lundi, 17 février 2014 12:47

La Belle et la Bête

Le quatrième long-métrage du réalisateur du «Pacte des loups» (2001) constitue une nouvelle adaptation du célèbre conte de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve (dont Jeanne Marie Leprince de Baumont tira une version abrégée en 1758). Madame De Villeneuve dit l’avoir recueilli de la bouche d’une femme de chambre lors d’un voyage en Amérique.

Désireux de revenir à l’original, tout en rendant hommage à Jean Cocteau qui en réalisa la première adaptation cinématographie en 1945 (avec Jean Marais dans un double rôle mémorable), Christophe Gans en a situé l’action en 1810… En faillite, après le naufrage de ses bateaux, un commerçant (André Dussollier) vient s’installer à la campagne avec ses six enfants, dont la plus jeune est Belle (Léa Seydoux), douce et généreuse.

Perdu dans une tempête de neige, le marchand trouve refuge dans un château mystérieux. Après avoir cueilli une rose, qu’il destine à Belle, il est condamné à mort par La Bête (Vincent Cassel), le propriétaire des lieux…

Vincent Adatte

lundi, 17 février 2014 12:45

L’Amour est un crime parfait

Nés à Lourdes, rejetons de mai 68, Arnaud et Jean-Marie Larrieu font des miracles de cinéma depuis le milieu des années 80 («Peindre ou faire l’amour», «Le voyage aux Pyrénées», «Les derniers jours du monde»).

En dignes héritiers de leur grand-père, qui était cinéaste animalier, ils sont à l’affut de l’homme, le plus étrange des animaux, à l’exemple du protagoniste inquiet et inquiétant de leur dernier film… Professeur de littérature appliquée à l’université de Lausanne, Marc (Mathieu Amalric) a un faible dévastateur pour ses jeunes étudiantes, au point d’avoir peut-être tué l’une d’entre elles.

Adapté d’un roman de Philippe Djian, tourné pour sa plus grande part en Suisse, le nouveau film des frères Larrieu est un thriller à l’ambigüité haletante, qui se métamorphose en une ode à l’amour fou pour finir complètement explosé à l’hôtel Palafitte à Neuchâtel… Une trajectoire imprévisible sublimée par les formidables cinéastes paysagistes que sont les deux frangins!

Vincent Adatte

lundi, 17 février 2014 12:43

Les Trois frères, le retour

Bonne nouvelle pour la remise en forme de nos zygomatiques, les inénarrables Pascal Légitimus, Didier Bourdon et Bernard Campan (révélés par La Télé des Inconnus au début des années nonante) sont de retour, armés d’un sens de la dérision et de l’autodestruction encore plus affûté!
Suite directe de leur première collaboration cinématographique datant de 1995, «Les trois frères, le retour» raconte les nouveaux déboires des trois frangins Latour dont la situation professionnelle est tout sauf brillante! Pascal vit aux crochets d’une richissime retraitée, Bernard est un comédien plus que raté et Didier, soi-disant prof de philo, en est réduit à vendre des sextoys sur les parkings…
A l’occasion du retour des cendres de leur mère décédée, une chanteuse installée aux Etats-Unis, ils renouent enfin, dans l’espoir de toucher un héritage substantiel… Chic, les trois frères n’ont rien perdu de leur méchanceté ignoble mais tellement revigorante!
Adeline Stern

lundi, 17 février 2014 12:40

RoboCop

Remake du film culte de Paul Verhoeven datant de 1987, «RoboCop» en reprend la trame subversive (qui ciblait à l’époque la politique sécuritaire de Reagan), tout en le parant des effets spéciaux numériques dernier cri, auxquels Verhoeven n’avait bien évidemment pas encore accès!

Dans un futur pas si lointain, la société américaine OmniCorp assure la protection de la Terre entière par le biais d’une armada de drones, à l’exception du territoire étasunien où ils sont interdits. Afin de contourner la loi qui limite son champ d’action, le PDG d’OmniCorp (Michael Keaton) fait appel au docteur Norton (Gary Oldman) pour créer un hybride d’un genre inédit.

Ramenant à la vie un jeune policier mourant Alex Murphy (Joel Kinnaman), Norton fait remplacer son corps atrocement brûlé par des prothèses robotisés, donnant ainsi naissance au redoutable RoboCop, un gardien de l’ordre qui ne connaît pas d’états d’âme, c’est du moins ce que l’on croit…

Vincent Adatte

Ce long-métrage d’animation pour toute la famille constitue l’adaptation cinématographique de la série d’animation française «Minuscule, la vie privée des insectes», dont les premiers épisodes hilarants ont été diffusés à partir de 2006.

Très réussi, le film en reprend les éléments constitutifs, soit animer dans des décors naturels (le Parc du Mercantour) des insectes dessinés et modelés en 3D, sans avoir recours à la parole. Autre particularité rare pour le genre, les coccinelles, fourmis et autre araignée sont traités de façon résolument non anthropomorphique en ce qui concerne l’image. Charge au son, gaguesque à la façon Tex Avery, de créer des effets désopilants!

Distrait par un besoin urgent de se rendre à la maternité la plus proche, un couple abandonne dans la nature une boîte remplie de morceaux de sucre. Une colonne de fourmis noires s’en empare dans l’idée de ramener ce précieux butin à la fourmilière. Hélas pour elles, leurs ennemis jurés, les fourmis rouges, cultivent le même dessein…

Adeline Stern

lundi, 17 février 2014 12:23

L’Apiculteur (der Imker)

Dimanche 23 février à 20h, le film sera suivi d’une discussion avec le cinéaste puis du verre de l’amitié.

