lundi, 22 septembre 2014 15:00

Le procès de Viviane Amsalem

Avec son frère Shlomi, l’actrice et réalisatrice israélienne d’origine marocaine Ronit Elkabetz a réalisé trois films où elle interprète le rôle de Viviane Amsalem et qui lui ont valu de nombreuses distinctions. Dans «Prendre femme» (2005), Viviane se disputait avec son mari Elisha (Simon Abkarian). Au fil des «Sept jours» (2007), elle se retrouvait face à ses frères et sœurs lors d’un deuil familial miné par le ressentiment.

Au cours de ce troisième volet narrant ses mésaventures tragicomiques, Viviane est toujours en quête d’émancipation. Cette fois, elle est prête à se séparer d’Elisha. Or, en Israël, les divorces sont l’affaire des rabbins et ceux-ci rechignent toujours à mettre fin à un mariage juif.

L’affaire va dès lors traîner des années, le mari se refusant à donner son accord, seul moyen de prononcer le divorce. En quelques gestes, on comprend qu’il n’est qu’un monstre d’arrogance et de fierté mal placée, ce qui rend le combat de Viviane d’autant plus exemplaire… Un film tout en huis-clos où l’on rit très jaune!

Vincent Adatte

lundi, 22 septembre 2014 14:56

Nos étoiles contraires

Atteinte d’un cancer inéluctable de la thyroïde, Hazel Lancaster (Shailene Woodley) survit grâce à une encombrante réserve d’oxygène qu’elle ne quitte jamais. Attentionnés, ses parents décident de l’inscrire à un groupe de soutien pour cancéreux, espérant qu’elle y fera des connaissances.

A la première réunion, Hazel est très émue par les paroles profondes d’Augustus Waters (Ansel Egort), un jeune homme atteint d’une tumeur osseuse à la jambe, qui lui a valu d’être amputé. Se rapprochant, les deux jeunes gens sympathisent, au lieu de s’apitoyer sur leur sort. Dans leurs pérégrinations communes, ils iront jusqu’à visiter la maison d’Anne Frank, à Amsterdam…

Adapté du roman de John Green, «Nos étoiles contraires» a connu outre-Atlantique un succès phénoménal, au point d’être considéré comme un nouveau «Love Story», pas moins! Attention, film sensible à fort pouvoir lacrymogène, préparez vos mouchoirs…

Adeline Stern

lundi, 22 septembre 2014 14:45

Ben X

Jeudi 2 octobre, dans le cadre de «CinémAddiction» organisé avec la Fondation Bartimée et le GREA, le film sera suivi d’une discussion et d’une collation. Prix des places 5.- Renseignements 079 797 26 15.

Jeune homme autiste mal dans sa peau, Ben (Greg Timmermans) est victime des agressions répétées de deux «camarades» d’école. Pour oublier son infortune, il se réfugie dans sa chambre et s’immerge dans un «vidéo game», un jeu de rôle dont il est lui-même le héros, ajoutant un X à son prénom. Une jeune fille virtuelle quitte alors le jeu pour entrer dans sa réalité… Tiré d’un tragique fait-divers, un film à charge qui ne laissera personne indemne!

Adeline Stern

lundi, 22 septembre 2014 14:40

Bon rétablissement

Réalisateur des «Enfants du marais» et de «La tête en friche», des films émouvants qui ont su conquérir un large public, Jean Becker est un vieil anar au cœur tendre, lequel ne s’interdit pas une bonne d’humour, comme en témoigne «Bon rétablissement», son quatorzième long-métrage.

A la suite d’un mystérieux accident Pierre (Gérard Lanvin) se retrouve à l’hôpital, avec une jambe cassée. Cloué au lit, ce veuf solitaire un brin acariâtre assiste, impuissant, à la valse quotidienne des médecins et infirmières de l’hôpital, et à celle de ses proches, dont son frère Hervé (Jean-Pierre Darroussin). Contre toute attente, sa convalescence contrainte va prendre des airs de renaissance…

En expert ès comédies dramatiques, Becker réussit à trouver l’équilibre entre tirades vachardes et petites tragédies de l’existence, en s’appuyant sur d’excellents seconds rôles, tel l’inénarrable Louis-Do de Lencquesaing en chirurgien.

Adeline Stern

lundi, 22 septembre 2014 14:30

Boyhood

Depuis ses débuts en 1985, Richard Linklater voue aux effets de la durée sur l’être humain une véritable fascination. Tournée avec Juliette Delpy et Ethan Hawke entre 1995 et 2013, tous les neuf ans, sa trilogie «Before» («Sunrise», «Sunset» et «Midnight») captait déjà la fuite du temps et l’érosion des sentiments.

Avec «Boyhood» («Enfance»), le cinéaste étasunien s’appuie sur un dispositif semblable, mais dont il tire une émotion sans pareille. Durant douze ans, à raison d’un tournage par année, Linklater a filmé un enfant de fiction prénommé Mason (Ellar Coltrane), aux prises avec ses parents plus ou moins séparés, dont les relations se révèlent parfois très tendues.

Cette chronique cinématographique apparaît comme sans précédent dans le genre et constitue pour le spectateur une expérience assez inouïe. Pendant près de trois heures, qui passent trop vite, l’on voit Mason s’éloigner peu à peu de l’état d’enfance pour gagner le rivage mystérieux de l’adolescence… Indicible!

