Synopsis
Plutôt que de souffler les bougies du gâteau de son quatre-vingtième anniversaire, la réalisatrice française Agnès Varda a préféré rouvrir de façon délicieusement inventive l’armoire de ses souvenirs. S’inspirant d’une phrase de Montaigne dénichée dans la préface de ses «Essais», la cinéaste a tourné «Les plages d’Agnès» afin que, plus tard, ses proches et amis puissent la retrouver «telle qu’elle fut».
Avec un sens très doux de l’autodérision, l’égérie tranquille de la Nouvelle Vague reconstitue le puzzle de sa vie, en arpentant les plages qui l’ont marquée (Noirmoutier, la Mer du Nord, Sète, Ajaccio, Los Angeles), sans oublier celle qu’elle recrée dans la rue Daguerre, à Paris, devant l’immeuble qui abrite son bureau de production.
Ces plages constituent autant de chapitres d’une autobiographie malicieuse qui égrène un parcours accompli en toute liberté… Evoquant les amis chers et disparus, remettant en scène avec sa fantaisie coutumière quelques moments clefs de son existence, la réalisatrice de «Cléo de 5 à 7» (1961) et de «Sans toit ni loi» (1985) procède à un inventaire d’une légèreté et d’une grâce sans pareilles, où les larmes guettent parfois. Il en va ainsi quand elle se remémore ses deux grands amours: l’art et le cinéaste Jacques Demy, «Jacquot de Nantes», mort du sida en 1990.
Adeline Stern