Je suis Femen
Lundi 9 juin à 20h, le film sera suivi d’une discussion avec le cinéaste Alain Margot et du verre de l’amitié.
Prix du Jury au Festival International Visions du Réel à Nyon, «Je suis FEMEN» est un documentaire poignant qui suit les FEMEN dans leurs actions et leur quotidien.
Fondé à Kiev en 2008 par des jeunes femmes bien décidées à ne pas se laisser corrompre par un système anti-démocratique et phallocrate, ce mouvement agit avec une efficacité redoutable, bravant les autorités et les services secrets ukrainiens et russes qui tentent de le réprimer par tous les moyens, y compris criminels.
Dénonçant le pouvoir totalitaire en Biélorussie, l’intégrisme religieux dans le monde arabe ou l’oppression des femmes en Europe, les FEMEN sont désormais partout. Parmi elles, le cinéaste Alain Margot a trouvé en la personne d’Oxana Shachko une militante et une artiste passionnante, dont le courage, le sens esthétique et politique fascinent… Un film exceptionnel qui fait toute la lumière sur un mouvement qui ne se limite de loin pas à des seins dénudés!
Vincent Adatte
O Samba
Samedi 14 juin à 20h30, le film sera suivi d’une discussion avec le cinéaste Georges Gachot puis d’un verre de l’amitié… à la brésilienne!
En guise de prélude très rythmé à la Coupe du monde de football, le Royal nous convie à découvrir «O Samba», le nouveau film musical du documentariste Georges Gachot qui nous avait déjà littéralement ensorcelés avec «Maria Bethânia, música é perfume» (2005), portrait subtil et enchanteur de l’une des plus grandes chanteuses brésiliennes actuelles.
Comme toujours, le réalisateur de «L’ombrello de Beatocello» (2012) fait un sort à tous les clichés. Pour lui, la samba ne saurait se laisser réduire à quelques trémoussements et déhanchements lascifs, elle est aussi danse, parole, langage, texte, poésie ou pour le dire plus simplement, c’est un mode de vie.
Prenant pour guide le charismatique compositeur et chanteur Martinho da Vila, Gachot va nous entraîner dans l’univers combien fascinant de la samba… Danses, rythmes et chants, le cinéaste réussit à exprimer l’âme même de ce «blues brésilien» qui exorcise les souffrances de tout un peuple.
Vincent Adatte
Maléfique (3D)
Profitant des dernières avancées de la technologie numérique magnifiée par la 3D, Hollywood remet au goût du jour les contes qui ont enchanté notre enfance. Produit par les Studios Disney, «Maléfique» s’intéresse ainsi à l’une des méchantes les plus emblématiques de l’histoire du cinéma, soit la mauvaise fée de «La Belle au bois dormant» dont l’Oncle Walt tira une version joliment animée en 1959.
Partant, le premier long-métrage du réalisateur Robert Stromberg raconte de façon plutôt spectaculaire comment la belle et pure Maléfique (Angelina Jolie) est devenue une sorcière au cœur dur comme la pierre, régnant sans partage sur le Royaume de la Forêt.
Pleine de ressentiment, la vilaine n’hésite pas à frapper d’une malédiction irrévocable Aurore, la fille du roi, qui vient tout juste de naître! En grandissant, Aurore (Elle Fanning qui fait une très séduisante Princesse au bois dormant) comprend que son destin, un brin contrarié, est lié à Maléfique…
Adeline Stern
Short Term 12
S’inspirant de sa propre expérience en tant qu’éducateur, le jeune réalisateur indépendant américain Destin Daniel Cretton fait dans «Etats de grâce» le portrait sensible et empli d’humanité d’une jeune éducatrice encadrant des adolescents en difficulté.
Grace (Brie Larson) dirige un foyer d’accueil pour jeunes qui y séjournent de façon provisoire (comme l’indique déjà le nom de l’établissement : «Short term 12», titre original du film). Aidée de Jessica, Mason et Nate, elle veille entre autres sur Sammy, qui est bipolaire, le fanfaron Luiz ou encore le très renfermé Marcus.
Un jour arrive Jayden, une fille dont l’histoire douloureuse ébranle plus que de raison Grace, qui va dès lors devoir faire face une fois pour toutes aux ombres de son passé… Pour sa prestation dans «Short Term 12», l’actrice Brie Larson a obtenu le Prix d’interprétation féminine à Locarno. Ce n’est que justice, tant elle se montre convaincante de vulnérabilité dans son rôle… Notre coup de cœur, assurément!
Adeline Stern
Dans la cour
Dimanche 8 juin, suite à la projection, un brunch sera proposé dans la cour du Royal !
Réalisateur et scénariste de tous ses films, Pierre Salvadori a su construire un univers passionnant, en portant un regard à la fois drôle et tendre sur des situations étranges et des personnages marginaux qui tentent par tous les moyens de s’en sortir.
Vouant une grande admiration à Ernst Lubitsch, le grand maître de la comédie savoureusement amorale, il en reprend l’art et la manière de s’amuser des quiproquos et de caractériser les personnages avec une grande justesse, ainsi qu’en témoignent des films comme «Les Apprentis» (1995) ou «Après vous…» (2003) qui passent allègrement du rire aux larmes…
Antoine (Gustave de Kervern), la cinquantaine, barbu, paumé et peu bavard, se fait embaucher comme gardien dans un vieil immeuble de style haussmannien. Mathilde (Catherine Deneuve), la femme du proprio, se sent glisser dans la folie après avoir découvert une lézarde dans un mur… Une chronique douce-amère portée par un duo d’acteurs exceptionnels!
