lundi, 30 novembre -0001 01:00

Coluche <b><i> "Avant-Première" </i></b>

"Avant-Première"

Septembre 1980, Coluche est au sommet de sa gloire. Comique préféré des Français, l’humoriste pousse encore plus loin la provocation en se présentant aux élections présidentielles. La «plaisanterie» prend vite des proportions «inconsidérées». Les sondages le créditent de 16 % d’intentions de vote, au point d’alarmer les deux candidats favoris à l’époque, Mitterrand et Giscard d’Estaing.

Avec le sens de la formule dérisoire qui le caractérise, Michel Colucci appelle alors à voter pour lui «les fainéants, les crasseux, les drogués, les alcooliques, les pédés, les femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les Noirs, les artistes, les taulards, les gouines, les apprentis, les piétons, les Arabes, les fous, les Français, les chevelus, les travestis, les militaires, les cyclistes, les patrons, ceux qui pissent dans le lavabo», etc.

Homme de télévision (Canal +) et cinéaste, Antoine de Caunes retrace dans son quatrième long-métrage cet épisode savoureux et révélateur de la récente histoire politique française. C’est le comique François-Xavier Demaison, ex-trader à Wall Street, passé à la scène après les attentats du 11 septembre, qui a relevé le défi: il est Coluche, le «candidat nul» qui avait pour tout programme «d’emmerder la droite jusqu’à la gauche».

Vincent Adatte

Avec François-Xavier Demaison, Léa Drucker, Denis Podalydès
"Avant-Première"

Helen Hunt n’est pas la première venue! Fille d’un producteur et professeur d’art dramatique réputé, elle débute sur les planches alors qu’elle n’est encore qu’une gamine. Quelques années plus tard, des cinéastes aussi réputés que Woody Allen, Francis Ford Coppola, Robert Altman ou Robert Zemeckis se disputent ses faveurs. En 1997, elle atteint le nirvana hollywoodien en décrochant l’Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation dans Pour le pire et le meilleur.

Aujourd’hui, elle décide de passer derrière la caméra pour tourner Une histoire de famille (Then She Found Me) dont elle s’octroie aussi l’un des rôles principaux. Approchant dangereusement la quarantaine, April Epner (H. Hunt) vit à New York où elle enseigne. Très énergique, elle meurt d’envie d’avoir un bébé, sans doute pour conjurer son destin de fille adoptée.

Las, son mari (Matthew Broderick) la quitte sans crier gare, sa mère adoptive décède, tandis que resurgit à l’improviste sa conceptrice biologique, une animatrice de télévision parfaitement égocentrique (Bette Midler très en forme). La pauvre April aura fort à faire pour retrouver un semblant d’équilibre, d’autant plus qu’elle s’entiche du père (Colin Firth) de l’un de ses élèves… Une comédie de mœurs bien dans l’air du temps!

Adeline Stern

Avec Helen Hunt, Colin Firth, Bette Midler * VO sous-titrée
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Star Wars : The Clone Wars

Certains esprits chagrins diront que Georges Lucas n’en finit pas d’exploiter sa poule aux œufs d’or. Cette fois, la saga se présente sous la forme d’un dessin animé qui explore quelques strates inconnues de son histoire fleuve. Surprise! Un design anguleux plutôt manga, très éloigné de l’habituel polissage numérique, rend le spectacle plutôt plaisant, voire même intéressant.

Destinée aux plus jeunes et à tous les aficionados acharnés des exploits intergalactiques des preux chevaliers Jedi, cette nouvelle mouture retrace quelques événements clefs qui se sont produits entre L’attaque des clones et La revanche des Siths: l’une après l’autre, les planètes succombent aux puissances du Mal. Avec l’énergie du désespoir, le jeune Anakin Skywalker tente alors le tout pour le tout pour contrer les forces des Ténèbres…

Dans les derniers épisodes de l’épopée interstellaire sortie de l’imagination du sieur Lucas, le tout numérique rendait les acteurs un peu ridicules. Le recours à l’animation pure confère à cette suite «intercalée» une fraîcheur surprenante et autorise moult péripéties qui lui confèrent une dimension «feuilleton» bienvenue… Visionnement obligatoire en vue du prochain quiz Star wars!

Adeline Stern

Animation, avec Matt Lanter, Ashley Eckstein, James Arnold Taylor * Dès 6 ans
"Avant-Première"

Concourant à Locarno, La forteresse de Fernand Melgar y a remporté un Léopard d’Or incontestable. Après Exit (2005), qui abordait la problématique du suicide assisté, ce cinéaste profondément éthique réagit de la plus belle des manières à la diabolisation de l’étranger entreprise par des politiciens populistes oublieux de leur propre origine.

L’angélisme n’ayant jamais été sa tasse de thé, Melgar se garde bien de prendre les extrémistes à contre-pied, faisant confiance au pouvoir révélateur du cinéma. Pour la première fois, ce fils d’immigrés espagnols naturalisé suisse filme de l’intérieur un centre d’enregistrement de requérants. Sans commentaire ni interviews, le réalisateur capte quelques instants de l’existence de ces «réprouvés» dont le séjour à Vallorbe ne dépassera pas soixante jours, le temps d’une procédure qui leur permettra peut-être de décrocher le statut de réfugié.

