Le cadavre de la femme très distinguée du premier patron de France est retrouvé dans une cité plutôt mal famée, qui plus est aux abords d’un tripot clandestin! Chargé de l’enquête, François Monge (Laurent Laffite), inspecteur en chef à la Criminelle, est contraint de collaborer avec Ousmane Diakhaté (Omar Sy), flic à la Financière, un banlieusard aux méthodes et répliques de rappeur.

De l’autre côté du périph aux beaux quartiers, ce couple apparemment très mal assorti mène alors des investigations hautes en couleur où les plus crapuleux ne seront peut-être pas ceux que l’on croit…  Le deuxième long-métrage du réalisateur français David Charhon est une comédie sociale qui joue habilement sur les contraires, histoire de tordre le cou à certains clichés en vogue.

Valant surtout pour ses dialogues qui font souvent mouche, cette parodie de série télé à la française s’avère très plaisante à suivre et est bien loin d’être idiote!

Vincent Adatte

Samedi 12 janvier, lors de la soirée spéciale de cinéma kurde, ce film sera projeté en présence de son réalisateur et précédé du documentaire « Témoignages de guerre » et d’un buffet.

Septième film de son auteur, «La Tempête» est un long-métrage de fiction nourri de la réalité et des rêves d’une jeunesse turque qui refuse de se fondre dans le moule… Venu de sa campagne, Cemal entre à l’université d’Istanbul. Désireux de s’extraire de sa solitude et de l’anonymat de la grande ville, il adhère à un groupe de jeunes étudiants subversifs, dont il devient peu à peu l’un des membres les plus actifs, rêvant de passer à l’action, pour changer le monde…

Adeline Stern

Samedi 12 janvier, lors de la soirée spéciale de cinéma kurde, ce documentaire sera projeté en présence de son réalisateur et suivi d’une discussion, d’un buffet, puis du film « La Tempête ».

Photographe et cinéaste établi à Istanbul, Sami Solmaz a tourné un documentaire sur un conflit qui dure depuis bientôt trente ans et dont personne ne parle dans une Turquie sous l’emprise d’un pouvoir contrôlant la plupart des médias… Solmaz brave cet interdit en recueillant comme tout journaliste digne de ce nom devrait le faire les témoignages de ceux qui ont approché ou qui vivent au quotidien cette guerre fantôme qui ne dit pas son nom. Essentiel!

Adeline Stern

Cinéaste virtuose capable de varier les genres et les registres de façon admirable, le réalisateur de «Tigre et dragon», «Le secret de Brokeback Mountain» et «Lust, Caution», nous impressionne une fois de plus!

A l’instar de Scorsese avec «Hugo Cabret» (2011), le cinéaste taïwanais transcende aujourd’hui la 3D par le biais de la profondeur de champ et plonge le spectateur dans une aventure pour le moins extraordinaire! Adapté d’un best-seller très convoité,  «l’Odyssée de Pi» raconte l’histoire d’un jeune Indien qui embarque pour le Canada à bord d’un cargo censé le transporter vers une nouvelle vie.

Accompagné de sa famille, dont son père, directeur du zoo de Pondichéry, qui a emmené quelques animaux avec lui, Pi voit hélas son bateau sombrer et se retrouve dans une barque, avec pour unique autre rescapé, un tigre du Bengale… S’ensuit un déferlement magique et visuel encore jamais vu, qui mêle baleines, lémuriens, méduses et poissons volants… Fascinant!

Adeline Stern

Présenté en clôture du dernier festival de Cannes, «Thérèse Desqueyroux» est le dernier film de Claude Miller, disparu en avril dernier, peu après en avoir terminé le montage. Cinéaste de l’intime, cet ancien directeur de production de François Truffaut a souvent décrit la rébellion de personnages féminins mémorables.

Tiré du roman de François Mauriac, son dix-septième long-métrage sort ainsi à titre posthume. Dans les années vingt, Thérèse Larroque (Audrey Tautou) devient Madame Desqueyroux à la suite d’un mariage arrangé. Mais la jeune femme est peu à peu asphyxiée par un univers bourgeois qui la réduit au rôle d’épouse docile dans un milieu étriqué et conformiste…

Envers et contre tout, Madame Desqueyroux est pourtant résolue à vivre pleinement sa liberté, jusqu’à commettre l’irréparable… A la faveur d’un suspense à combustion lente digne d’un Alfred Hitchcock, l’auteur regretté de «Garde à vue» nous embarque pour la dernière fois dans le récit introspectif d’une femme rebelle.

Vincent Adatte

A l’origine, Tolkien avait imaginé le conte de «Bilbo le Hobbit» pour divertir ses enfants. Publié sous la forme d’un roman en 1937, cet ouvrage de «fantasy» obtint un tel succès critique que l’écrivain en conçut une suite intitulée «Le Seigneur des anneaux».

