En partage…

Quel joli mot. J’ai l’impression que les événements, parfois tragiques, des années passées ont considérablement aidé les mentalités à évoluer. Comme si nous comprenions enfin que rien n’est définitivement acquis, que nous marchons tous sur la corde raide et qu’il suffit de bien peu de chose pour changer le cours de nos vies. Adeline, pendant les fêtes de Noël a instauré une journée Gratifieras, qu’elle compte bien renouveler (ne vous inquiétez pas, vous recevrez les informations – en partage – en temps et en heure). Elle nous a confié un soir, les moments magiques de ces quelques heures où, pour une fois, tout était gratuit, et également la difficulté de certains à accepter la chose offerte et leurs réactions très diverses pour se sentir mieux par rapport à ça. De mon côté, ayant décidé de donner mon travail en partage, et bien sûr gratuitement, j’ai été soufflée par la créativité de certains à témoigner de leur intérêt voire de leur gratitude. Et ces désirs de partage, de dons, n’ont pas eu besoin, pour cette occurrence particulière, d’un événement tragique (vous me direz, il y en a eu assez en 2015). Il ne s’est pas agi ici d’un mouvement de solidarité. Non, juste d’une envie de faire la fête et de quelques élans d’amour spontanés. Il y a des gens, des endroits, des circonstances, qui génèrent ce genre de mouvements et d’envies et le Cinéma Royal avec son équipe infatigable, semble bien en faire partie. Nul doute que très prochainement (la synergie est en place !) il s’affirmera totalement comme haut lieu de la culture à Sainte-Croix ! Ne nous la pétons pas… la chaleur du cœur y sera toujours prédominante, l’amitié et l’attrait pour la bombance aussi ! Et, bien sûr une multitude de films fabuleux, choisis spécialement pour un public (vous !) de goût. 2015 est enterrée, vive 2016 !

Je ne vais pas vous redire tout le programme cette fois, juste vous rendre attentifs à des événements vraiment spéciaux tels que la Lanterne magique du mercredi 13 janvier (thème : Le cirque), la Soirée spéciale Japon du samedi 16 janvier avec deux films de réalisateurs magnifiques – An, Les délices de Tokyo de Naomi Kawase, Notre petite sœur de Kore-eda Hirokazu – entrecoupés d’un repas asiatique. Le 22 janvier, présentation du film La Trace, suivi d’une discussion animée par Eric Hoesli en présence des réalisateurs et d’invités importants ! Le lendemain, 23 janvier donc, Mission, également en présence des protagonistes… (ne m’en demandez pas plus, je n’ai pu trouver aucune info). C’est chouette ce mois, il y a plein de suisseries… Giovanni Segantini – Magie de la lumière, une histoire de peintre et de peinture (week-end du 23-24 janvier), Une cloche pour Ursli, un très joli conte suisse-allemand qui nous rappellera nos années Heidi (même week-end et le suivant), Demain, pour le ciné-brunch transition du 31 janvier, et enfin, Les fragments du paradis ce dernier week-end du mois, en présence de Stéphane Goël. Je crois que je n’ai rien oublié. Et pensez-y… partagez la bonne adresse !

Bons films ! 

Christina

Dimanche 31 janvier à 11h00, Ciné-Brunch du Groupe Transition. Renseignements 079 797 26 15. 

Cyril Dion, après avoir dirigé une ONG, passe derrière la caméra en compagnie de l'actrice Mélanie Laurent. "Demain", c'est ce à quoi pourrait ressembler notre monde si nous prenons la décision de relever les formidables défis que posent le climat, l'environnement, l'agriculture déréglée et par là-même ce qui menace nos sociétés. "Demain" nous en explique les causes mais nous montre surtout, par un voyage enthousiasmant autour du monde, les solutions que certains leur ont déjà apporté.

A l'heure où il ne semble même plus condamnable de miser sur l'exclusion et le chacun pour soi, "Demain" apporte une réponse franche à la crise de nos valeurs. 

La séance sera suivie d'une discussion et du désormais incontournable brunch participatif ou chacun amène ce qu’il désire partager. 

Pascal Simon

Samedi 16 janvier 2016

17h30 An – Les délices de Tokyo (coup de cœur !) (VOst)

19h30 Repas

20h30 Notre Petite sœur (VOst)

Un repas japonais sera proposé entre les deux films

Forfait deux films et le repas 35.- (sans forfait repas 20.-)

Réservations conseillées au 079 797 26 15

Dimanche 31 janvier le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis du verre de l’amitié.

Le réalisateur de «Prud’hommes» s’interroge sur la notion de l’au-delà. Marchant avec son père dans un paysage alpin paradisiaque, il médite avec lui sur notre finitude et une «suite» possible.

