Nicolas
L’étage du dessous
Contre argent comptant, Pătraşcu oriente le quidam dans le dédale administratif menant à l’obtention d’une plaque d’immatriculation. Un jour, en rentrant chez lui, ce quinquagénaire très placide perçoit les échos d’une dispute dans l’appartement du dessous.
Le lendemain, le corps d’une jeune femme y est retrouvé sans vie. Persuadé de la culpabilité de son voisin, Pătraşcu n’en informe pourtant pas la police et poursuit son train-train quotidien, malgré l’irruption du meurtrier dans sa vie…
Inspiré d’un fait divers, ce thriller atypique est signé par l’un des représentants les plus talentueux de la nouvelle vague roumaine… Fascinant de lucidité !
Vincent Adatte
Robinson Crusoé
La séance du samedi 25 juin est déplacée à 13h, en raison de la qualification de la Suisse pour les huitièmes de l’EURO !
Sur une île paradisiaque, un jeune perroquet qui rêve de découvrir le monde assiste à l’arrivée d’une étrange créature, un être humain répondant au nom de Robinson Crusoé.
Rescapé du naufrage de son bateau, cet homme s’essaye à l’exercice difficile de la survie en solitaire, mais sa maladresse est telle que certains des animaux qui peuplent l’île décident de lui venir en aide…
Réalisé par le coréalisateur du second épisode des aventures de Sammy, le Belge Vincent Kesteloot, ce film d’animation très pimpant adapte à l’intention des plus jeunes l’histoire du plus célèbre naufragé de la littérature.
Adeline Stern
Julieta
Pour son vingtième long-métrage, le réalisateur de «Parle avec elle» a adapté, en les mixant, trois nouvelles de la formidable romancière canadienne et Prix Nobel Alice Munro.
A la veille de quitter Madrid pour s’installer au Portugal, Julieta rencontre par hasard une amie d’enfance de sa fille unique qui ne lui a plus donné de nouvelles depuis douze ans. Elle apprend ainsi qu’elle vit en Suisse et est mère
de trois enfants. Et le passé de la rattraper, inéluctablement !
Refermant la parenthèse un brin futile des «Amants passagers», Pedro Almodóvar renoue avec les grands portraits de femmes, dont nous ressortons la gorge nouée par l’émotion…
Vincent Adatte
Warcraft : Le Commencement (3D)
Adapté d’un jeu vidéo au succès planétaire, ce «produit dérivé» constitue le troisième long-métrage de Duncan Jones, fils de David Bowie et surtout réalisateur de «Moon» (2009), un film de science-fiction fauché mais de très haut vol.
Tourné en images de synthèse et plus richement doté, «Warcraft» nous immerge dans un monde imaginaire qui sera sans doute familier aux accros des consoles de jeu.
La paix qui règne sur le Royaume d’Azeroth est menacée par une horde d’envahisseurs cornus aux canines impressionnantes, les Orcs. Ces redoutables guerriers ont fui leur monde en voie d’extinction pour en coloniser un autre. La confrontation semble inévitable, à moins que…
Adeline Stern
Un Besoin Pressant
Le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis d’un brunch participatif.
Réalisé dans le cadre du collectif Climage, dont font aussi partie Stéphane Goël et Fernand Melgar, le documentaire «Un besoin pressant» du réalisateur lausannois Alex Mayenfisch retrace de façon passionnante l’émergence d’une conscience écologique.
Au tournant des années 60, advient l’ère de la société de consommation, qui va permettre à une grande partie de la population suisse d’accéder à un niveau de vie encore jamais vu dans ce pays.
Las, cet âge d’or connaît bientôt son revers, infligeant à notre environnement des atteintes qui nous portent directement préjudice. Il en est ainsi avec l’eau, pourtant source de vie. Clairvoyants, quelques précurseurs s’en alarment…
Vincent Adatte
Angry Birds – Le Film (3D)
Ce film d’animation malicieusement incorrect est une adaptation d’un célèbre jeu vidéo casse-tête finnois, qui a ravi tous les possesseurs d’un smartphone guettés par l’ennui.
Bien sûr, l’action en a été étoffée. Balancer au lance-pierre des oiseaux sur des cochons verts, cela aurait été un peu court comme argument narratif…
Rassurons pourtant les fans : ils vont retrouver tous leurs volatiles caractériels favoris. Ceux-ci ont été mis au ban de la bonne société des oiseaux qui gazouillent, jusqu’au jour où d’abominables pourceaux ovivores viennent semer la pagaille…
Adeline Stern
À peine j’ouvre les yeux
L’action du premier long-métrage de la fille de Nouri Bouzid, l’un des cinéastes tunisiens les plus importants de sa génération, se déroule peu avant le printemps arabe qui va faire refleurir la démocratie à Tunis.
Farah vient d’obtenir son bac. Tandis que sa mère la somme de commencer des études de médecine, la jeune femme veut se vouer à la chanson à texte et donc à haut risque en cette période très surveillée…
Alors qu’elle se produit de façon de plus en plus clandestine avec son groupe, Farah suscite l’animosité de sa mère qui, pourtant, a eu une jeunesse très contestataire… Rarement une relation mère-fille n’a été rendue avec autant de sensibilité !
