Kill Bill
Age légal 16 ans / suggéré dès 16 ans
C’est un véritable carnage ! Une boucherie … Les lames prennent la place des larmes, et le son se mêle intimement au sang.
Un mariage dans une chapelle en plein désert : un commando fait irruption et tire sur les mariés et leurs invités. Laissée pour morte, la mariée retrouve ses esprits après un coma de quatre ans. Afin de venger la mort de ses proches, elle se lance à la poursuite du Détachement International des Vipères Assassines, une organisation dirigée par Bill, dans laquelle elle-même exerça autrefois la fonction de tueuse à gages.
Le film dérange, mais on ne peut pas dire pourquoi. Certaines scènes d’action remplies d’une violence très esthétique sont en noir et blanc, ce qui crée une sorte d’autocensure. La bande-son est un savoureux mélange de styles, au même titre que le film, énergétique et détonnant….et voilà que la fin arrive déjà… Scotché au fond du siège, on en redemande !
Les nombreux clins d’œil de Kill Bill au cinéma d'animation japonais et aux films de kung-fu vont de la présence de Sonny Chiba (acteur mythique du cinéma d'action asiatique), jusqu’à la tenue jaune et noire portée par « Black Mamba », un costume similaire à celui de Bruce Lee dans « Le Jeu de la mort ».
Kill Bill est le quatrième film de Tarantino derrière la caméra, après Reservoir Dogs (1992), Pulp Fiction (1994) et Jackie Brown (1998). Il faudra tout de même patienter encore 3 mois avant de pouvoir découvrir la fin de cette histoire dans Kill Bill « Volume 2 ».
Une chose est sûre, ce film choquera certains et fera rire les autres, mais personne n’en sortira indemne…
Nicolas Chevalley
Les aventures de Porcinet
Tandis que Porcinet met la dernière main à son album spécial, celui où il dessine tout ce qui compte pour lui, il voit passer devant sa maison tous ses amis. Ils sont en route pour une récolte de miel. Porcinet bondit pour se joindre à eux, mais ils refusent : il est "trop petit". Peiné, rejeté, ce dernier part seul marcher au hasard des chemins.
Lorsque la récolte tourne mal, Winnie et les autres viennent trouver refuge chez Porcinet. Le petit cochon est absent. Ses amis découvrent son journal et l'affection qu'il leur porte. Mais où est-il ? Winnie et ses amis vont se servir des aventures dessinées dans le journal de Porcinet comme d'un guide pour le retrouver. Tandis qu'ils visitent chaque lieu, ils prennent conscience de ce que Porcinet représente pour eux. La route qui les réunira tous sera encore longue et les risques nombreux.
Le Chemin de la Liberté
Age légal 10 ans / suggéré dès 10 ans
En 1931, à Jigalong, près du désert de Gibson, trois filles aborigènes vivent heureuses auprès de leurs mères : Molly, quatorze ans, sa cousine Gracie, dix ans, et sa soeur Daisy, huit ans. Sur ordre de Mr. Neville, protecteur en chef des Aborigènes pour l'Australie occidentale, le constable Riggs arrache les fillettes à leur famille pour les transférer au camp de Moore River, situé à l'autre bout du continent.
Là-bas, les conditions de vie sont sinistres. Les enfants sont entassés dans d'immenses dortoirs, mal soignés, mal nourris. Molly décide de fuir avec Gracie et Daisy, et toutes les trois entament un périple de plus de 2000 kilomètres...
Magnifique, grandiose, une œuvre d'art. Des images de l'Australie à couper le souffle. Une BO, signée Peter Gabriel, qui nous transporte dans un autre monde. Aucun jugement n'est ouvertement formulé, au spectateur de se faire sa propre opinion. Avec peu de dialogues, un maximum d'informations passent, dans un regard, une attitude. Les gros plans sur les visages des fillettes (au passage, pleines de talents) sont absolument magnifiques. On ne peut s'empêcher de verser une larme. Bref, ce film est un vrai moment de bonheur et de révolte. Le cinéma c'est aussi ça !