Adeline Stern
X-men : Days of Future Past (3D)
En 2000, le cinéaste américain Brian Synger adaptait l’une des séries les moins manichéennes des éditions Marvel, pourvoyeuses en super héros en tout genre (Hulk, Blade, Spider-Man, etc.). Tout en sacrifiant aux effets spéciaux d’usage, l’auteur de «Usual Suspects» (1995) réussissait à insinuer dans ce délire SF des allusions fort contemporaines et très peu correctes…
Quatorze ans plus tard, Synger en produit et réalise le quatrième épisode, «X-Men: Days of Future Past» que l’on annonce comme ambitieux, grandiose, spectaculaire et tenant toutes ses promesses… Dans un futur où les espèces humaine et mutante ont été décimées par des robots fort peu jouasses, les ultimes survivants n’ont plus grand-chose à espérer de l’avenir.
Produisant un ultime effort pour changer le tour tragique pris par ces événements, Professeur Charles Xavier et Magnéto envoient Wolverine dans le passé, à la rencontre des jeunes mutants écorchés qu’ils ont été. Car le meilleur moyen d’arrêter la guerre reste encore de ne pas la laisser éclater…
Adeline Stern
Hunting Elephants
Venu du théâtre, Reshef Levi est le réalisateur israélien d’un premier film remarquable, «Mes plus belles années» (2008), retraçant de façon faussement légère une certaine époque dorée, celle d’avant la sale guerre du Liban qui, au début des années 80, fit perdre passablement de sa candeur à toute une jeune génération!
Levi récidive aujourd’hui, toujours sur le mode du «feelgood movie» trompeur, avec «Hunting Elephants»… A douze ans, Jonathan a le malheur de perdre son père, victime d’une crise cardiaque dans la banque dont il était l’un des fidèles employés. Loin de réconforter les proches endeuillés, les banquiers menacent plutôt de faire saisir la maison familiale.
Plutôt précoce, le garçon projette alors de cambrioler l’établissement avec le concours de trois pépères très joyeux à l’idée de quitter leur EMS pour rendre justice d’une façon inédite. On l’aura compris, ce sont eux les «éléphants» à chasser de ce film malicieusement iconoclaste!
Vincent Adatte
Salaud, on t’aime
Photographe de guerre réputé mais revenu de tout, Jacques Kaminski (Johnny Hallyday) quitte Paris pour se retirer à la montagne, dans un chalet que lui a vendu une charmante agente immobilière (Sandrine Bonnaire) qui ressuscite un brin sa flamme amoureuse.
S’ennuyant ferme, Jacques a un jour la surprise de voir débarquer ses quatre filles qu’il a prénommées Printemps (Irène Jacob), Eté (Pauline Lefevre), Automne (Sarah Kazemy), Hiver (Jenna Thiam), et dont il ne s’est guère occupé… De fil en aiguille, il comprend que sa progéniture le croit atteint d’une maladie incurable! Il en vient alors à soupçonner Frédéric (Eddy Mitchell) son meilleur ami et médecin de son métier, d’avoir distillé cette rumeur, reste à savoir pourquoi…
A plus de 76 ans, le réalisateur de l’immortel «Un homme et une femme» (1966) n’a rien perdu de son inventivité et reste un grand inventeur de couples de cinéma… Celui formé de Sandrine Bonnaire la mélancolique et de Johnny le tragique, est étonnant de justesse!
Adeline Stern
Grace de Monaco
Après Edith Piaf, le réalisateur français Olivier Dahan s’attaque à une autre grande figure tragique, Grace Kelly, star hollywoodienne, qui abandonna sa carrière cinématographique pour se marier avec le Prince Rainier III de Monaco, avant de périr dans un accident de voiture.
Le réalisateur de «La Môme» a centré son récit sur l’année 1962. Six ans ont passé depuis son union avec Rainier, qui fut considéré comme «le mariage du siècle». Sir Alfred Hitchcock qui l’a fait déjà tourner à trois reprises, lui propose de jouer dans son nouveau film, «Pas de printemps pour Marnie», l’histoire d’une kleptomane «frigide». Après avoir accepté l’offre, la Princesse est contrainte de la décliner…
C’est la sublime Nicole Kidman qui prête ses traits à Grace, jouant à merveille ce personnage tiraillée entre son sens du devoir et ses aspirations artistiques. A souligner que la famille Rainier a violemment attaqué le film de Dahan qui sera présenté en ouverture du festival de Cannes… C’est plutôt bon signe… Non?
Vincent Adatte
Millions Can Walk
Le samedi 24 mai à 20h30, le film sera suivi d’une discussion avec le réalisateur puis du verre de l’amitié.
Dans le Nord-Est de l’Inde vivent plus de cent millions d’Adivasis, des «aborigènes» dont le mode de vie est menacé par les expropriations facilitées par les politiciens pour complaire aux grands propriétaires.
Désireux de faire valoir leurs droits, les Adivasis ont renoué avec le mode de résistance de Gandhi en organisant, en octobre 2012, une marche pacifique sur plus de 400 kilomètres, jusqu’à New Dehli, siège du gouvernement. Rejoint par des milliers de paysans sans terre, le cortège enfle de façon impressionnante, au point que le Premier Ministre dépêche un négociateur pour empêcher que les «miséreux» n’investissent la capitale…
Connu pour ses fictions (dont «La Disparition de Gulia», 2009), le réalisateur suisse Christoph Schaub, remarquable cinéaste documentaire s’il en est, se passionne pour le sujet. Las, les autorités indiennes refusent de lui accorder un visa. Il dépêche alors sur place le cinéaste indo-suisse Kamal Musale, avec lequel il va coréaliser le film, à distance!
Vincent Adatte