Adeline Stern
Edito - 28 avril 2016
Vertiges existentiels…
Je finissais le visionnage de Truth l’autre soir, et je me disais qu’il y a des expériences – tout perdre juste pour prouver qu’un personnage important (selon quels critères ?) a menti -, que je ne voudrais vivre pour rien au monde. C’est déjà si difficile de se retrouver, petits humanoïdes vulnérables, dans une société que nous n’avons pas choisie, avec des pro-ou-anta-gonistes dont nous dépendons ou qui dépendent de nous, mais dans laquelle, quoi qu’il en soit, nous ne contrôlons rien… Nous avons souvent bien du mérite d’aller jusqu’au bout de nos tâches (oui c’est juste le circonflexe sur le a, arrêtez de nous mettre des taches de sauce à tout bout de champ !) et de nos existences. C’est vrai que, contradictoirement, nous nous y accrochons à notre vie, même si elle finit mal… il faut croire que ses beaux côtés : coucher de soleil à Maubeuge, naissance du petit sixième, flocons de neige en mai… valent, eux, vraiment la peine d’être vécus… enfin, ça dépend de l’état d’esprit de chacun n’est-il pas ?
En conséquence, ce week-end, ne manquez pas Spotlight qui jette un éclairage tout aussi impitoyable que Truth sur nos dérives. Vous ferez passer ce léger goût d’amertume avec Le Chasseur et la Reine des glaces et notamment avec un mémorable couscous (surtout si c’est Adeline qui le fait) entre deux films sympas et attendrissants, Good Luck Algeria et La Vache. Dimanche 1er mai à 11h, un thème d’actualité vous sera proposé avec Le revenu de base, et à 17h30 Claire Simon vous présentera elle-même son film Le bois dont les rêves sont faits. Une expérience étonnante tournée au bois de Vincennes à la lisière de Paris.
La première semaine de mai balancera entre sujets lourds : Room, le 8 mai – une histoire de courage et de résilience, l’occasion de sortir votre maman pour sa fête… –, Zvizdan-Soleil de plomb – l’amour et ses multiples facettes –, Médecin de campagne – comment supporter la mort à venir ? – et légers : Le (nouveau) livre de la jungle dont on dit le plus grand bien ainsi que Adopte un veuf qui est une idée de base intéressante sauf s’il s’agit de remplacer une sainte, mes consœurs comprendront… La deuxième semaine de mai verra fleurir Captain America : Civil War suivi de Les Ogres, notre coup de cœur, une petite merveille autobiographique et du Dernier jour d’Ytzhak Rabin, un documentaire fascinant, qui nous apprendra tout ce qu’on veut bien nous faire savoir… mais c’est au moins ça.
Entre le 18 et le 22 mai, la neige aura fondu (peut-être), nous pourrons mettre nos pneus d’été pour amener les enfants à la Lanterne magique (avant-dernière séance de l’année si je ne m’abuse, pensez à prévoir votre inscription pour l’an prochain !) voir James ou la pêche géante même si c’est un peu tôt dans la saison des pêches ! Week-end un peu spécial avec Quand on a dix-sept ans le jeudi – Kacey Mottet Klein qu’on retrouvera avec plaisir – un film qui rappellera aux Sainte-Crix certains petits problèmes locaux. Votre cinéma préféré fera relâche le vendredi 20 mai mais vous vous enfoncerez de nouveau avec plaisir dans ses jolis fauteuils bleus le samedi 21 pour savourer Ratchet et Clank puis Welcome to Iceland, en présence de Félix Tissi son réalisateur, une comédie grinçante de vérités… Sera aussi présenté le dernier film d’Anne Fontaine, Les innocentes, un drame historique basé sur le beau sujet de la transcendance. Une nouvelle fois, un mois riche en découvertes… un immense merci à Adeline et à TOUS ceux qui travaillent dur derrière le rideau rouge pour notre plus grand plaisir !
Bons films !
Christina
Médecin de campagne
Après le grand succès d’« Hippocrate » en 2014, le réalisateur français Thomas Lilti reste dans le « domaine médical » avec ce très réussi « Médecin de campagne ».
Médecin dans un coin de la campagne normande, Jean-Pierre (François Cluzet) apprend qu’il est atteint d’un cancer. Tandis qu’il débute une chimiothérapie, un confrère de l’hôpital lui envoie Nathalie (Marianne Denicourt) pour le seconder et le soulager dans son travail.
D’abord réfractaire à la présence de cette consœur au caractère bien trempé, Jean-Pierre accepte peu à peu de dire sa souffrance et de se faire aider, tout en continuant à s’occuper de ses malades…
Vincent Adatte
Les Innocentes
Pour son quinzième long-métrage, Anne Fontaine nous revient avec un drame historique inspiré du journal d’une jeune médecin-chef en poste à l’hôpital français de Varsovie, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
Un soir, la jeune femme est appelée en catastrophe dans un couvent de Bénédictines, où elle découvre plusieurs sœurs sur le point d’accoucher, neuf mois après avoir été violées par des soldats soviétiques.
En conflit avec une mère supérieure accrochée à sa foi comme à une bouée, Madeleine accouche les enfants et encourage les religieuses à accepter leur instinct maternel… Un hommage à la vie « malgré tout », magnifié par la réalisatrice de « Mothers » !
Vincent Adatte