Synopsis
Pour saisir l’importance de ce film d’une puissance émotionnelle inouïe, il convient d’en préciser le contexte. Condamné en mai 2010 par la «justice» de son pays à six ans de prison et à vingt ans d’interdiction de tourner, Jafar Panahi, l’un des réalisateurs emblématiques de la nouvelle vague iranienne («Le Ballon blanc», «Le Miroir», «Le Cercle», «Sang et Or»), a été libéré sous caution.
Assigné à résidence chez lui à Téhéran, en attendant de purger sa peine, cet immense cinéaste, qui s’est engagé comme personne pour la démocratie, ne désarme pas et décide de faire un film sur sa condition, avec son seul téléphone portable (que son complice enverra à Cannes via une clef USB cachée dans un gâteau d’anniversaire).
Avec un humour désespéré, Panahi prend alors au pied de la lettre l’interdiction de filmer et la détourne en un plaidoyer poignant sur la résistance et le refus de toute résignation. Pour citer derechef Magritte, ceci n’est pas un cinéaste en danger!
Vincent Adatte