Dimanche 26 octobre, à 17h ce film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis d’un apéritif…

Quatre ans après avoir été largué par sa copine, Sami (Baptiste Gilliéron), un jeune chanteur de country, rencontre Julia (Julia Faure) à une station-service. Sous le charme, ils décident de vivre en couple. Les années passent. Lassée par l’état d’adolescence prolongé qui affecte son compagnon, Julia lui propose de faire une pause.

Désemparé, Sami va demander conseil à Fernand (André Wilms), un vieil ami confiné dans un EMS, qui, à l’occasion, l’accompagne à la guitare dans ses concerts. Alcoolique, ex-séducteur (comme le révélera un gag savoureux à la fin du film), Fernand lui donne moult conseils désuets sur la meilleure façon de reconquérir sa belle, que Sami tente en vain de mettre en pratique…

Eclairée par le chef-opérateur d’Aki Kaurismäki, Timo Salminen, le premier long-métrage du Lausannois Mathieu Urfer est une vrai-fausse comédie romantique, nantie d’un protagoniste glandeur, dont l’indécision délicieusement inactuelle possède des vertus comiques très peu communes.

Vincent Adatte

Dimanche 19 octobre à 20h30, le film sera suivi d’une discussion avec la réalisatrice.

Née en 1980 à Antalya, en Turquie, dans une famille de militants communistes convaincus, la jeune réalisatrice Ufuk (espoir en turc) Emiroglu a vécu son enfance et son adolescence en exil à La Chaux-de-Fonds, confrontée à un père qui s’est par trop laissé bercé d’illusions…

En interrogeant sa famille et plus particulièrement ce père qui a trahi les idéaux du passé, la réalisatrice mène une quête identitaire passionnante, de la Turquie des années soixante-dix vers la Suisse du 21e siècle, en passant par une révolution inachevée, l’exil, la prison, l’alcool, un Club Med pour hippies égarés, une disco révolutionnaire et l’invention du soi-disant mouvement perpétuel.

En résulte une mosaïque cinématographique qui jongle librement entre documentaire, fiction et animation. Avec, à la clef, un grand film-exorciste traversé d’éclats d’humour tendre et féroce, histoire de faire le deuil des espoirs de jadis!

Vincent Adatte

Dimanche 19 octobre à 18h, le film sera suivi d’une discussion avec les réalisateurs puis d’un buffet et de Mon père, la révolution et moi.

Sœur de l’actrice Natacha Koutchoumoff, la journaliste culturelle Lisbeth Koutchoumoff a coréalisé avec le réalisateur Wolgrand Ribeiro un premier long-métrage documentaire passionnant, qui nous ramène de façon poignante au temps béni où Kaboul chantait et dansait…

Beau-père de la cinéaste, Ustad Arman est un célèbre musicien afghan. Après deux décennies d’exil passées en Suisse, il revient à Kaboul pour participer en tant que juré à «Afghan Star», une émission de télé-réalité musicale extrêmement populaire en Afghanistan.

Peiné par la situation dramatique qui prévaut actuellement là-bas, cette ancienne vedette de la pop music afghane, aujourd’hui âgé de septante-huit ans, accepte de faire ce long voyage dans le passé. C’est qu’il conserve un rêve au fond de son cœur, celui de voir la musique réhabilitée dans son pays natal, tout comme son tube «Djawâni Am» («Ma jeunesse»), l’un de ses tubes d’antan…

Vincent Adatte

A l’ère victorienne, une petite communauté clandestine survit dans les souterrains de la ville de Cheesebridge. Ce sont les «Boxtrolls», d’attachantes créatures considérées à tort comme des monstres. Pourvus de cartons recyclés, qui leur servent de carapace, ces êtres déclassés collectent les détritus mécaniques, jusqu’au jour où un infâme dératiseur menace leur fragile existence… Un film d’animation anti-préjugé, dû aux producteurs de «Coraline»!

Adeline Stern

A la suite d’un accident survenu dix ans auparavant, Christine Lucas (Nicole Kidman) est atteinte dans sa mémoire: chaque nuit, elle oublie tout, et chaque matin, Ben (Colin Firth), inlassablement, lui rappelle ce passé envolé et son amour intact… Alors que son mari est parti travailler, Christine reçoit l’appel d’un homme qui prétend être son psychiatre et la suivre pour son amnésie, à l’insu de Ben… Un thriller psychologique du genre implacable!

