Synopsis
Après avoir marché quatre mille kilomètres, un jeune kurde irakien arrive à Calais et grossit le flux des clandestins qui rêvent de gagner la terre promise, en l’occurrence l’Angleterre. Avec quelques compagnons d’infortune, Bilal (Firat Ayverdi) tente de passer le Channel caché dans un camion. Leur tentative échoue, par sa faute.
Traumatisé par les tortures qu’on lui a fait subir, Bilal ne supporte pas le sac en plastique qu’il doit mettre sur la tête pour tromper les détecteurs de CO2. Arrêté puis relâché, il reste coincé, comme tant d’autres, dans le cul-de-sac de Calais, au milieu d’une population souvent hostile… Philippe Lioret filme ce prologue de manière quasiment documentaire, posant d’emblée les conditions et l’enjeu de son sixième long-métrage.
Pour toucher le public, le réalisateur de Je vais bien, ne t’en fais pas relève ensuite le pari risqué du romanesque, de l’affectif. En fait, Bilal a une bonne raison d’aller à Londres: amoureux, il veut sauver sa belle du mariage forcé auquel elle est promise. Décidé à traverser la Manche à la nage, il convainc Simon (Vincent Lindon), un maître-nageur, de lui enseigner le crawl. En instance de divorce, Simon accepte, dans l’espoir de reconquérir sa femme (Audrey Dana), très engagée dans l’aide aux migrants…
Vincent Adatte