Intolérable Cruauté
Avocat spécialisé dans les divorces, Miles Massey (Georges Clooney) est un célibataire charmeur et fortuné. Il va défendre un homme d’affaires surpris en flagrant délit d’adultère. La cause risque d’être difficile car la future ex-épouse (Catherine Zeta-Jones) est bien décidée à mettre la main sur la fortune de l’infidèle. Mais Miles réussit à mettre la belle en échec en prouvant que celle-ci est une croqueuse de diamants notoire. La guerre est déclarée et l’épouse vénale va user de ses charmes pour obtenir une vengeance…
Porté par des dialogues vifs et mordants, truffé de personnages d’une savoureuse excentricité, le film réserve quelques scènes hilarantes, dans le style inimitable des frères Coen. Catherine Zeta-Jones est superbe en amazone de la guerre des sexes. L’excellent George Clooney s’en donne à cœur joie dans le style de jeu loufoque à la Cary Grant, qui lui va si bien.
En menant à bien ce projet vieux de sept ans, Ethan et Joel Coen, qui ont été adulés par la critique pour « Fargo », « The Barber » et « The Big Lebovsky » livrent leur œuvre la plus accessible au grand public.
Pascal Maeder
Mystic River
Age légal 14 ans / suggéré dès 16 ans
Dans la lignée sobre de « Impitoyable » et de « Sur la route de Madison », ce film d’une simplicité magique est peut-être le plus puissant et le plus audacieux de Clint Eastwood.
Les années 70, une rue tranquille de Boston : Trois gosses jouent, commencent à graver leurs noms dans le béton frais. Jimmy, Sean… Dave ne peut tracer le sien, car deux soi-disant flics surgissent d’une voiture et l’enlèvent. Ahuris, ses copains le regardent partir vers un enfer qui durera quatre jours et dont il ne reviendra pas complètement.
Adultes, les trois copains ne se fréquentent plus, jusqu’à ce que la fille de Jimmy (Sean Penn) soit assassinée. Sean (Kevin Bacon), devenu inspecteur, doit mener l'enquête et certains faits lui désignent un suspect qu’il a bien connu. Il se refuse à y croire, déconcerté… et le public l’est bien plus encore !
Les interprètes rendent à la perfection la dualité de chaque personnage.
Eastwood tire le maximum du scénario et ne cède pas un pouce de terrain à la facilité. Donc, ne vous attendez pas avec « Mystic River » à suivre simplement une enquête policière. C’est bien plus un conte crépusculaire, pour adultes poursuivis de leurs cauchemars d’enfants. Nous ne sommes pas dans une pseudo réalité sensationnaliste ou mélodramatique, mais dans l’univers mythique de Clint, où les sentiments sont refoulés et la violence rentrée. Un espace inquiétant, superbe et tragique.
Derrière la caméra, le vieux cow-boy porte un regard à la fois tendre et féroce sur les humains. Sans agressivité, mais sans aucune complaisance. Impitoyable.
Pascal Maeder
Tais-toi
Age légal 10 ans / suggéré dès 12 ans
Ruby (Jean Reno) n’a qu’une idée en tête : se venger de l’homme qui a assassiné la femme qu’il aimait. Quentin (Gérard Depardieu) n’a en tête que très peu de neurones. Juste assez pour être d’une grande gentillesse et d’une bêtise à entrer dans le livre des records. Les chemins des deux hommes vont se croiser, celui du dur qui n’est que désir de meurtre et celui du simple qui tutoie les anges. La gentillesse catastrophique de Quentin parviendra-t-elle à désamorcer la violence meurtrière de Ruby ? Francis Weber réuni ici deux des plus truculents acteurs du cinéma français, gageons que la formule sera gagnante et que le duo saura nous faire mourir de rire !
