lundi, 15 novembre 2010 18:11

Sans queue ni tête

Après «Ça ira mieux demain» (2000), «C’est le bouquet!» (2002) et «Cause toujours!» (2004), la réalisatrice française Jeanne Labrune réussit une nouvelle comédie, filmant sur le fil du rasoir, entre rire et émotion.

Selon certaines sources, la France est le pays au monde qui compterait le plus d’«analysés». Sans vouloir réactiver la polémique chère à Michel Onfray, la cinéaste n’y va pas de main morte en faisant un savoureux parallèle entre prostitution et psychanalyse, deux pratiques qui entretiennent en effet plus d’un point commun: le patient s’étend, il paye comptant, la «literie» est renouvelée après chaque séance…

Fatiguée de tous les «jeux de rôle» qu’elle doit jouer pour ses clients, une prostituée de haut vol rêve d’être psychanalysée. Mais le spécialiste qu’elle approche, lassé de sa vie de couple, a grand besoin de sexe… Avec une Isabelle Huppert au sommet de son art, variant les registres avec une virtuosité incroyable!

Adeline Stern

lundi, 15 novembre 2010 18:06

Buried

Le film commence dans le noir. Pendant plus d’une minute, le spectateur doit composer avec cette séquence d’ouverture radicale, tout en percevant la respiration saccadée d’un inconnu. Une lumière troue soudain l’obscurité. C’est celle d’un briquet. Bâillonné et entravé, son propriétaire a réussi à l’allumer.

Le malheureux parvient à se libérer et se découvre dans une situation peu enviable! Des personnes mal intentionnées l’ont enfermé dans un cercueil enfoui sous terre. A tâtons, l’homme déniche un téléphone portable. Il comprend alors qu’il a été enlevé. Ses ravisseurs ne tardent pas à prendre contact, exigeant que leur victime négocie elle-même une rançon de plusieurs millions de dollars, le menaçant de l’abandonner à son sort…

En faisant de son protagoniste un civil américain, convoyeur d’appareils sanitaires en Irak, le cinéaste espagnol Rodrígo Cortéz confère à «Buried» une dimension politique étonnante. Claustrophobes s’abstenir!

Vincent Adatte

lundi, 15 novembre 2010 18:02

Potiche

Après le merveilleux «Ricky» (2008) et le mélancolique «Refuge» (2009), François Ozon revient à la comédie, avec «Potiche», un film tiré d’une pièce de boulevard de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy créée en 1980.

Nous sommes en 1977. A Sainte-Gudule, Suzanne Pujol (Catherine Deneuve) est l’épouse bourgeoise et popote d’un riche patron d’une usine de parapluies. En clair, c’est une «potiche», un vase de porcelaine posé dans un coin pour faire joli. Or voilà qu’un beau jour, son mari, suite à une grève un brin épuisante, est envoyé en cure de repos. La «potiche» est alors contrainte de prendre les rênes de l’entreprise…

Léger au premier abord, le douzième long-métrage du réalisateur de «Huit Femmes» (2001) instille cependant par le biais de la reconstitution historique une très fine satire de notre époque, dont certaines répliques («Casse-toi, pauvre con») sont renvoyés à qui de droit! Ajoutez à cela un casting hallucinant…

Adeline Stern

lundi, 15 novembre 2010 17:55

Oncle Boonmee

Le 12 décembre, soirée spéciale Thaïlande, le film sera précédé d’un repas thaï concocté par notre chère Pukky! Soirée à ne pas manquer !

Fils de médecins, imprégné par les légendes de son pays, bouddhiste croyant en la réincarnation, le cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul crée un cinéma à nul autre comparable, tissé de liens permanents entre les vivants et les morts, le passé et le présent, le naturel et le surnaturel.

Le sixième film de l’auteur du fabuleux «Tropical Malady» (2004) a pour protagoniste un homme atteint d’insuffisance rénale. Retiré à la campagne avec sa belle-sœur, son fils et un immigré laotien qui lui sert d’infirmier, Oncle Boonmee se prépare à mourir, cherchant l’apaisement.

Par la grâce d’une mise en scène hypnotique, le mourant subit alors deux «épreuves» avec les réapparitions de sa femme disparue et de son fils défunt qui surgit sous la forme d’un grand singe noir aux yeux rouges phosphorescents. Libéré, Oncle Boonmee enchaîne alors les réincarnations, tour à tour femme, homme, animal, végétal, nos livrant en creux le récit de sa vie intime… Un grand film doux et poétique, à apprivoiser!

Vincent Adatte

lundi, 15 novembre 2010 17:52

La vie sauvage en Suisse

Le film sera précédé à 19h30 par une conférence de Christophe Perret-Gentil.

Toutes faune et flore confondues, la Suisse abriterait près de 49'000 espèces sur son territoire. Mais rares sont les êtres humains à être réellement conscients de cette extraordinaire diversité. Partant de ce constat, le producteur Roger Mäder a demandé à six cinéastes animaliers parmi les plus réputés du pays de remédier à notre ignorance.

Se défendant de toute exhaustivité, cette somptueuse compagnie de chasseurs d’images a arpenté nos plus beaux paysages au rythme des quatre saisons, traquant très pacifiquement des animaux qui, la plupart du temps, se dérobent à notre regard profane. Reptiles, oiseaux, batraciens, insectes et mammifères forment alors un «bestiaire» d’une beauté insoupçonnée!

