ET REGARDONS LE CINEMA ROMAND
En 2008, les réalisateurs romands ont sauvé le bilan mitigé du cinéma suisse en matière d’entrées. «Home» d’Ursula Meier (86'000 spectateurs), «La forteresse» de Fernand Melgar (40'000) et «Nomad’s Land» de Gaël Métroz (33'000) ont notoirement contribué à cette embellie, prouvant que le septième art dans notre pays ne s’exprime pas exclusivement en schwyzerdütsch!
Derrière ces locomotives, une ribambelle de cinéastes, jeunes et moins jeunes, s’activent aussi à tourner leurs films dont on parle certes moins, mais qui existent bel et bien! Pendant tout un week-end, le cinéma Royal va mettre en exergue cette vitalité créatrice qui fait un sort à des conditions de production souvent précaires. Cinq longs-métrages inédits composent une affiche «romande» à la diversité prometteuse. La plupart des films seront projetés en présence de leurs auteurs, ce qui laisse augurer de débats très animés!
Dans son documentaire «Liens de sang», Fabienne Abramovich renouvelle le portrait de famille. Avec «Du bruit dans la tête», Vincent Pluss s’aventure dans le fantastique, un genre rarement abordé sous nos latitudes. «Mon père, notre histoire» de la réalisatrice Mercè Carbo Bosch évoque une figure paternelle à l’ambiguïté bouleversante.
«Unfinished Stories», première fiction du Genevois Abel Davoine, transpose de façon très personnelle une nouvelle de Chandler sur le littoral breton. Le cinéaste et journaliste Marc Wolfensberger nous entraîne à la découverte saisissante de «La cité du pétrole», une plate-forme pétrolière gigantesque érigée sur ordre de Staline. Enfin, quatre courts-métrages viendront compléter ce panorama du cinéma romand «en train de se faire».
Vincent Adatte