Au Sud des Nuages
Age légal 7 ans / suggéré dès 16 ans
Pour sa virée annuelle, une bande de vieux copains des montagnes valaisannes décide de rallier la Chine en train, en empruntant notamment le Trans-Mongolien. Une fois en route, les défections se multiplient. À l’arrivée, à l’autre bout du monde, il n’en restera plus qu’un: Adrien (Bernard Verley), grand blessé de la vie, qui ne dit jamais rien. Entre douceur et amertume, le quatrième long-métrage du Veveysan Jean-François Amiguet, primé à Locarno, est un magnifique voyage intérieur, que tout individu devrait faire en lui-même pour découvrir le monde et ses habitants, qu’il s’agisse de son voisin de pallier ou du lointain Mongol.
Le cinéma suisse, cette année, est dans tous ses états. Des films de qualité comme on en attendait depuis la « grande époque » voient le jour pour notre plus grand plaisir. Au moment où le cinéma commercial américain bat en retraite, il est temps de manifester notre intérêt pour ces excellents films « de chez nous » !
De plus, dimanche à 20h, nous aurons la chance de pouvoir, suite à la projection, discuter ”Voyages” avec le réalisateur Jean-François Amiguet.
Adeline Stern
Master and Commander
Basé sur le roman à succès de Patrick O’Brian, ce film met en vedette Russel Crowe dans le rôle du capitaine de navire Jack Aubrey. Avec son équipage il devra affronter les Français et les Espagnols durant les guerres napoléoniennes, au début du XIXe siècle. Ce grand film en costumes, met en scène de magnifiques bâtiments dans une mise en scène grandiose nous faisant découvrir, pour notre plus grand plaisir, une partie de l’histoire assez méconnue. Après avoir campé les personnages principaux de films aussi différent que « Gladiator » ou « un homme d’exception », Russel Crowe nous offre ici un capitaine courageux digne des plus grands films d’aventures. Alors n’hésitez pas, larguez les amarres… parez à l’abordage !
M. Ibrahim et les fleurs du Coran
Age légal 10 ans / suggéré dès 12 ans
A Paris, dans les années soixante, Momo, un garçon de treize ans, se retrouve livré à lui-même. Il a un seul ami, Monsieur Ibrahim, l'épicier arabe et philosophe de la rue Bleue. Celui-ci va lui faire découvrir la vie, les femmes, l'amour et quelques grands principes.
Une rencontre - improbable mais porteuse d'un message universel - entre un jeune Juif livré à lui-même et un vieil épicier arabe qui, l'air de rien, transmet au jeune homme la sagesse du soufisme - la voie ésotérique de l'islam. Jusqu'à prendre l'adolescent sous son aile et l'emmener découvrir d'autres horizons : ceux de sa propre jeunesse. Main dans la main, un parcours de l'ombre jusqu'à la lumière. Une histoire simple, donc essentielle.
Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran est l'adaptation d'un court livre d' Eric-Emmanuel Schmitt, paru en 2001. François Dupeyron offre à Omar Sharif un rôle à son impressionnante mesure. Véritable légende du cinéma, le comédien qui s'était peu à peu éloigné des studios faute de projets satisfaisants a été conquis ici par le sujet du film, sujet fondamental s’il en est un, particulièrement par les temps qui courent…
Pur Sang, la légende de Seabiscuit
Age légal 7 ans / suggéré dès 10 ans
Produit par l’acteur Tobey Maguire, «Pur Sang, la légende de Seabiscuit» est le second long-métrage de Gary Ross qui avait déjà dirigé Maguire dans le très plaisant «Pleasantville»… Nous sommes en 1936, au cœur d’une Amérique peinant à se remettre de la Grande Dépression. Un vendeur de vélos qui a fait fortune achète un étalon hargneux dont plus personne ne veut. Confié à un entraîneur quasi mutique et à un jockey borgne, Seabiscuit révèle un don extraordinaire pour la course. L’ex-tocard devient alors un cheval de légende, un grand champion couvé du regard par tous ceux qui n’ont jamais eu de chance…
Pascal Maeder