Ibrahim Geezer est apiculteur. Kurde, il a été torturé par l’armée turque qui a aussi tué sa fille. Sa femme a préféré le suicide à l’épreuve d’un chagrin inextinguible. Réfugié chez nous, cet homme accablé par le sort est confronté à un imbroglio administratif absurde.

L’âge indiqué sur son passeport le rajeunit de cinq ans, par la «faute» de sa mère qui voulait ainsi retarder l’échéance redoutée du service militaire. En réalité, Ibrahim devrait être à la retraite, mais il ne peut prouver sa bonne foi. Déniant aux apiculteurs qu’ils exercent un vrai métier, notre administration l’envoie alors empaqueter des bonbons Ricola avec des handicapés.

Loin de se laisser abattre, Ibrahim renoue avec l’apiculture durant ses week-end, installant ses ruches au cœur des montagnes uranaises, avec l’aide de ses enfants et petits-enfants… Kurde d’origine syrienne naturalisé suisse, le cinéaste Mano Khalil filme ce récit de résilience avec un sens de l’évidence magnifique, qui coule comme le miel!

Vincent Adatte

lundi, 17 février 2014 12:19

All about Albert

Mère divorcée, Eva (Julia Louis-Dreyfus) est masseuse de métier, au sens médical du terme. Très attachée à sa grande fille qui est sur le point de quitter le bercail pour aller étudier à l’université, elle fait la connaissance du dénommé Albert (James Gandolfini), un homme doux et très spirituel, lui aussi séparé, qui semble partager ses appréhensions.

Se revoyant, ils se découvrent des sentiments mutuels, jusqu’au jour où Eva devient la confidente de l’une de ses clientes, Marianne (Catherine Keener), une séduisante poétesse très remontée contre les hommes, sans savoir qu’elle n’est autre que l’ex-femme d’Albert…

Doux-amer, ce vaudeville contemporain renoue avec subtilité avec le genre dit de la comédie du remariage chère aux années trente et quarante, porté par des acteurs au sommet de leur art, dont le regretté Gandolfini qui nous prouve, et de quelle manière, qu’il n’a pas été qu’un «Soprano»!

Adeline Stern

lundi, 27 janvier 2014 12:57

Baguette Magique

Mercredi 29 janvier à 20h, le film sera projeté en présence du réalisateur et offert à tous par l'Association Gens des Hauts Pays.

Deux hommes qui ne se connaissent pas et que tout sépare, acceptent de mettre en commun leur talent pour créer un spectacle totalement novateur. Les chevaux se déplaceront librement sous la conduite de Jean-François Pignon, un des meilleurs dresseurs de chevaux en liberté du monde, au milieu d'une centaine de choristes de l'Ensemble de musique populaire ukrainienne dirigés par le charismatique Grégory Levtchenko, sous la voûte démesurée du Grand Palais, à Paris…

lundi, 27 janvier 2014 12:46

Henri

L’actrice belge Yolande Moreau confirme son talent de réalisatrice avec «Henri», grand film taiseux empli d’une étrange bonté qui ne prend jamais en otage le spectateur. Tenancier d’un bar-restaurant près de Charleroi, Henri (Pippo Delbono) perd sa femme Rita (Lio).

Sur les conseils de sa fille, ce colombophile taciturne engage alors à moindre prix Rosette (Candy Ming), un «papillon blanc», pour le seconder. Pensionnaire d’un foyer de handicapés mentaux, la jeune femme s’acquitte de sa tâche avec beaucoup de persévérance. Tenaillée par le désir d’être normale, la jeune femme tente de séduire son patron, jusqu’à faire courir le bruit qu’elle est tombée enceinte. Dédaignant les «qu’en dira-t-on» des pochetrons du bled, Henri se laisse émouvoir, ferme son café et part avec elle au bord de la mer…

Avec le concours d’acteurs remarquables et sans fausse pudeur, Yolande Moreau, qui a du cœur mais se révèle heureusement très peu charitable, fait un sort salutaire à la bien-pensance confite dans ses certitudes.

Adeline Stern

lundi, 27 janvier 2014 12:43

Yves Saint Laurent

La personnalité fascinante du couturier français va engendrer en 2014 deux «biopics». C’est le cinéaste Jalil Lespert («Des vents contraires») qui ouvre le défilé, en attendant la version de Bertrand Bonello («L’Apollonide: souvenirs de la maison close») dont on murmure qu’elle sera sélectionnée en compétition à Cannes.

Lespert a choisi de commencer son film en 1957, année où Saint-Laurent présente sa première collection chez Dior et fait la rencontre de Pierre Bergé qui devient son amant et l’encourage à fonder sa propre maison. Le récit se concentre donc sur l’ascension et le succès fulgurant du créateur, même s’il en révèle les premières zones d’ombre, en ne faisant pas mystère de ses addictions…

Soutenu par la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint-Laurent, ce premier drapé vaut surtout pour l’interprétation de Pierre Niney qui incarne le couturier avec un sens du mimétisme inouï, sans oublier l’incroyable Guillaume Gallienne («Les garçons et Guillaume, à table») qui compose un Bergé tout aussi sidérant!

Vincent Adatte

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