Petit papa Noël…
Je ne regarde pas la télévision, je ne me réveille plus avec les nouvelles à la radio, je ne lis pas les journaux, j’apprends toutes les catastrophes par la bande, sans choc trop violent, et je me confronte une fois par année seulement à mon impuissance chronique en achetant deux ou trois magasines récapitulatifs. Difficile de vous dire à quel point je me porte mieux depuis que je vis ainsi, ne m’occupant que de mes plus proches et agissant, dans un esprit d’entr’aide, dans mon entourage immédiat uniquement. Comme beaucoup d’entre nous font la même chose, je me sens de moins en moins seule. Bien sûr, ça n’aide pas les paparazzis, les éditeurs, les vignerons, et les psychothérapeutes à vivre, j’en suis bien consciente, par contre, les gérants de cinéma, les réalisateurs de films et les vendeurs de glace, oui. Par conséquent, en cette fin d’année un peu grisouille, j’ai très envie d’écrire ma reconnaissance à Mike Leigh, Adeline Stern, Vincent Adatte, Sébastien Stern, Nicolas Chevalley, la chouette Sarah… sans oublier tous les autres personnages essentiels sur le grand écran de mes nuits même s’ils restent derrière le bar et les projecteurs, comme Janina, Chloé et Julien ou encore Sylvie et Aline pour la Lanterne Magique…
Je n’ai pas envie de les remercier juste parce qu’ils choisissent et passent des films. Ça à la limite, tout le monde peut le faire, ou presque. Non, cette fois je voudrais aussi dire merci à tous ceux, qui, bénévolement s’investissent, séance après séance, pendant toute l’année. Qui se démènent pour nous apporter tous ces petits plus tellement confortables, tellement indispensables. Celle qui se débrouille pour créer l’événement plusieurs fois par mois, et accueillir des réalisateurs même si elle n’est pas forcément récompensée par une salle comble, celui qui consacre la plus belle journée de son été pour mettre en place un buffet extraordinaire pour soixante personnes, cet autre encore qui passe des heures, des jours, chez lui à refaire des pièces en bois pour réparer, consolider, tous les fauteuils du cinéma. Parce que la vie d’un cinéma, c’est aussi tout ça. Ce n’est pas juste s’asseoir dans un bon fauteuil pendant deux heures. À l’heure où beaucoup de salles périclitent, et se ferment dans l’indifférence générale, il faut un sacré talent pour rester au-dessus de la mêlée et perdurer, contre vents et marées. Alors, une fois encore, chapeau bas aux femmes et aux hommes de l’ombre et merci de bien vouloir continuer à nous éduquer, nous distraire, et nous faire tant aimer les choses de la vie !
Merci aussi à tous ceux sans qui les précédents n’auraient pas de raison d’être, à savoir, vous et moi, spectateurs ! Et pour nous, des raisons de nous déplacer, il va y avoir beaucoup, entre ce soir et le 30 décembre prochain. National Gallery et Mr. Turner pour tous les férus d’Art (et je sais qu’ils sont très nombreux au Village), Paddington, Le chant de la mer, et Le père Noël pour les amateurs de contes humanistes, Night call, La French, et Le Hobbit pour ceux qui aiment le suspense, les thrillers et les sagas plus ou moins épiques, Love is strange, La famille Bélier et Whiplash pour les amateurs d’émotion pure, de comédies dramatiques et de drame-thriller-psychologique-musical.
Comme toujours, il y en a pour tous les goûts, et quelque chose me dit, la neige tardant à garnir les pistes de skis, et le soleil à revenir, qu’il va être très agréable, les semaines prochaines, au chaud dans nos fauteuils, les papilles réjouies et l’estomac satisfait, de laisser les images nous faire du bien !
Joyeuses fêtes !
Bonne et heureuse année 2015 !
et bons films !
Christina