lundi, 30 novembre -0001 01:00

De battre mon cœur s’est arrêté

Le quatrième long-métrage de Michel Audiard constitue le «remake» d’un film américain culte des années septante, Fingers (1977) de James Toback, sorti en France sous le titre Mélodie pour un tueur…

A trente ans, Tom (Romain Duris) magouille dans l’immobilier parisien, à l’image de son père (Niels Arestrup), promoteur véreux exemplaire. Derrière cette vaine agitation, il y a une fêlure, celle causée par la mort de sa mère, pianiste concertiste de talent, qui a tenté de lui transmettre sa passion. Un jour, Tom se met en tête de passer une audition. Après avoir essuyé les quolibets méprisants des professionnels du conservatoire, il se fait conseiller par Miao-lin (Linh-Dan Pham), une jeune pianiste chinoise virtuose vivant dans la clandestinité…

Après Regarde les hommes tomber (1994), Un héros très discret (1996) et Sur mes lèvres (2001), Audiard atteint les sommets avec cette méditation convulsive sur l’échec et le désir de rachat. D’une âpreté parfois terrible, De battre mon cœur s’est arrêté sonne incroyablement juste, au rythme implacable d’une fugue de Bach.

Vincent Adatte

Avec Emmanuelle DEVOS, Romain DURIS, Aure ATIKA * Age légal 14 ans / suggéré dès 16 ans
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Shall We Dance

La danse de salon comme antidote à la morosité… Monsieur Clark (Richard Gere) est un avocat quinquagénaire qui mène une vie monotone. Il a pourtant tout pour être heureux: une femme aimante (Susan Sarandon), des enfants charmants, un travail plaisant, une situation financière enviable. Bref, Monsieur Clark répond à tous les critères du rêve américain, c’est là sans doute l’origine du vide qu’il ressent confusément, mais dont il n’arrive pas à saisir la cause profonde.
Prenant comme chaque jour le métro (aérien), il remarque à la fenêtre d’une école de danse une jeune femme au regard mélancolique (Jennifer Lopez). A la fois intrigué et attiré, Monsieur Clark s’inscrit alors au cours de Madame Mitzi, dans l’espoir de se rapprocher de l’inconnue aperçue du métro. Cette dernière s’appelle Paulina et est une professeure de salsa particulièrement séduisante…
Version américanisée d’un film japonais récent, qui faisait une plus grande part à la description sociale, le cinéaste anglais Peter Chelsom renoue de façon heureuse avec l’esprit des comédies de l’Âge d’Or hollywoodien. Le «happy end» s’avoue de circonstance, la morale est sauve, qu’importe, car l’on ressort de la salle heureux et le cœur confiant… Un film à voir en couple ou en solitaire rêveur, avant d’aller au bal.

Claude Massard

Avec Richard GERE, Jennifer LOPEZ, Susan SARANDON * Age légal 7 ans / suggéré dès 12 ans
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Va, Vis et Deviens

Projeté dans le cadre de la Journée des réfugiés, ce film sera suivi, dimanche 12, d’une discussion sur le thème de l’appartenance ainsi que d’une collation.

En 1984, des centaines de milliers d’Africains issus de vingt-six pays dévastés par la famine se meurent dans des camps de fortune établis au Soudan. Parmi eux se trouvent des milliers de juifs éthiopiens (falashas) qui ont fui le régime pro-soviétique et totalitaire de Mengistu. Depuis leurs montagnes, ils se sont rendus à pied dans un pays musulman où ils doivent impérativement cacher leur identité juive! Avec l’appui logistique des Etats-Unis, Israël monte alors l’opération «Moïse» pour sauver les «falashas» en leur faisant gagner la «Terre Promise» via un pont aérien… C’est dans le contexte de cette répétition dramatique de l’exode qu’une mère chrétienne incite son fils de neuf ans à se déclarer juif pour le sauver de la famine… Emmené en Israël, l’enfant est adopté par une famille séfarade de Tel-Aviv. Vivant sous le prénom d’emprunt de Shlomo, il vit dans la terreur que l’on découvre qu’il n’est ni juif, ni orphelin, mais seulement noir! Avec une sensibilité extraordinaire, le cinéaste réussit à faire de ce sujet très délicat un plaidoyer admirable en faveur de la (sur)vie, au-delà des différences religieuses. A méditer les yeux grand ouverts !