Stéphane Goël alterne ce dialogue émouvant avec des témoignages de gens ordinaires qui, pour la plupart, sont «en attente de la fin» dans des maisons de retraite ou des centres de soins palliatifs.

Qu’ils soient chrétiens, musulmans, bouddhistes ou athées, tous expriment sans tabou leur vision de «l’après»… En résulte un documentaire d’une belle sérénité, très révélateur de notre condition! 

Vincent Adatte 

Coréalisateur du «Roi Lion» (1994), Roger Allers a eu la belle idée en ces temps troublés de porter à l’écran sur le mode du cinéma d’animation huit poèmes philosophiques de l’écrivain libanais Khalil Gibran. 

Sur une ile imaginaire, une petite fille fait la connaissance d’un poète prisonnier politique dont la sagesse fascine la population… 

Allers a demandé à huit cinéastes d’animation d’exception (dont Bill Plympton, Joann Sfarr et Tom Moore) d’illustrer la parole de Gibran. Le résultat s’avère d’une beauté renversante et accessible dès dix ans.

Vincent Adatte 

Réalisateur de comédies féroces, Jim McKay raconte dans «The Big Short» comment une bande d’opportunistes a parié contre l’économie américaine, avec des gains faramineux à la clef! 

Pour la première fois, un cinéaste américain traite sans ambages du scandale des «subprimes» qui, outre qu’il a ruiné d’innombrables ménages, a démontré l’abyssale bêtise des grandes banques. 

Jouée par une myriade de stars, visiblement ravies d’en être, la charge est violente, mais a aussi la fibre pédagogique. Bref, un véritable «délice d’initiés», comme l’a judicieusement titré le quotidien Libération!

Vincent Adatte

Adapté des livres d'images pour enfants publiés par Selina Chönz et Alois Carigiet en 1945, le nouveau film de Xavier Koller enchantera tous ceux que la montagne fait encore rêver. 

Lauréat de l’Oscar du meilleur film étranger en 1991 avec «Le Voyage vers l’espoir», Koller retrace avec fraîcheur les déboires du jeune Ursli qui vit en Engadine.

Pauvre Ursli! Après avoir perdu tous les fromages de la saison d’été, il se voit attribuer une clochette minable à la Chalandamarz, le charivari que les gosses mènent pour favoriser la repousse de l’herbe. Vexé, il va braver tous les dangers pour aller chercher un énorme toupin dans le chalet d'alpage… 

Adeline Stern

Divorcée et mère de trois enfants qu’elle doit élever seule, Joy Mangano (Jennifer Lawrence) ne désespère pas d’améliorer son ordinaire guère mirifique. 

Cette battante va y parvenir en inventant le «Miracle Mop», le balai à vapeur qui s’essore tout seul et la rendra milliardaire! Avec sa «serpillère magique», Joy constitue l’incarnation même du rêve américain, version féminine!

Faisant son miel d’une histoire vraie, le réalisateur new-yorkais David O. Russel («Happiness Therapy») en a tiré une comédie dramatique qui moque sans mépris l’idéal de réussite étasunien. 

Vincent Adatte 

Tiré des écrits de l’artiste (lus par Jean-Luc Bideau), le documentaire du cinéaste suisse Christian Labhart évoque la destinée fascinante du peintre Giovanni Segantini (1858-1899). 

Né en Italie, Segantini, outre qu’il est l’auteur d’une œuvre stupéfiante, dont les toiles s’arrachent aujourd’hui à prix d’or, a porté comme un fardeau grisant la passion de la vie.  

Anarchiste, sans-papiers, apatride, vivant en concubinage avec sa compagne et leurs quatre enfants, payant ni loyer, ni impôts, il est parti à la recherche du paradis perdu, dont il a tenté de restituer les reflets en Haute-Engadine! 

Vincent Adatte

Vendredi 22 janvier, le film sera suivi d’une discussion menée par Eric Hoesli en présence des réalisateurs et de précieux invités pour un grand moment d’histoire vivante! 

Les cinéastes Gabriel Tejedor et Enrico Pizzolato ont suivi l’artiste fribourgois André Sugnaux sur la «Trace», une route de sinistre mémoire!

Construite par les déportés des goulags de la Kolyma, elle conduit aux mines d’or où travaillèrent jusqu’à l’épuisement les innombrables victimes du stalinisme, et qui sont toujours exploitées.
Chemin faisant, l’artiste et sa jeune interprète saint-pétersbourgeoise rencontrent aux confins de la Sibérie orientale d’anciens prisonniers, des ex-gardiens, des anonymes qui luttent contre l’oubli de l’histoire… Une œuvre de mémoire d’une puissance rare! 

Vincent Adatte