Peter Jackson aura accompli l’exact contraire. Fort des oscars et des milliards engrangés par les exploits de la Communauté de l’anneau, le cinéaste néo-zélandais s’est décidé à porter à l’écran la préquelle fondatrice des Hobbits, d’abord au seul titre de producteur, puis aussi comme réalisateur, après le désistement du Mexicain Guillermo del Toro qui devait s’acquitter de la tâche.

Vieillard vénérable, Bilbon Scaquet couche ses souvenirs de jeunesse sur le parchemin, relatant comment, soixante ans auparavant, il a été embarqué par le Magicien Gandalf dans une épopée des plus risquées, en vertu de ses soi-disant talents de cambrioleur… Le premier volet d’une nouvelle trilogie appelée à devenir légendaire!

Vincent Adatte

Lauréate de l’Oscar du meilleur film étranger avec «Revenge» en 2011, la réalisatrice danoise Susan Bier a pris depuis quelques années une stature internationale, au point qu’Hollywood lui fait les yeux très doux!

Ecrit par son compatriote Anders Thomas Jensen (par ailleurs réalisateur de l’excellent «Adam’s Apple»), son treizième long-métrage est une comédie romantique aux accents parfois très grinçants. A peine remise d’une chimiothérapie, Ida (Trine Dyrholm) surprend son mari avec une jeune fille en pleine santé. En dépit de son moral chancelant, la quinquagénaire meurtrie persiste cependant à se rendre en Italie, sur la sublime côte amalfitaine, où sa fille va se marier à grand frais.

C’est le père de son futur gendre, un chef d’entreprise veuf et plutôt désagréable, qui allonge presque toute la monnaie! De façon surprenante, Phillip (Pierce Brosnan) et Ida vont pourtant éprouver un sentiment de mutuelle attraction, bientôt irrésistible…

Vincent Adatte

A découvrir en famille, le premier long-métrage de Jean-Christophe Dessaint est un dessin animé d’aventures comme on n’en fait plus! Encensé par la presse française, «Le jour des corneilles» a l’ambition de raconter aux enfants une histoire de grandes personnes, en alliant naturalisme et fantaisie.

Le fils Courge vit dans la forêt. Elevé par son père, un colosse qui a tout de l’ogre, le gamin a l’interdiction absolue d’en sortir. Ignorant de la société dite «civilisée», il grandit au sein de la nature à l’état presque sauvage, en compagnie de fantômes très placides. Mais voilà que le père Courge se blesse très gravement…

Evoquant Miyazaki pour la manière poétique dont il évoque les âmes disparues, le cinéaste a réussi un prodige graphique qui emprunte à la grande tradition picturale, sans pour autant figer son propos… Enfin, la voix du médecin de campagne humaniste sera familière aux cinéphiles, puisqu’il s’agit de celle du regretté Claude Chabrol, ici dans son dernier «rôle».

Adeline Stern

Présenté hors compétition au dernier festival de Venise, le nouveau film très attendu du cinéaste belge Frédéric Fonteyne («Une liaison pornographique», «La femme de Gilles») se présente comme une tragicomédie carcérale qui finit en ode à la liberté absolue.

Alice (Anna Paulicevich) fréquente assidûment les parloirs d’une prison. Elle y visite en alternance Fernand (Sergi Lopez) et Dominic (Jan Hammenecker), deux hommes qu’elle aime toujours, car l’un est son mari, l’autre le père de son fils. Alice suit aussi des cours de tango, où elle danse avec Jean-Christophe (François Damien), qui n’est autre que l’un des gardiens de la prison.

Aiguillonné par la jalousie, Fernand veut s’initier lui aussi à cette danse du désir sans cesse différé. Au risque de se ridiculiser aux yeux des autres taulards, il prend des cours auprès de voyous argentins… Porté par des acteurs au sommet de leur art, «Tango libre» se danse avec le cœur!

Adeline Stern

Avec l’aide du grand dramaturge Tom Stoppard, le cinéaste anglais Joe Wright donne un nouvel éclat étonnant au chef-d’œuvre de Léon Tolstoï. En lui conférant une dimension théâtrale très spectaculaire, il rend à merveille la société de classes dont le grand écrivain s’était fait le critique acéré dans son célèbre ouvrage.

Mariée au haut fonctionnaire Alexis Alexandrovitch Karénine (Jude Law), Anna (Kery Knightley) se rend à Moscou à l’invitation de son frère, un séducteur impénitent qui lui demande de l’aider à sauver son mariage! Descendant du train, elle fait alors la rencontre de l’officier de cavalerie Alexis Kirillovitch Vronski (Aaron Taylor-Johnson) dont la prestance va lui faire littéralement tourner la tête…

A l’exception de quelques échappées, tout le film se déroule dans un somptueux théâtre à l’italienne, avec des effets scéniques fulgurants, décuplés par un usage du numérique absolument sidérant… Quand l’invention formelle se met au service de la passion qui consume!

Adeline Stern