Francine Pickel

Avec Roschdy ZEM, Yaël ABERCASSIS * Age légal 14 ans / suggéré dès 14 ans * VO sous-titrée
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Star Wars: Episode 3

Après une campagne intergalactique qui aura duré près de trente ans, George Lucas boucle une saga qui aura bouleversé les règles du cinéma populaire. Pour les non-initiés, rappelons que le réalisateur de American Graffiti (1973) a commencé par le milieu avec La guerre des étoiles (1977), L’empire contre-attaque (1980) et Le retour du Jedi (1983) qui achève la série. Pour mémoire, on y voyait le jeune Luke Skywalker mettre un terme à un roman familial pas piqué des vers, puisqu’il triomphait des forces du Mal incarnées par son propre père! A l’aube du deuxième millénaire, Lucas a remis la compresse. Décidé à faire la lumière sur cette filiation abominable, l’inventeur du merchandising intersidéral revient en arrière et rajoute trois épisodes qui nous apprennent comment Anakin Skywalker, père de Luke, a passé du côté de la force obscure et endossé la bure sinistre de Darth Vador. Après La menace fantôme (1999) et L’attaque des clones (2002), La revanche des Sith nous fait donc assister à la défaite spectaculaire mais provisoire des forces du Bien. En filigrane, Lucas décoche aussi quelques flèches à Bush Junior: plus d’une fois, et notamment à Cannes, le cinéaste a déclaré qu’il a voulu montrer comment une démocratie peut se transformer en dictature!

Vincent Adatte

Avec Hayden CHRISTENSEN, Ewan MCGREGOR, Natalie PORTMAN * Age légal 12 ans / suggéré dès 12 ans
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Kingdom of Heaven

Ridley Scott nous en met plein la vue avec une épopée grandiose, bruissante de batailles étourdissantes qu'il filme de l'intérieur, comme il l'avait fait pour Gladiator. Cette superproduction spectaculaire et visuellement très réussie va comme un gant à Orlando Bloom (Le Seigneur des Anneaux, Troie...) qui excelle en chevalier aussi droit et pur que son épée. Le compliment vaut aussi pour la belle Eva Green (Les Innocents), resplendissante dans le rôle d’une mystérieuse Princesse de Jérusalem.
En 1180, entre la deuxième et la troisième croisade, une paix fragile règne à Jérusalem dont les habitants chrétiens, musulmans et juifs s’efforcent de coexister pacifiquement. En France, Balian n'est qu'un forgeron lorsque Godefroy d'Ibelin, un baron au service du Roi de Jérusalem, lui apprend qu'il est son père et l'emmène avec lui en Terre Sainte. Las, Godefroy meurt prématurément. Seul contre tous, Balian l’intègre va tenter de sauvegarder la paix du «Royaume des Cieux», malgré son inexpérience…
Oyez ! Enfilez votre armure, nobles spectateurs, parez-vous de vos plus beaux atours, gentes spectatrices et hastez-vous tous et toutes au Royal pour vous y divertir!

Pascal Maeder

Avec Orlando BLOOM, Liam NEESON, David THEWLIS * Age légal 12 ans / suggéré dès 14 ans
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Que Sera ?

Le Centre de Soins et de santé communautaire du Balcon du Jura (CSSC) et le Cinéma Royal de Ste-Croix, présentent en avant première, Jeudi 02 juin à 19h30, le film « Que Sera ?» de Dieter Fahrer, en présence du réalisateur.
Séance offerte à la population ! Le film sera suivi d’un débat animé par le Dr Daher (médecin chef du CSSC) et d’une petite collation.

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Dans la lignée de Etre et avoir de Nicolas Philibert, Que sera? est un modèle de documentaire. Le réalisateur bernois Dieter Fahrer y décrit une maison de retraite à nulle autre pareille: située dans le même immeuble qu’une garderie d’enfants, elle permet à ses résidents d’entretenir en toute spontanéité un lien salvateur, sinon consolateur, avec les plus jeunes d’entre nous.
Avec une pudeur remarquable, le cinéaste a su s’effacer devant son sujet, mais il ne s’est pas abandonné pour autant à une vision angélique du «quatrième âge». Sans porter de jugement, Fahrer met aussi le doigt sur l’indifférence sociale qui est à l’origine de la création de ce genre d’établissement. C’est ainsi qu’une vieille dame débordante de joie de vivre arrive à Schönegg pour y faire un séjour de «juste» quelques semaines. C’est du moins ce qu’elle croit…
Entre rires et larmes, Que sera? est une œuvre d’une rare sensibilité qui nous concerne tous et toutes au premier chef. Demain, nous aussi, nous serons vieux… A souligner que Dieter Fahrer sera présent parmi nous à la séance du jeudi 2 juin. L’entendre parler de son film est un véritable enrichissement. Cela n’a rien d’étonnant de la part d’un auteur qui considère le cinéma comme un art du partage! Je puis vous assurer que la rencontre de cet homme empli d’humanité est déjà une raison suffisante pour se rendre au Royal ce soir là !

Adeline Stern

Documentaire * VO sous-titrée
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Mon petit doigt m’a dit

En rendant visite à leur tante Ada, pensionnaire d’une tranquille maison de retraite, Bélisaire (André Dussollier) et sa femme Prudence (Catherine Frot) font la connaissance de Madame Rose Evangelista (Geneviève Bujold), une vieille femme un peu folle, qui parle de lait empoisonné et d’un enfant emmuré dans la cheminée. Piquée par la curiosité, Prudence laisse libre cours à son imagination débordante. Quelques jours plus tard, l’étrange Madame Evangelista conforte son soupçon, en disparaissant mystérieusement, sans laisser de traces…
Mon petit doigt m’a dit est librement inspiré d’un roman tardif d’Agatha Christie, publié en 1968. Le réalisateur français Pascal Thomas en a tranposé l’intrigue «very british» à Aix-les-Bains, de nos jours. Il s’agit d’un gage de qualité, car c’est la première fois que les ayant-droits de l’œuvre de la romancière ont accordé pareille faveur à un cinéaste! Auteur discret de comédies souvent très réussies, Thomas a su parfaitement ménager le suspense, tout en nous gratifiant des dialogues plein d’esprit dont il a le secret… Que l’enquête commence!

