Edito - 08 novembre 2010
Il y a cette femme qui me racontait que, toute jeune, elle pensait que jamais, au grand jamais, elle ne serait capable de s’occuper d’un enfant handicapé et qu’elle ne verrait pas d’autre solution, si cela lui arrivait, que de le confier à une institution. Cela arriva et, du jour au lendemain (ou presque), elle se transforma en éducatrice spécialisée, imaginant quotidiennement mille et une solutions pour égayer, réconforter, faciliter la vie de son enfant. Cet enfant qui, tout handicapé qu’il était, lui avait appris à rire, à vivre pleinement et à profiter intensément de chaque instant présent, de chaque victoire sur l’adversité.
Je n’oublie pas non plus tous les Jean-Jacques Rousseau, Helen Keller et autres Alexandre Jollien qui nous montrent un certain chemin... A contrario, des facultés intactes, un corps et un esprit performants ne sauraient garantir ni l’ardeur de vivre, ni celle de s’accomplir, ni la capacité et le désir d’entreprendre. Confronté à l’adversité du handicap, à l’inévitable de la mort, peut-être apprend-on tout simplement à vivre... ou pas.
J’ai eu tout à l’heure cette idée, pas si saugrenue que ça, que nous sommes tous des handicapés en puissance. Nous avons beau cocoricoquer, debout sur nos deux jambes avec (parfois) le nez au milieu de la figure, pas un seul d’entre nous à qui il ne manque qui quelques neurones, qui un peu de bon sens, qui quelques grammes de courage, qui un minimum d’esprit pratique ou de confiance en soi... Yo También et Benda Bilili! vont sûrement nous en apprendre encore bien plus sur notre si vulnérable condition humaine...
Bons films
Christina