Nicolas
L’économie du couple
Depuis 2004 et « Folie Privée », le cinéaste belge Joachim Lafosse tourne des films dérangeants, mais toujours empreints d’une grande humanité, à l’exemple de l’impressionnant « A perdre la raison », tiré d’un terrible fait-divers.
Après « Les Chevaliers blancs » en 2014, inspiré de l’affaire de l’Arche de Zoé, Lafosse décrit de façon magistrale dans « L’économie du couple » la désintégration inéluctable d’un couple par l’argent.
Issue d’une famille fortunée, Marie (Bérénice Bejo) a épousé Boris (Cédric Kahn), avec qui elle a eu deux filles. C’est lui qui a réalisé la grande majorité des travaux de la maison qu’elle a achetée. Un jour, s’étant éloignés l’un de l’autre, ils décident de divorcer… La comédie anti-romantique par excellence !
Vincent Adatte
Maggie a un plan
À trente ans et des poussières, Maggie (jouée par la formidable Greta Gerwnig) mène une brillante carrière universitaire. Pour parfaire ce tableau, cette jeune célibataire décide de mettre un enfant au monde en ayant recours à un don de sperme.
Elle rencontre alors John (Ethan Hawke), un professeur d’anthropologie plutôt malheureux en ménage, qui abandonne son épouse manipulatrice (Julianne Moore) pour vivre à ses côtés.
Les années passent et Maggie finit par s’ennuyer dans son couple. Bien décidée à rendre John à son ex-femme, elle élabore alors un de ces plans « infaillibles » dont elle croit avoir le secret… Une subtile comédie de remariage douce-amère, dont les dialogues incisifs ne sont pas sans rappeler Woody Allen.
Adeline Stern
Ben-Hur (3D)
Publié en 1880 par l’écrivain Lewis Wallace, « Ben-Hur, un récit du Christ » est considéré comme le best-seller numéro 1 du XIXe siècle. Dès 1925, le cinéaste américain Fred Niblo l’a porté à l’écran avec Ramon Novarro dans le rôle titre.
En 1959, William Wyler en a tourné une version sonore trépidante où Charlton Heston conduit son char avec dextérité. Multi-oscarisé, le film de Wyler a connu un succès biblique avec près de quatorze millions d’entrées de par le monde !
C’est au tour du transfuge Timour Bekmambetov (Abraham Lincoln, chasseur de vampires, 2012) de narrer l’épopée de Judah Ben-Hur (Jack Huston), un prince accusé de trahison par Messala, son frère adoptif, officier de l’armée romaine… Et en 3D, s’il vous plaît !
Vincent Adatte
Des Musiciens déviants
Depuis 1885, le Schwyzerörgeli, ou accordéon schwytzois, rythme notre musique folklorique. Partout en Suisse, ses adeptes honorent cette version helvétique de l’accordéon diatonique à clavier, inventé en 1829 à Vienne.
Parmi eux, des créateurs de génie rompent les conventions pour renouveler voire réinventer ce folklore qui reste ainsi bien vivant. Dans le dialecte du canton de Schwytz, ils sont appelés les « fremdfötzelige Musikanten », en français : « les musiciens déviants » !
Dans son documentaire, le cinéaste Roger Bürgler tire le portrait de plusieurs de ces affranchis de l’accordéon, dont l’attitude frondeuse ne plaît pas à tout le monde… Fascinant et très musical !
Vincent Adatte
Frantz
François Ozon aime jouer avec les genres cinématographiques pour susciter le trouble, œuvrant aussi bien dans le drame psychologique feutré que dans la comédie grinçante ou encore le fantastique ordinaire…
Après « Angel », il réitère l’expérience du film historique avec une chronique amoureuse salvatrice. Dans une petite ville allemande, peu après la fin de la Première Guerre mondiale, Anna se rend quotidiennement sur la tombe de Frantz, son fiancé mort dans les tranchées de la Somme.