Sylvie Johner

Avec Catherine FROT, André DUSSOLLIER, Geneviève BUJOLD * Age légal 12 ans / suggéré dès 12 ans
lundi, 30 novembre -0001 01:00

xXx 2

Si vous aimez l’action «made in Hollywood», xXx 2: The Next Level vous fera frémir d’aise. Cette suite, qui en n’est pas vraiment une, commence de façon ordinaire, comme souvent dans les films d’espionnage: une jolie fermette dans une riante prairie, le tableau semble idyllique, mais ne vous y fiez pas… Badaboum, un commando fait irruption et pulvérise la bâtisse qui abritait en réalité les locaux secrets de la redoutable NSA!
Seul Augustus Gibbons (Samuel L. Jackson) en réchappe et active la procédure d’urgence. Il est grand temps d’engager un nouvel agent xXx pour sauver le monde… Eh oui, l’invincible Xander Cage (Vin Diesel) nous a fait faux-bond. Grâce à un scénario très arrangeant, c’est un nommé Darius Stone (Ice Cube) qui reprend le flambeau. Personne n’y perd au change, car la star du hip-hop compose un personnage de dur à cuire très crédible.
Tourné par le cinéaste d’origine maori Lee Tamahori, qui était déjà l’auteur d’un excellent James Bond (Meurs un autre jour), ce festival pyrotechnique tente de redonner du souffle au genre.

Nicolas Chevalley

Avec Ice CUBE, Michael ROOF, Scott SPEEDMAN * Age légal 14 ans / suggéré dès 14 ans
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Les Locataires

Avec Lee SEUNG-YEON, JAE HEE, Kwon HYUK-HO
Age légal 12 ans / suggéré dès 16 ans

Ce film novateur et audacieux démontre une fois de plus que la Corée du Sud constitue l’une des cinématographies les plus excitantes et créatives du moment. L’étonnant Kim Ki-duk en est incontestablement l’un des chefs de file.

Né en 1960, l’auteur du très apprécié Printemps, été, automne, hiver… et printemps (2003) a mené une vie très mouvementée (il fut tour à tour voyou, garde-côte, moine et peintre) avant d’entamer une carrière cinématographique très prolifique. Dès 1996, il tourne en effet régulièrement deux films par année qui frappent à chaque fois par leur profonde originalité. Histoire d’amour des plus singulières, Les Locataires ne fait pas exception…

Avec une douceur qui ajoute à l’étrangeté de la situation, Kim Ki-duk raconte les tribulations d’un jeune homme qui s’introduit dans les villas et appartements dont les propriétaires sont partis en vacances. Bien loin d’être un cambrioleur, il joue aux fées du logis, jusqu’au jour où il débusque, terrée dans l’un de ses refuges provisoires, une jeune femme battue par son mari. Ces deux êtres à part nouent alors une passion silencieuse, illimitée, à toute épreuve. Fantastique, dans les deux sens du terme !

Adeline Stern
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Brice de Nice

Avec Jean DUJARDIN, Bruno SALOMONE, Clovis CORNILLAC
Age légal 7 ans / suggéré dès 12 ans

Eternel ado de presque trente ans, Brice a adopté un «style» censé exprimer son être essentiel, son moi profond, son véritable vécu intrinsèque. Il est devenu un «surfeur», «winner» ascendant «snowboarder». Comme Bodhi, le personnage interprété par Patrick Swayze dans Point Break, Brice attend la vague, «sa» vague, mais à… Nice! Personne pourtant ne se risque à se moquer de lui: redoutable bretteur du langage, Brice s'est fait une spécialité de «casser» tout et tout le monde par la seule grâce de ses réparties verbales. Eh oui, notre surfeur de la Côte d’Azur est le plus grand des «casseurs»…

Dès 1995, Jean Dujardin s’est inspiré d’un copain de classe pour créer Brice de Nice, personnage-phare de ses premiers spectacles. En exclusivité pour Le Royal, Dujardin en révèle la genèse : «Au niveau de son style (prononcer «staïle»), la perruque blonde s'est imposée tout de suite. Pareil pour l'espèce de fausse dent au cou et le tee-shirt bien jaune et bien moulant que j'ai acheté dans un magasin de fringues de filles. Un copain des beaux-arts a eu l'idée d'y inscrire le prénom avec la typo de Nike, ce qui faisait extrêmement prétentieux...»
Vraiment particulier, inclassable et de ce fait impossible à décrire, l’humour de Brice de Nice fera «kiffer grave» tous ceux et toutes celles qui sont littéralement rongés par les problèmes existentiels… Est-ce votre cas?

Adeline Stern
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