Synopsis
A l’impulsion de Benicio Del Toro, qui rêvait d’interpréter la figure du Che, le cinéaste américain Steven Soderbergh a consacré sept ans de sa vie à mettre sur pied une production qui ne seyait guère à Hollywood. Il ne s’agit pas d’une biographie au sens classique du terme et c’est sans doute ce qui a déstabilisé certains spectateurs.
Opérant une réduction grandiose dont il a le secret, Soderbergh dessine la trajectoire révolutionnaire du Che en deux mouvements, ascendant et descendant, qui ont déterminé la diffusion du film en deux parties. Sur le plan formel, celles-ci diffèrent du tout au tout. Filmée en cinémascope, la première restitue l’épopée au terme de laquelle le Che et ses guérilleros réussirent à déposer le dictateur Batista.
Rompant avec le lyrisme, la seconde partie nous transporte dix ans plus tard, au cœur de la jungle bolivienne où le Che tente une piètre exportation de la révolution. A l’écran large, le réalisateur de Ocean's Eleven (2001) substitue une image d’un format étriqué, à la définition incertaine, comme rongée par le doute, l’échec. Conformément au vœu de l’auteur, le Royal vous propose de découvrir à la suite les deux pans très contrastés de ce diptyque… Une expérience cinématographique absolument passionnante!
Adeline Stern