Adeline Stern

Jeudi 16 octobre à 20h00 en VF, Samedi 18 octobre à 21h00 en VO sous-titrée

En été 1984, le Syndicat national des mineurs entre en conflit avec Margaret Thatcher, la Dame de fer. Un groupe d’activistes gay et lesbien décide de venir en aide aux familles des mineurs en grève en organisant une collecte dans le cadre de la Gay Pride de Londres. Las, le Syndicat rechigne a accepter les dons de gens qu’il juge trop «différents», pour ne pas dire plus…

Mais les jeunes activistes persistent dans leur volonté de faire acte de solidarité et décident d’attribuer directement l’argent récolté aux personnes intéressées. Après quelques coups de téléphones infructueux, ils finissent par tomber sur des esprits un brin plus ouverts (des femmes) habitant un petit village minier du pays de Galles…

Dans la lignée de «Full Monty», «Calendar Girls» et autre «Billy Elliot», le film de Matthew Warchus est un vrai «feelgood movie» aux accents de comédie musicale, qui tire toute sa saveur d’une confrontation entre deux communautés a priori très peu compatibles!

Vincent Adatte

Venu de la musique, Bertrand Bonello a signé des films majeurs comme «Le Pornographe», «De la guerre», chronique d’une secte hédoniste et, bien sûr, «L’Apollonide: Souvenirs de la maison close», plongée dans un bordel à l’aube du XXe.

Le sixième long-métrage de l’un des cinéastes français parmi les plus passionnants du moment couvre une décennie de la vie du couturier Yves Saint Laurent (1936-2008), soit la période-clef qui va de 1967 à 1976, révélatrice selon Bonello de trois états très différents de son protagoniste: le jeune créateur en état de grâce, la star et la marque déposée YSL, soit la métamorphose de l’artiste en produit manufacturé.

A la façon d’un Marcel Proust, que le créateur de la robe «Mondrian» admirait profondément, Bonello évoque cette transmutation en jouant avec les époques, avec le concours de deux acteurs d’exception, Gaspard Ulliel (Saint Laurent jeune) et Helmut Berger (pour les années de vieillesse prématurée) qu’il a extirpé de sa retraite «viscontienne».

Vincent Adatte

Formé au théâtre, le Britannique Jonathan Glazer a réalisé des clips musicaux, avant de tourner «Sexy Beast» (2000), un film de gangsters décalé. Après «Birth» (2004), un mélodrame déjanté où Nicole Kidman se retrouvait face à un gamin jurant être la réincarnation de son mari décédé, il nous propose aujourd’hui «Under the Skin», un film fantastique fascinant d’intelligence!

Une extraterrestre incarnée par Scarlett Johansson sillonne les rues d’Edimbourg, séduit des passants et les perd dans le noir… Adapté du roman de SF homonyme, «Under the Skin» («Sous la peau») alterne des scènes réalistes et expérimentales, qui font naître des émotions quasi plastiques, révélant à merveille l’attraction du personnage et de l’actrice.

Jouant avec les genres, de la science-fiction à l’horreur, le film se veut novateur, sensuel, métaphysique, et surtout très peu consensuel, bref très loin de la bonté du E.T. de tonton Spielberg… Une révélation!

Vincent Adatte

Dimanche 5 octobre à 11h le film sera suivi d’une discussion puis d’un brunch.

Discipline indienne visant à libérer l’âme de sa condition par un ensemble de pratiques corporelles et psychiques, le yoga est aujourd’hui pratiqué par des dizaines de millions de personnes. Historiquement, l’une des formes modernes du yoga remonterait au début du XXe à l’inspiration d’un érudit indien nommé Sri Tirumalai Krishnamacharya (1888-1989).

Composé d’images d’archives très rares et de reconstitutions stupéfiantes, «Le Souffle des Dieux» de Jan Schmidt-Garre renoue avec l’histoire peu connue et les enseignements du maître. A travers les pratiques de ses disciples et de sa famille, le film explore toute la diversité du yoga et remonte aux origines… jusqu’à l’ancien royaume de Mysore!

Spécialiste de musique classique à laquelle il a déjà consacré plusieurs documentaires, le réalisateur allemand Jan Schmidt-Garre s’éloigne pour la première fois de son domaine de prédilection pour cerner la genèse du yoga moderne, discipline qu’il pratique lui-même assidument depuis des années.

Adeline Stern

Samedi 4 octobre le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis du verre de l’amitié.

Avec «L’Abri», le cinéaste suisse d’origine espagnole Fernand Melgar conclut une trilogie documentaire reflétant de la Suisse une image complexe. Fort de la pudeur qui le guide depuis toujours, le réalisateur de «La Forteresse» et de «Vol spécial» investit un nouvel espace confiné, véritable creuset des aspirations contradictoires de notre société.

Géré par le Service social de la Ville de Lausanne, l’Abri est un centre d’hébergement ouvert aux sans-abri pendant les nuits d’hiver. Chaque soir, une multitude démunie composée de Roms, de «working poors» (dont beaucoup d’Européens venus de pays en crise) et de sans-domicile-fixe se presse à ses portes. Las, seuls cinquante d’entre eux peuvent être admis.

Débute alors un tri des pauvres hallucinant dont s’acquitte tant bien que mal le personnel du centre, en privilégiant les enfants, les femmes et les vieillards… Procédant par immersion, s’abstenant de tout commentaire, Melgar restitue sans fard ni acrimonie cette charité bien mal ordonnée.

Vincent Adatte