern

Après le décès de son mari arboriculteur, Louise (Virginie Efira), mère de deux jeunes enfants, reprend seule leur exploitation d’arbres fruitiers. 

Un soir, en rentrant chez elle, la jeune femme manque d’écraser un étrange marcheur. C’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Pierre (Benjamin Lavernhe) qui souffre du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme sans déficience intellectuelle.

Avec une pudeur émouvante, le cinéaste Eric Besnard filme la rencontre de ce couple improbable. L’émerveillement permanent de Pierre agissant comme un baume réparateur pour Louise…

Adeline Stern

Après son «Faust» couronné à Venise en 2011, l’immense réalisateur de «La voix solitaire de l’homme» (1978) transcende littéralement une commande des responsables du Louvre. 

Avec un art sidérant du montage, le cinéaste revient sur un épisode étonnant de l’histoire du musée, qui s’est déroulé en 1940, alors que les nazis occupaient Paris. 

A demi-mot, Jacques Jaujard, directeur du Louvre, et le comte von Franz Wolff-Metternich, chargé du programme de protection du patrimoine des pays occupés, vont s’entendre pour protéger les œuvres d’art de la rapacité de dignitaires nazis… 

Vincent Adatte 

Dans ce film d'aventures à l'ancienne, Ron Howard retrace l’histoire dramatique d’un baleinier dont la dernière expédition, en 1820, au large de Nantuket, inspira à l’écrivain Herman Melville son grandiose «Moby Dick». 

Trente ans après les événements, le romancier vient recueillir les souvenirs du dernier survivant du naufrage de l’Essex, éperonné par un cachalot d’une taille hors du commun. 

Avec un enthousiasme grisant, Ron Howard («Apollo 13») embarque le spectateur «à bord» d’une épopée hélas déjà marquée par la raréfaction des ressources…   

Adeline Stern 

Cinéaste, Margherita (Margherita Buy) réalise un film de fiction sur la crise en Italie. En plein tournage, elle doit se confronter à la fin inéluctable de sa mère Ada (Giulia Lazzarini), ancienne professeure de latin.

En conflit avec l’acteur italo-américain (John Turturro) qu’on lui a imposé, en rupture avec son compagnon, en bisbille avec sa fille adolescente qui rechigne à étudier, Margherita endure littéralement les derniers jours de sa mère. À l’hôpital, elle doit aussi composer avec son frère (Nanni Moretti) qui surjoue son rôle de fils modèle.

Résultat, Margherita perd pied, jusqu’à s’emporter contre Ada, incapable de faire trois pas en dehors de son lit… Mêlant rêves, souvenirs, comédie et mélodrame, le réalisateur de « La Chambre du fils » tisse un nouveau chef-d’œuvre, entre larmes retenues et rires feutrés. L’on gardera longtemps en mémoire cette scène où Ada aide sa petite-fille à répéter son latin, fidèle jusqu’à la fin à son idéal de transmission.

Vincent Adatte