Répétant le geste des grands cinéastes documentaires, Melgar ne plaque pas un discours bien-pensant sur ses images qui, de toute façon, se suffisent à elles-mêmes. Peut lui chaut de faire le tri entre vérités et mensonges, il lui importe seulement de montrer combien il est difficile de juger d’un destin, à fortiori quand le traducteur peut se tromper!

Le film, présenté en présence de son auteur, sera suivi d’une discussion et précédé d’un repas aux saveurs du monde.

Vincent Adatte

Documentaire
lundi, 30 novembre -0001 01:00

CELUI QUI DOIT MOURIR

Carte blanche au Président de la Confédération suisse, Monsieur Pascal Couchepin, en sa présence.

Né dans le Connecticut, Jules Dassin (1911-2007) devient dans les années quarante l’un des cinéastes parmi les plus en vue d’Hollywood. Dénoncé comme communiste au printemps 1951, le réalisateur des Forbans de la nuit (1950) est mis sur la liste noire de la commission des activités antiaméricaines. S’exilant en France, Dassin commence alors une seconde carrière.

Ecrit avec le scénariste Ben Barzman, lui aussi victime de la chasse aux sorcières du maccarthysme, Celui qui doit mourir (1956) constitue sa deuxième production «européenne». Dassin et Barzman s’attellent à l’adaptation du roman de l’écrivain Nicos Kazantzakis, Le Christ recrucifié, qui vient d’être publié à Athènes, au grand dam de l’Eglise orthodoxe.

Coproduction entre la France et l’Italie, au bénéfice d’une distribution internationale, ce film épique inscrit son action vers 1921, dans le contexte troublé de l’exode des Grecs d’Asie mineure… Dans le petit village au nom très symbolique de Lycovrissi (littéralement: la Source aux loups), la coutume veut que tous les sept ans des villageois choisis par les notables interprètent la Passion du Christ. L’arrivée de rescapés d’un village saccagé par les Turcs fera de cette Passion un drame sanglant et bien réel…

Le film Celui qui doit mourir sera précédé par le court-métrage Chemin faisant (2007) de Alex Mayenfisch.

Avec Jean SERVAIS, Pierre VANECK, Carl MÖHNER, Maurice RONET * Scope, noir et blanc
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Sagan

Suite au succès remporté par la biographie filmée de la môme Piaf, la société de production de Luc Besson s’est décidée à sortir en salles une version raccourcie d’un téléfilm consacré à Françoise Sagan, destiné au petit écran. Avisé, Besson en a confié la réalisation à Diane Kurys, cinéaste chevronnée et experte en reconstitution historique, une qualité indispensable pour réussir un «biopic» (abréviation de «biographical picture»).

Mythe littéraire, frêle icône de l’anticonformisme de l’après-guerre, Françoise Quoiré (alias Sagan) a défrayé la chronique en publiant en 1954, à l’âge de 19 ans, Bonjour tristesse, un premier roman désenchanté qui deviendra un best-seller… Capricieuse, richissime, épicurienne futile, égoïste, toxicomane, ruinée, Sagan portera pourtant jusqu’à la fin de sa vie ce voile de tristesse diffuse, qui en fait une véritable figure «fitzgeraldienne».

Avec son immense talent, l’actrice Silvie Testud incarne l’écrivaine, entrant de façon impressionnante en osmose avec le personnage de la diva à frange, people avant la lettre, qui aura gardé jusqu’au bout ses blessures secrètes. Jusqu’à reproduire à la perfection son fameux bégaiement, signe d’une parole trop fulgurante!

Adeline Stern

Avec Sylvie TESTUD, Pierre PALMADE, Lionel ABELANSKI * Age légal 16 ans / suggéré dès 16 ans
lundi, 30 novembre -0001 01:00

The Dark Knight - Le Chevalier Noir

Créé en 1939 par les bédéastes Bob Kane et Bill Finger, le personnage de Batman séduit très vite les cinéastes. Dès 1943, ce justicier masqué a sauvé le monde sur grand écran. Au milieu des années 60, il est devenu la proie d’une série de télévision de 120 épisodes très populaire. En 1989, c’est Tim Burton, cinéaste visionnaire s’il en est, qui lui donne ses véritables lettres de noblesse.

Devenu dès lors une véritable franchise hollywoodienne, Batman connaît des fortunes plutôt diverses, au gré du talent des réalisateurs appelés à filmer ses exploits. Cinéaste souvent passionnant, Christopher Nolan a décrit sa genèse en 2005 dans Batman Begins, respectant sa particularité qui le rend très différent de super héros comme Superman ou Spiderman: il ne possède aucun pouvoir, sinon son intelligence et, peut-être, son ressentiment.