Accompagné d’un commentaire et d’une musique composée par Michael Vescovi, ce documentaire a pour noble et belle finalité de nous sensibiliser au respect de l’environnement et, partant, à sa protection redoublée.

lundi, 15 novembre 2010 17:36

Des hommes et des dieux

Le 5 décembre, les courageux pourront partager ce grand moment d’émotion à Prime, plus précisément à 6 heures du matin. Suivra un petit déjeuner.

Inspiré d’un fait-divers terrible, le cinquième long-métrage de Xavier Beauvois est un film en tout point admirable. Le 26 mars 1996, sept moines français installés dans le monastère cistercien de Tibéhérine, dans l’Atlas algérien, sont enlevés par un groupe armé.

Se refusant à vouloir démêler l’écheveau ambigu de cette tragédie, que certains imputent à l’armée algérienne, le réalisateur de «N’oublie pas que tu vas mourir» (1995) et du «Petit Lieutenant» (2005) adopte le seul point de vue des moines trappistes de Tibéhérine, mis au défi de leur idéal par une réalité hélas violente.

Avec des acteurs formidables de justesse, Beauvois nous immerge dans une communauté d’antihéros qui, jusqu’à la fin, se refuseront à se rendre à la raison du monde «tel qu’il est», lui préférant des vertus comme la fraternité et l’ouverture à autrui… Près de cinquante mille spectateurs romands ont déjà fait le pèlerinage!

Vincent Adatte

lundi, 15 novembre 2010 17:01

Les petits mouchoirs

Comme chaque année, un groupe d’amis prend ses quartiers chez Max (François Cluzet), dans une maison située au Cap Ferret en Gironde, histoire de passer une semaine de vacances ensemble. Mais un imprévu va contrarier ce rituel très apprécié.

Juste avant de partir, Ludo (Jean Dujardin) a un grave accident de vélo. Accourus à l’hôpital, tous ses potes sont sous le choc, mais ils se décident quand bien même à partir. Leur séjour va alors prendre un drôle de tour émotionnel, malgré la vieille complicité qui unit Vincent (Benoît Magimel), Marie (Marion Cotillard), Eric (Gilles Lellouche) et les autres.

Entre baignades répétées et soirées très arrosées, la façade commence à se lézarder… Passant allégrement de la comédie douce-amère au mélodrame le plus frontal, Guillaume Canet («Mon idole», «Ne le dis à personne») a déjà fait pleurer plus de trois millions de spectateurs en France! Sortez vos grands mouchoirs!

Adeline Stern

lundi, 15 novembre 2010 16:55

Lola

Depuis quelque temps, les festivals s’arrachent les films d’une nouvelle génération de cinéaste philippins. Brillante Mendoza en est l’un des représentants les plus doués. Réalisateur prolifique (neuf long-métrages tournés en cinq ans), il signe avec «Lola» un chef-d’œuvre pétri d’une humanité impressionnante!

Dans le quartier insalubre, inondé toute l’année, de Malanbon, les petites gens déploient une énergie inlassable pour surmonter les épreuves que la vie leur réserve, ainsi que le montre la première scène, inoubliable, du film, avec cette vieille femme, qui s’efforce d’allumer un cierge sous une pluie battante.

En langue tagalog, «Lola» est le nom donné aux aïeules cahotantes qui, contre vents et marées, se plient en quatre pour le bien-être de leur descendance. Mendoza croise les destins de deux d’entre elles: l’une a vu son petit-fils tué pour un téléphone portable (les Philippines est le pays où l’on envoie le plus de sms), l’autre est la grand-mère du meurtrier…

Vincent Adatte

lundi, 15 novembre 2010 15:29

Social Network

Tiré d’une biographie «non autorisée», le huitième long-métrage de David Fincher révèle le revers sombre de la fabuleuse «success story» de «Facebook», réseau social tentaculaire né de la frustration d’un étudiant introverti.

A l’automne 2003, un jeune étudiant d’Harvard, féru d’informatique, se fait larguer par sa copine. Ulcéré, Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg) pirate le «Who’s who» de l’université pour créer un site Internet revanchard où il livre la gent féminine à la vindicte par le biais d’un système de notation peu amène.

Cette basse vengeance numérique va donner naissance à Facebook qui compte aujourd’hui plus cinq cents millions de membres inscrits. A travers le prisme de deux poursuites judiciaires engagées contre son créateur, le réalisateur de «L’Etrange histoire de Benjamin Button» révèle de façon passionnante le «profil» paradoxal du sieur Zuckerberg, lequel ne doit pas avoir trop d’amis!

Adeline Stern

lundi, 15 novembre 2010 15:02

Film socialisme

«Je ne veux pas mourir sans avoir revu l’Europe heureuse», clef, cette phrase flotte dans l’air précieux du dernier film de Jean-Luc Godard qui va sur ses quatre-vingts ans, mais est loin d’être «à bout de souffle»!

Réunissant l’une de ces distributions dont il a le secret (la chanteuse Patti Smith, le philosophe Alain Badiou, la joueuse de tennis Catherine Tanvier, le poète palestinien Elias Sambar et bien d’autres encore), Godard les embarque sur un bateau de croisière qui va faire accoster le film dans six lieux chargés d’histoire (Egypte, Palestine, Odessa, Grèce, Naples, Barcelone).

En résulte une œuvre d’une beauté foudroyante, où le cinéaste porte à la perfection une forme à nulle autre pareille, un collage de sons et d’images donnant naissance à un art inouï de la juxtaposition, un art du désastre certes exigeant, mais dont on ne saurait faire l’économie. D’autant que ce cinéaste indispensable va bientôt recevoir un Oscar pour l’ensemble de son œuvre!

Vincent Adatte

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