Un jour, la voilà qui rencontre Adrien, un jeune Français venu déposer des fleurs en souvenir de Frantz, son « ami allemand ». Au contact l’un de l’autre, ils retrouvent alors peu à peu leur joie de vivre, suscitant le rejet de leurs proches qui voient d’un très mauvais œil leur rapprochement…
Vincent Adatte
Nerve
Dans un futur très proche, Nerve est un jeu en ligne clandestin. Très en vogue sur le « DarkNet », il sépare le monde en deux catégories bien distinctes : d’un côté, des joueurs relèvent pour de l’argent des défis toujours plus périlleux ; de l’autre, la masse anonyme des voyeurs qui suit et commente leurs « exploits ».
Jolie ado intrépide, Vee (Emma Roberts) hésite à participer à Nerve dont elle doute de la légalité. Pressée par ses amis, elle finit par se lancer et accepte d’embrasser un inconnu. Elle est alors aspirée dans une spirale infernale de challenges décidés par les « voyeurs ».
À l’heure du phénomène Pokémon-go, ce thriller dystopique adapté du roman pour la jeunesse de Jeanne Ryan est assez vraisemblable pour donner le frisson !
Adeline Stern
Toni Erdmann
Oublié par le Jury du dernier Festival de Cannes, le troisième long-métrage de la réalisatrice allemande Maren Ade aurait mérité la Palme d’or. A quarante ans, elle a réussi un chef-d’œuvre de comédie loufoque dont les 2h45 passent comme en un éclair de génie.
Adepte de grosses blagues, Winfried croit sa fille Inès très malheureuse. Celle-ci travaille à Bucarest comme consultante pour une multinationale. Inquiet pour elle, Winfried s’invite dans la capitale roumaine…
Obnubilée par son travail, Inès a tôt fait d’éconduire cet hurluberlu aux manières imprévisibles. Tenace, Winfried réapparaît affublé d’une perruque invraisemblable. Devenu Tony Erdmann, business coach, il va s’efforcer de rétablir un lien avec sa fille… Salvateur !
Vincent Adatte
7 Déesses Indiennes en colère
Entre comédie sociale et mélodrame de haut vol, le cinéaste indien Pal Nalin (Samsâra) a suscité la controverse dans son pays avec le très féministe et résolument antisexiste « Sept Déesses indiennes en colère ».
Actives, indépendantes et luttant pour leur liberté, sept femmes se réunissent à Goa pendant une semaine dans la maison de l’une d’entre elles, Frieda. Ne s’étant plus vues depuis longtemps, elles ont mille et une choses à se raconter.
Dans une intimité protectrice, elles évoquent leurs rêves, leurs doutes, leurs secrets, jusqu’au moment où Frieda leur annonce qu’elle va se marier. Un portrait en coupe fascinant de la condition féminine en Inde où le viol est un fléau encore par trop toléré…
Adeline Stern
Star Trek – Sans limites (3D)
Relancée sur grand écran en 2009, la saga « Star Trek » est redevenue nettement plus excitante sous la houlette du producteur et réalisateur J.J. Abrams. Accaparé par « Star Wars », Abrams a dû laisser les manettes de cette treizième téléportation à Justin Lin, commis jusque-là aux cascades de « Fast and Furious ».
Mais ce dernier a eu la bonne idée de s’attacher les services de l’acteur Simon Pegg au scénario. En plus de reprendre de façon savoureuse le rôle du légendaire Scotty, l’auteur du mythique « Le dernier pub avant la fin du monde » injecte à cet épisode une dose de dérision bienvenue !
Le spectateur peut donc embarquer en toute confiance à bord de l’Enterprise parti pour une mission de reconnaissance « sans limites »
Adeline Stern
Peter et Elliott le Dragon (3D)
Sorti en salles avec un succès relatif en 1977, « Peter et Elliott le dragon », conte fantastique mâtiné de comédie musicale, combinant prises de vues réelles et animation, s’est imposé avec le temps comme un grand classique Disney.
Cette toute nouvelle mouture délaisse l’animation au profit d’effets spéciaux très spectaculaires. L’action qui se déroulait au début du vingtième siècle a été transposée dans les années 1980.
Sculpteur sur bois, le vieux Meacham (Robert Redford) abreuve les enfants d’histoires de dragons qu’il prétend avoir croisés dans sa jeunesse, jusqu’au jour où sa fille Grace (Bryce Dallas Howard), garde-forestière de son métier, découvre dans la forêt un petit garçon qui jure être l’ami de l’un de ces monstres ailés crachant parfois du feu…
Vincent Adatte