Le réalisateur de Prestige (2006) a conçu The Dark Knight comme une suite directe à Batman Begins. Sous la défroque de l’homme chauve-souris, Christian Bale se confronte pour la première fois au Joker, esprit malfaisant dont Gotham City aura beaucoup à souffrir! Ce «méchant» au rictus à nul autre pareil est interprété par Heath Ledger, disparu depuis… Le film lui a été dédié.

Vincent Adatte

Avec Christian BALE, Heath LEDGER, Michael CAINE * Age légal 16 ans / suggéré dès 16 ans
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Un conte de Noël

Présenté en compétition à Cannes, le septième long-métrage du réalisateur de Roi et reines est un film choral qui fait mal, contrairement à ce que son titre, ironique, donne à penser. Tourné par l’un des cinéastes français les plus importants du moment, Un conte de Noël est un bain de fiction familiale, acide, mais ô combien salutaire.

Abel et Junon ont eu deux enfants, Joseph et Elisabeth. Atteint d’une maladie génétique, Joseph devait pour espérer survivre bénéficier d’une greffe osseuse dont sa sœur ne pouvait lui fournir la substance, faute d’être compatible. Plein d’espoir, les parents ont fait alors un troisième enfant, prénommé Henri. Lui aussi, n’a rien pu pour le pauvre petit Joseph qui n’a pas passé le cap de ses sept ans.

Aujourd’hui l’histoire se répète, comme une farce: Junon est atteinte de leucémie et a grand besoin d’une greffe. Elle demande à ses enfants et petits-enfants de faire des tests, même à Henri, devenu un pestiféré. C’est Noël, l’occasion de réunir cette famille dans tous ses états… Portée par des acteurs et des actrices hors norme (dont Mathieu Amalric, Jean-Paul Roussillon, Catherine Deneuve, Anne Consigny), une œuvre exceptionnelle qui met crûment à nu les affects et le désamour.

Vincent Adatte

Avec Catherine DENEUVE, Jean-Paul ROUSSILLON, Anne CONSIGNY * Age légal 16 ans / suggéré dès 16 ans * Sélection officielle au Festival de Cannes 2008
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Le journal d’une baby-sitter

Adapté du best-seller satirique de Nicola Krau et Emma McLaughing, Le journal d’une baby-sitter constitue la nouvelle comédie d’un couple de cinéastes à qui l’on doit le très réussi American Splendor (2003). D’origine modeste et très fraîchement diplômée, Annie Braddock (Scarlett Johansson) rate lamentablement son premier entretien d’embauche, par manque d’expérience.

Sur le conseil avisé de sa mère, qui la presse d’entrer dans la vie active, Annie se fait alors engager comme baby-sitter, au service d’une famille aisée de Manhattan. Mais le tableau n’incline pas à la gaieté: l’adorable bambin se comporte souvent en véritable tyran. La mère (Laura Linney) est radine, psychorigide et parfaitement snob. Le père (Paul Giamatti) répond aux abonnés absents tant il semble absorbé par son travail.

Stoïque, Annie surmonte toutes les épreuves avec humour. Telle une Mary Poppins remise à jour, elle réussit même à apprivoiser le petit garçon dont elle a la garde. Corvéable à merci, la baby-sitter finira donc par tirer son épingle du jeu… Dans le rôle d’une ingénue souvent dépassée par les événements, Scarlett Johansson joue les candides de manière très persuasive.

Adeline Stern

Avec Scarlett JOHANSSON, Paul GIAMATTI, Laura LINNEY * Age légal 7 ans / suggéré dès 10 ans
lundi, 30 novembre -0001 01:00

Délice Paloma

Peu de films nous parviennent d’Algérie, un pays où le cinéma semble désormais devenu «persona non grata». Etabli en France, le réalisateur Nadir Moknèche retourne pourtant régulièrement à Alger pour tourner des comédies qui célèbrent la vitalité de ses compatriotes et constituent autant de pieds de nez adressés aux barbouzes et aux barbus.

Autoproclamée bienfaitrice nationale, Mme Aldjéria mène à coups d’éventail une petite agence spécialisée dans l’extorsion de fonds et la vente tarifée de beautés fatales. A la tête d’un clan haut en couleur, formé d’une sœur sourde et muette, d’un fils aimé plus que de raison, d’un avocat véreux et d’une assistante très complice, nommée à juste titre Shéhérazade, cette entrepreneuse un peu trop entreprenante veut se payer une nouvelle conduite.

Désireuse d’acquérir à moindres frais les anciens termes de Caracalla situés à la périphérie d’Alger, pour en faire un luxueux centre de relaxation, notre battante forme une nouvelle recrue, la splendide et innocente Paloma, qu’elle veut métamorphoser en escort girl de la plus redoutable espèce… Une œuvre joyeusement insolente, dominée par la star de la chanson algéroise, Biynoua, qui excelle dans le rôle de la pétulante Aldjéria, trahie au final par son désir irréfrénable de respectabilité.

Adeline Stern

Avec Nadia KACI, BIYOUNA, Aylin PRANDI * VO sous-titrée
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