Vincent Adatte

lundi, 22 septembre 2014 14:23

Les combattants

Arnaud rencontre Madeleine. Aussi belle que cassante, la jeune femme se prépare à d’hypothétiques catastrophes planétaires. Bien déterminée à survivre quoi qu’il arrive, elle répond à l’invitation de l’armée de terre qui écume les Landes à la recherche de candidats. Tombé sous son charme, Arnaud n’hésite pas à lui aussi s’enrôler…

Dans la veine de premiers films d’auteur énergiques et indispensables, le premier long-métrage du jeune réalisateur français Thomas Cailley constitue une véritable révélation, saluée par une critique unanime.

Avec un sens de l’humour plutôt acide, «Les Combattants» mêle avec un talent fou romance, comédie initiatique, film de survie et film-catastrophe, sautant d’un genre à l’autre avec une aisance peu commune… Portée par l’interprétation étonnante d’Adèle Haenel, subtile et musclée, un portait en coupe, passionnant et un brin apocalyptique, de la jeune génération appelée à vivre dans un monde perpétuellement en état de crise!

Adeline Stern

vendredi, 12 septembre 2014 15:30

Leviathan

Après «Le Retour» (2003), drame implacable sur la filiation, «Le Bannissement» (2007), film inouï sur l’amour et le sacrifice, et «Elena» (2011), dissection grandiose de la petitesse humaine, le cinéaste russe Andreï Zviaguintsev signe un nouveau chef-d’œuvre avec «Leviathan», version désespérée de la fable du «Pot de terre contre le pot de fer»…

Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie, dans un paysage de toute beauté. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Romka, né d’un précédent mariage. Las, le maire souhaite s’approprier le terrain de Kolia, pour y édifier un mystérieux centre de recherches. Essuyant son refus, l’édile devient plus agressif…

Débouté en justice, trahi par son avocat, le malheureux Kolia n’a plus d’autre choix que d’affronter la «sainte-alliance des puissants». Avec la fluidité extraordinaire qui le caractérise Zviaguintsev enregistre la faillite d’un système pourri jusqu’à l’os… Gare à celui qui veut se comporter en homme libre!

Vincent Adatte

vendredi, 12 septembre 2014 15:24

Hin und Weg

Scénariste de grand talent, le cinéaste allemand Christian Zübert signe avec «Hin und weg» (qui sortira en France sous le titre «Tour de force») un mélodrame de la plus belle eau, qui a eu le don d’embuer le regard  de maints spectateurs de la Piazza Grande, au dernier festival de Locarno.

Chaque année, un groupe d’amis fidèles entreprend un périple à vélo. Selon un tournus bien établi, la destination est à chaque fois choisi par un membre différent du groupe. Hannes et sa femme Kiki optent pour la Belgique, un choix qui ne soulève guère l’enthousiasme, malgré les frites, les moules et la bière…

Une fois parti sur les routes, le petit peloton apprend la raison de l’option belge. Atteint d’une maladie nerveuse incurable, Hannes s’est décidé pour le Plat Pays car l’euthanasie y est autorisée. L’excursion prend alors une toute autre dimension, chacun prenant conscience du prix inestimable de la vie… Emouvant et sans aucune complaisance!

Adeline Stern

vendredi, 12 septembre 2014 15:17

Still the Water

En activité depuis plus de vingt ans, la cinéaste japonaise Naomi Kawase élabore une œuvre fascinante, qui tient à la fois de l’essai, du journal intime et de la fiction. Dans tous ses films, près d’un vingtaine à ce jour, elle réussit à créer un rapport sidérant avec la nature, qui nous interroge au plus profond de nous-mêmes.

La réalisatrice de «La Forêt de Mogari» s’est décidée à tourner «Still The Water» (que l’on traduire par «Tout de même l’eau») après la mort de sa grand-tante qui l’a élevée… Amoureux l’un de l’autre, Kaito et Kyoko vivent sur l’île d’Amami dont les habitants pensent qu’un dieu habite chaque plante, pierre ou arbre!

Alors que la mère de Kyoko, une chamane, se meurt, Kaito découvre le corps d’un homme qui flotte sur la mer. Deux événements clefs qui vont leur «apprendre» à devenir adultes… Avec une grâce inégalable, Kawase filme par ce biais les cycles de la vie, de la mort et de l’amour… Jamais l’élément liquide n’a été aussi magnifié par le cinéma!

Vincent Adatte

vendredi, 12 septembre 2014 15:04

Tracks

En 1977, à l’âge de vingt-sept ans, Robyn Davidson traverse l’Australie depuis la ville d’Alice Springs jusqu’à l’Océan Indien, soit un périple de près de 2700 kilomètres qu’elle accomplit en près de sept mois, accompagnée de quatre dromadaires et de sa chienne Diggity. Pour financer son «voyage», elle tolère la seule présence, épisodique, d’un photographe de la revue National Geographic.

Filmé sur les lieux mêmes, «Tracks» («pistes») est tiré des mémoires que la jeune femme a écrites deux ans après avoir atteint son but. Il retrace avec beaucoup de respect l’épopée humble et solitaire de cette aventurière qui voulait juste aller au-delà de ses limites, pour rompre provisoirement avec un monde dans lequel elle ne se sentait guère à l’aise.

Dans le rôle de Robyn Davidson, l’actrice Mia Wasikowska («Alice au Pays des Merveilles») accomplit une performance assez inouïe, la peau brûlée, le cheveu sale et emmêlé, progressivement en prise à des hallucinations…

Adeline Stern

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