Edito - 17 mai 2010
Nous sommes dimanche après-midi. En guise de sieste, nous venons de savourer une merveille de vieillerie américaine. A date with Judy, ça s'appelle, un de ces films tellement dégoulinant de bons sentiments que j'ai bien du mal à ne pas verser une petite larme. Tant le monde est beau! Tant la terre est belle! Tant les hommes et les femmes sont bons et magnifiques et gentils et généreux, les jeunes comme les "expérimentés" et donnent envie d'être comme ça et même encore meilleur et et et ....
Du coup je ne sais plus si j'ai encore envie d'écrire mon édito comme je le prévoyais... Je cherche une échappatoire... ah oui tiens : Sébastien vient de m'écrire que du 23 juin au 31 juillet, à partir de 19h00, il proposera un choix de salades-crudités composées (mais néanmoins consistantes: ratatouille, lentilles, pommes-de-terre, pâtes), suivi d'un dessert, pour 15 francs seulement. A déguster avant le film (après il n'y en aura plus !).
Un film (A single man) qui va nous faire réfléchir cette semaine, sur ce qui a trait aux questions essentielles, voire vitales. Celles auxquelles aucun d'entre nous n'échappe, au moins une fois dans sa vie. Je veux parler de la confrontation avec la perte d'un ami, ou d'un proche, le face à face avec la mort, l'impuissance, le désespoir... Quand l'air manque dans les poumons, qu'on s'étonne du manque de larmes, quand les paumes des mains sont rouges à force d'y enfoncer les ongles, des ongles qui s'esquintent en vain à retenir les aiguilles de l'horloge du temps pour en remonter le cours. Risible tentative de revenir en arrière, parce que la vie est finie avant d'avoir été.
Jusqu'à ce matin, ou ce soir, bien particulier, le monde demeure inchangé mais... il y a dans l'air une odeur différente, dans mes poumons une alvéole qui s'ouvre, dans mon coeur ce sang nouveau qui circule, dans mon âme cette petite musique qui surgit, venue de nulle part. Je sens cette goutte d'eau qui glisse sur la feuille nouvelle et explose sur mon front, guidant mon regard vers l'escargot qui sort son oeil et scrute la planète. Aussi prudemment que deux hérissons faisant l'amour, je me risque alors - pourquoi maintenant ? Pourquoi ici ? - à ouvrir mes yeux sur la vie puis, titubant comme l'enfant qui fait ses premiers pas, je mets un pied devant l'autre sur le chemin de l'acceptation.
Christina
Dès que vos yeux seront secs, n'oubliez pas de venir faire tamponner votre billet de train aller simple à la caisse du cinéma, en prenant votre billet (à prix réduit lui aussi), afin de bénéficier du retour gratuit sur Yverdon...