Synopsis
Dimanche, soirée spéciale «Gangster», les deux films seront projetés à la suite, entrecoupé d’un repas permettant aux spectateurs de reprendre leur souffle.Après une première partie volontairement très enlevée, narrée au rythme des assauts répétés perpétrés par Mesrine contre une société qu’il a en détestation, L’ennemi public n°1 ralentit la cadence. Pour Jean-François Richet, il s’agit de prendre un peu de recul, pour tenter de prendre la mesure du personnage qui, lui-même, cherche sans cesse à se définir.
Le second volet couvre les dernières années de la carrière criminelle de Mesrine, de son retour en 1972 du Québec où il a gagné ses galons d’ennemi public, à son «exécution» le 2 novembre 1979 par une police sommée par Giscard d’en finir… Le cinéaste reste fidèle à son interprétation de départ, faisant de son protagoniste une sorte d’éponge monstrueuse, absorbant toutes les contradictions de la France post-soixante-huit. Il est aidé en cela par Vincent Cassel qui excelle à passer sans cesse d’un registre à l’autre, du beauf au révolutionnaire.
Après les grands espaces de l’échappée outre-Atlantique, Richet enserre progressivement son protagoniste dans une mise en scène tirée au cordeau, qui rétrécit toujours plus son champ d’action, jusqu’à la souricière finale. Pris au piège de ses propres manipulations, le «héros» imprévisible d’antan va à sa perte…
Adeline Stern